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Actualités - CHRONOLOGIE

Les députés russes ont refusé pour la seconde fois d'investir Tchernomyrdine Encore un niet et la Douma sera dissoute (photos)

Par 273 «non», les députés russes ont refusé hier pour la deuxième fois d’investir le candidat du Kremlin, Viktor Tchernomyrdine, au poste de premier ministre, dans un pays en pleine crise où bruissent mille rumeurs qui ont poussé notamment le ministère de l’Intérieur à démentir les informations sur la mise en état d’alerte d’unités de sécurité L’ancien apparatchik communiste, rappelé au pouvoir par Boris Eltsine après l’échec du novice Sergueï Kirienko emporté par la tourmente financière, a toutefois amélioré son score — 138 voix se sont portées sur son nom au sein de la chambre basse du Parlement russe, contre seulement 94 la semaine dernière. Il y a eu une abstention lors du vote, qui s’est déroulé à main levée à la demande de l’opposition communiste majoritaire après une table ronde de la dernière chance au Kremlin entre le président et les responsables parlementaires. Le chef de l’Etat avait fait savoir avant le vote négatif qu’il proposerait pour la troisième et dernière fois le nom de Viktor Tchernomyrdine. Au troisième «niet» à Viktor Tchernomyrdine ou à tout autre candidat présenté par le Kremlin, la Douma sera dissoute et des élections anticipées seront organisées. Dès le résultat connu, on déclarait de source parlementaire que Boris Eltsine avait en fait déjà signé la lettre proposant à nouveau, et pour la dernière fois, Viktor Tchernomyrdine pour diriger le gouvernement. Avant le vote, les communistes et d’autres partis avaient pourtant adjuré l’ancien patron du géant gazier Gazprom de renoncer à se présenter, proposant la candidature de Sergueï Primakov, le ministre sortant des Affaires étrangères. L’inusable Viktor Tchernomyrdine a vivement réagi à son deuxième échec prévisible en sermonnant à l’avance les députés. «Il n’y a qu’en Indonésie qu’on laisse la situation pourrir jusqu’à ce que le pays tout entier brûle!», a-t-il lancé juste avant le vote. «Ils ont mis le feu à tout le pays et c’est ce vers quoi nous tendons. C’est ce que vous nous préparez et c’est là où vous voulez que nous allions». Période d’essai Après le vote, il a surenchéri en déclarant aux journalistes: «La crise n’intéresse pas les députés. Le pays se trouve dans une situation extrêmement grave et malgré cela, on se complaît dans des marchandages politiques!». La Douma doit voter pour la troisième fois sur l’investiture de Viktor Tchernomyrdine dans un délai d’une semaine après que son nom ait été soumis à nouveau par le Kremlin. Un troisième échec pour Boris Eltsine, dans un contexte de dégringolade du rouble (le cours officiel du dollar a été fixé pour (demain) mardi à 18,9 roubles, contre environ six il y a moins d’un mois) ne serait pas sans danger pour le vieux «tsar Boris». Les électeurs, exaspérés par la crise économique et les jeux politiques, pourraient bien renvoyer à la Douma une majorité encore plus hostile au chef de l’Etat et aux réformes mises en œuvre depuis sept ans. Cette perspective ne semble pourtant pas faire peur au Kremlin. «Il n’existe probablement pas de candidat ayant autant d’expérience de la gestion du pays que Tchernomyrdine», déclarait le porte-parole de Boris Eltsine après l’échec de la table ronde. «Le président a aussi proposé une sorte de période d’essai de six à huit mois pour évaluer les performances du gouvernement et voir comment il se débrouille». Avant le vote, Viktor Tchernomyrdine avait déclaré devant la Douma qu’il n’était pas encore trop tard pour sauver l’économie mais qu’il fallait agir vite. Il avait réitéré une série de propositions avancées vendredi, dont une simplification de la fiscalité et l’instauration d’un rouble convertible aligné sur les réserves en or et en devises du Trésor. Boris Eltsine avait lui aussi fait preuve d’un bel optimisme avant l’orage. «Je suis absolument certain que nous parviendrons à corriger la situation (économique)», a-t-il déclaré au congrès de l’Union interparlementaire. Le chef de l’Etat a néanmoins reporté à octobre la visite qu’il devait effectuer (demain) mardi au Kazakhstan. Autre indice de crise — la démission, peu avant le vote à la Douma, du gouverneur de la Banque centrale de Russie, Sergueï Doubinine, qui a reproché aux députés de ne pas avoir adopté de lois protégeant mieux les petits épargnants. Son adjoint, Sergueï Aleksachenko, a été choisi pour assurer l’intérim. (Reuters, AFP)
Par 273 «non», les députés russes ont refusé hier pour la deuxième fois d’investir le candidat du Kremlin, Viktor Tchernomyrdine, au poste de premier ministre, dans un pays en pleine crise où bruissent mille rumeurs qui ont poussé notamment le ministère de l’Intérieur à démentir les informations sur la mise en état d’alerte d’unités de sécurité L’ancien...