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Actualités - CHRONOLOGIE

Les taliban s'emparent de l'un des derniers bastions de l'opposition afghane (photo)

Les taliban se sont emparés dimanche dans le centre de l’Afghanistan de la ville de Bamyan, quartier général des chiites pro-iraniens et un des derniers bastions de l’opposition afghane, dont l’avenir semble très compromis (VOIR AUSSI P. 10). La milice religieuse des «étudiants en théologie» au pouvoir à Kaboul a lancé une offensive à partir du Nord et s’est emparée du centre de la ville, vers 10h00 locales (05h30 GMT), a déclaré un responsable taliban Shekeib Ahmad, joint par téléphone à Kandahar. Il a ajouté qu’un autre groupe de taliban, qui avait lancé une attaque simultanée depuis la vallée voisine de Ghorband sur le flanc est de Bamyan, a lui aussi fait son entrée dans la ville, quartier général du Hezb-i-Wahdat des Hazara chiites pro-iraniens. L’agence iranienne officielle IRNA qui cite des «sources afghanes sûres» a confirmé la chute de la ville, «après d’intenses combats qui ont suivi le bombardement de la ville par les taliban samedi». Les taliban ont lancé une offensive sur la province de Bamyan, aussi appelée Hazarajat, jeudi à partir des provinces du Nord et de l’Est et avaient pu avancer, dans un premier temps, grâce au ralliement de certains commandants locaux du Wahdat. Le chef des taliban, le mollah Mohammed Omar a ordonné dimanche, après la victoire de ses troupes, la levée du blocus de cette région imposé depuis un an et qui avait mis en danger la survie de plusieurs centaines de milliers de personnes l’hiver dernier. Cette région de la pointe occidentale de la chaîne montagneuse de l’Hindu Kush était le seul bastion qui restait au Wahdat, l’une des deux composantes de l’opposition armée anti-taliban. Les combattants du Wahdat, un mouvement dirigé par Karim Khalili et soutenu par l’Iran, avaient en effet subi une cuisante défaite à Mazar-i-Sharif — la «capitale» de l’opposition dans le nord du pays — tombée aux mains des taliban le 8 août dernier. A l’issue de la capture de la ville, les taliban s’étaient livrés à des milliers d’exécutions sommaires contre des civils Hazara — hommes, femmes et enfants — pendant plusieurs jours, selon les Nations Unies et Amnesty International (AI). Cette dernière organisation a d’ailleurs exprimé vendredi ses craintes de voir se renouveler de telles tueries en cas de chute de Bamyan. Ces tueries avaient été démenties par les taliban mais leur chef suprême le mollah Mohammed Omar a enjoint vendredi dernier à ses troupes de «protéger les vies et les biens» des combattants hazaras capturés et d’adopter une «attitude bienveillante et islamique». Les Hazara, qui représentent environ 10% de la population afghane, sont des musulmans chiites, alors que les taliban, d’origine pachtoune, sont sunnites. La chute de Bamyan constitue un revers peut-être irréversible pour l’opposition en pleine décomposition et qui n’était plus composée que du Wahdat et des troupes tadjikes du Jamiat-i-Islami de l’ancien président Burhanuddine Rabbani et du commandant Ahmed Shah Massoud, après l’effondrement des forces ouzbèkes du général Abdul-Rachid Dostam en août face aux taliban. Les combattants du commandant Massoud se retrouvent maintenant seuls face à la milice intégriste, soutenue par le Pakistan et l’Arabie Séoudite et qui a la mainmise sur près de 80% du territoire afghan après avoir pris la capitale en septembre 1996. Le Jamiat contrôle, de manière très précaire, les provinces de Takhar et du Badakshan dans l’extrême nord-est du pays, ainsi qu’un petit territoire situé entre l’Indu Kush et Kaboul, composé des parties nord des provinces de Parwan, Kapisa et Laghman. La défaite de Wahdat constitue aussi un important revers pour l’Iran qui l’a puissamment soutenu ces dernières années et intervient au moment de pire tension entre les taliban et Téhéran. L’Iran a en effet multiplié ces derniers jours les déclarations de vengeance et les avertissements au régime de Kaboul après l’annonce de la mort de ses ressortissants — dix diplomates et un journaliste — lors de la capture de Mazar-i-Sharif par les taliban.
Les taliban se sont emparés dimanche dans le centre de l’Afghanistan de la ville de Bamyan, quartier général des chiites pro-iraniens et un des derniers bastions de l’opposition afghane, dont l’avenir semble très compromis (VOIR AUSSI P. 10). La milice religieuse des «étudiants en théologie» au pouvoir à Kaboul a lancé une offensive à partir du Nord et s’est...