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Actualités - CHRONOLOGIE

Albanie : Sali Berisha reste sourd aux appels de la communauté internationale

Le chef de l’opposition albanaise, Sali Berisha, a choisi dimanche de rester sourd aux appels pressants de la communauté internationale en faveur d’une reprise de la vie parlementaire et de la fin des manifestations de ses sympathisants (VOIR AUSSI P. 8). Le Conseil national de son Parti démocratique (PD) a annoncé avoir décidé de créer un «front du refus contre la dictature», de rompre «tout contact» avec le gouvernement et de poursuivre les manifestations quotidiennes dans l’ensemble du pays. Le président en exercice de l’OSCE, Bronislaw Geremek, avait pourtant lancé un avertissement sans équivoque à l’ex-président albanais. «J’ai dit à M. Berisha», avait indiqué à la presse M. Geremek, «que la tactique de son parti a miné les institutions démocratiques et que si cette tactique était poursuivie, la communauté internationale serait contrainte de l’isoler personnellement». Le ton des instances européennes à l’encontre du gouvernement albanais, menacé de se voir interdire l’entrée dans l’Union européenne et de ne plus percevoir d’aide internationale, avait également été très critique. M. Geremek, qui conduisait une délégation conjointe de l’OSCE et du Conseil de l’Europe, avait exigé que cessent les assassinats d’opposants ou leur incarcération. «Le gouvernement doit respecter les droits de l’opposition», avait-il souligné, ajoutant: «Nous déplorons le manque de progrès important dans la lutte contre le crime organisé et la contrebande». Dès cette déclaration, un vif débat a éclaté au sein du Parti socialiste (PS, au pouvoir) sur un éventuel départ du premier ministre Fatos Nano, selon de bonnes sources. «Le PS a décidé que des changements radicaux auraient lieu dans le gouvernement. Ces changements ne sont pas dictés par les ultimatums de Berisha, mais sont nécessaires pour sortir le pays de la crise», a révélé un haut responsable du PS qui a requis l’anonymat. «Ces changements interviendront à la fin du mois de septembre ou au début du mois prochain», a-t-il affirmé. «Je veux du sang» Les responsables européens ont également condamné «le meurtre d’Azem Hadjari» (numéro deux du PD, assassiné le 12 septembre) et souhaité que «le coupable soit identifié». Dimanche matin, un cortège d’environ 2.000 personnes s’est rendu, dans le cimetière du Kombinat Staline, sur la tombe d’Azem Hadjari, à l’occasion de la cérémonie traditionnelle du septième jour de son enterrement. Les partisans de l’opposition ont traversé en cortège, des fleurs à la main, les rues de la capitale, scandant «Azem, tu est un héros», «Azem, tu es immortel». Une Mercedes noire, transportant sa veuve enceinte et son fils, âgé de 14 ans, roulait en tête du cortège. A mi-chemin, un groupe d’une vingtaine de membres de la famille de Besim Ceri, le garde du corps du député, également tué lors de l’attentat, a rejoint la colonne des manifestants. Prise de convulsions, la mère de la victime criait vengeance. «Je veux du sang, je veux du sang», hurlait cette petite femme vêtue de noir. Arrivés dans le petit cimetière, les sympathisants ont fleuri les tombes puis ont longuement présenté leurs condoléances aux familles. De nombreuses personnes pleuraient en silence, devant les deux tombes côte à côte, alors que la foule avait cessé de scander des slogans. Les forces de police sont restées discrètes et aucun incident n’a été signalé.
Le chef de l’opposition albanaise, Sali Berisha, a choisi dimanche de rester sourd aux appels pressants de la communauté internationale en faveur d’une reprise de la vie parlementaire et de la fin des manifestations de ses sympathisants (VOIR AUSSI P. 8). Le Conseil national de son Parti démocratique (PD) a annoncé avoir décidé de créer un «front du refus contre la...