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Actualités - CHRONOLOGIE

Le Lion d'Or à Cosi Ridevano de Gianni Amelio Mostra de Venise : l'Italie renoue avec les lauriers (photo)

Le cinéma italien, qui n’avait pas eu de Lion d’Or depuis dix ans et pas de Palme d’Or à Cannes depuis vingt ans, a renoué avec les lauriers à la 55e Mostra de Venise avec «Cosi ridevano» de Gianni Amelio, film humaniste sur le thème, brûlant d’actualité, de l’émigration. Catherine Deneuve, très belle dans un long fourreau à fleurs, a apporté la note de charme d’une soirée de clôture sans beaucoup de fantaisie au Palais du cinéma du Lido. Elle a reçu la Coupe Volpi de la meilleure interprétation pour le rôle de Marianne, une femme blessée qui renaît à la vie dans «Place Vendôme», portrait en clair-obscur signé par Nicole Garcia sur fond d’intrigue policière dans le milieu mystérieux et secret des diamantaires. L’ambassadrice du cinéma français — qui fut la «Belle de jour» de Luis Bunuel, Lion d’Or en 1967 — a dédié son prix à sa fille Chiara Mastroianni et sa demi-sœur, Barbara, la fille de la veuve de Marcello Mastroianni. La mémoire de l’acteur, disparu il y a près de deux ans, a également été évoquée par la réalisatrice Ana Maria Tato, dernière compagne de la star italienne, qui a remis le prix Marcello Mastroianni, décerné pour la première fois à un jeune espoir, l’acteur Niccolo Senni. Sean Penn, qui après le prix d’interprétation remporté l’an dernier à Cannes, renouvelle son exploit à la Mostra en cocaïnomane fébrile, bavard et halluciné, dans «Hurlyburly» d’Anthony Drazan, était absent à la suite du décès de son père, dont les funérailles ont eu lieu samedi. La seule vraie surprise du palmarès a été le troisième Lion d’Or pour l’ensemble de sa carrière (après Sophia Loren et le cinéaste polonais Andrzej Wajda) décerné à Warren Beatty, acteur-réalisateur-producteur de «Bulworth», une satire féroce du monde politique américain, qu’il a dédiée à Bill Clinton. Mais la star avait déjà quitté le Lido pour New York. Les autres surprises sont venues de l’ordre du tableau d’honneur. Un palmarès très européen Déjouant les pronostics, qui donnaient en tête «Conte d’automne» du Français Eric Rohmer, «Le silence» de l’Iranien Mohsen Makhmalbaf et «Chat noir, chat blanc» du Yougoslave Emir Kusturica, Gianni Amelio s’est imposé en fin de parcours au jury présidé par son compatriote Ettore Scola. «Cosi ridevano» rappelle qu’il n’y a guère plus de 30 ans, les Siciliens et les Calabrais, émigrant du Sud misérable vers le Nord industriel, étaient, comme aujourd’hui les émigrés étrangers, eux aussi victimes d’un rêve et du racisme dans la métropole turinoise. Après Roberto Benigni, grand prix du jury à Cannes pour «La vie est belle», le cinéma de la Péninsule, qui s’exporte mal, reçoit un nouveau coup de pouce. Dans le palmarès très européen, le Roumain Lucian Pintilie arrive en deuxième position avec le grand prix spécial du jury pour «Terminus Paradis», l’histoire tragique, romantique et violente d’un amour impossible dans un pays sinistré. L’enfant chéri des festivals, le Yougoslave Emir Kusturica, découvert à la Mostra avec son premier film «Te souviens-tu de Dolly Bell?», doit se contenter de la troisième place avec un Lion d’Argent pour sa flamboyante sarabande gitane. Quant à Eric Rohmer qui a enchanté les festivaliers avec son conte de saison, il obtient une modeste «oselle d’or» pour le scénario. Le cinéma français sort tout de même son épingle du jeu, par la production: «Terminus Paradis» et «Le silence», médaille d’or du Sénat, sont produits par MK2 de Marin Karmitz, tandis que «Chat noir, Chat blanc» l’est par Ciby 2000, la société fondée par Francis Bouygues dont c’est sans doute le chant du cygne.
Le cinéma italien, qui n’avait pas eu de Lion d’Or depuis dix ans et pas de Palme d’Or à Cannes depuis vingt ans, a renoué avec les lauriers à la 55e Mostra de Venise avec «Cosi ridevano» de Gianni Amelio, film humaniste sur le thème, brûlant d’actualité, de l’émigration. Catherine Deneuve, très belle dans un long fourreau à fleurs, a apporté la note de charme...