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Actualités - DISCOURS

Le ministre a dénoncé le projet d'appellation des rues dans la capitale Joumblatt : Beyrouth appartient aux mercenaires (photos)

Le ministre des Déplacés, M. Walid Joumblatt, s’est insurgé contre le projet d’appellation des rues de la capitale, critiquant violemment ses artisans et les accusant de bafouer l’Histoire de la ville. Ses propos ont suscité une prompte réaction de cinq membres du conseil municipal beyrouthin, qui ont dénoncé en des termes très virulents, voire même insultants, les propos du ministre. M. Joumblatt a commenté vendredi soir le projet d’appellation des rues de la capitale, durant le dîner offert par la Ligue des médecins de la montagne, dans un restaurant de Jiyeh. Il est revenu à la charge, le surlendemain, lors de la cérémonie annuelle de remise des diplômes à la fondation druze «Al-Ourfane» à Semkaniyé. Dans son discours de vendredi, le ministre s’est félicité de l’initiative du PSP de rendre hommage à la vieille garde parmi les médecins originaires de la montagne et de l’Iqlim el-Kharroub. «Ceux qui oublient leur passé n’ont pas d’avenir. Par cette initiative, nous avons voulu affirmer la solidarité politique, syndicale et médicale dans la montagne», a déclaré M. Joumblatt avant d’établir un parallélisme avec Beyrouth «dont la direction a été prise en charge par un groupe de marionnettes qui veulent donner aux rues de la capitale les noms qu’ils souhaitent». «A croire que Beyrouth est devenu un désert dans lequel la Résistance nationale libanaise, la résistance palestinienne, le Mouvement national libanais, Gamal Abdel-Nasser ou Kamal Joumblatt ne sont pas passés. Beyrouth appartient désormais à ces mercenaires ou, du moins, à certains parmi eux. Nous, nous rendons hommage à notre patrimoine politique avec toute sa diversité», a-t-il encore dit. Il a repris la même idée hier, dans le discours qu’il a prononcé en présence de M. Mounir Abou Asly, représentant le ministre de l’Education, M. Jean Obeid, du brigadier Ghassan Abou Chacra, représentant le commandant en chef de l’armée, le général Emile Lahoud, et des députés Anouar Khalil, Marwan Hamadé, Ayman Schoucair et Khalil Saab. Après avoir mis l’accent sur les constantes nationales druzes et le rôle joué par cette communauté dans l’histoire du Liban, M. Joumblatt s’est interrogé sur les raisons pour lesquelles on ne donne pas aux rues de la capitale les noms de Sultan el-Atrache et de Chakib Arslan. «Pourquoi ignore-t-on le Beyrouth de Abdel-Nasser, du Mouvement national et de Kamal Joumblatt? Est-on arrivé au point d’enterrer les Palestiniens dans les camps comme s’ils étaient responsables de la guerre civile? Dites-moi: qu’est-ce qui est plus correct? Qu’on maintienne les noms de Gouraud, de Weygan et de Spears ou qu’on rende hommage à la Syrie et à son peuple pour leur contribution à l’instauration de la paix civile et de la stabilité»? Réaction virulente M. Joumblatt a ignoré les réactions suscitées par son discours de vendredi soir. En effet, moins de vingt-quatre heures après le dîner de Jiyeh, un des membres du conseil municipal de la capitale, M. Ammar Houri, a publié un communiqué dénonçant violemment les propos du ministre. M. Houri a ensuite tenu une réunion avec quatre de ses collègues, MM. Sélim Itani, Ahmed Khaled, Issam Barghout et Mohamed Kheireddine pour «étudier» le discours de M. Joumblatt. Les cinq ont fait paraître un communiqué critiquant vivement le ministre qu’ils ont accusé d’avoir œuvré dans le passé pour diviser Beyrouth en plusieurs parties. «Il aurait dû réaliser que la capitale a été réunifiée et que l’ère de la division pour laquelle M. Joumblatt et d’autres ont œuvré est révolue», ont indiqué les cinq, estimant qu’«il est tout à fait normal que les Beyrouthins donnent seuls aux rues de leur ville les noms qu’ils souhaitent». Commentant le terme de «désert» employé par le ministre, les cinq ont fait remarquer qu’il leur «rappelle les agissements de ses hommes qui ont, vingt ans durant, tué, égorgé, exigé des rançons, violé les propriétés privées et porté atteinte aux libertés personnelles». Et de poursuivre: «Ce sont eux qui ont transformé Beyrouth en un désert. Les rues de la capitale connaissent d’ailleurs bien l’héroïsme du «Cowboy», d’ Abou Haytham et de Négro. Ce sont ces noms ou celui de leur chef que M. Joumblatt voudrait qu’on donne aux rues de Beyrouth», ont-ils ironisé avant de s’interroger sur «les mobiles de la campagne» menée contre leur projet. Selon eux, le conseil municipal a décidé de donner à quatre rues, les noms des présidents Sleiman Frangié et Hafez el-Assad, de Hadi Nasrallah et de cheikh Sobhi Saleh. «Nous demandons à M. Joumblatt de préciser à quel nom il s’oppose», ont-ils ajouté. Les Associations beyrouthines (proches du chef du gouvernement, M. Rafic Hariri) ont violemment attaqué dans un communiqué le ministre «qui se nourrit d’illusions (...) et qui a oublié que Beyrouth qui a enterré le vieux joumblattisme politique est capable de l’enterrer de nouveau».
Le ministre des Déplacés, M. Walid Joumblatt, s’est insurgé contre le projet d’appellation des rues de la capitale, critiquant violemment ses artisans et les accusant de bafouer l’Histoire de la ville. Ses propos ont suscité une prompte réaction de cinq membres du conseil municipal beyrouthin, qui ont dénoncé en des termes très virulents, voire même insultants, les...