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Actualités - CHRONOLOGIE

Coup d'envoi le 20 septembre du processus pour l'élection du supérieur de l'Ordre des moines maronites

Le processus devant mener à l’élection du nouveau supérieur général de l’Ordre des moines maronites libanais sera entamé le 20 septembre prochain. Une décision en ce sens a été prise à la fin de la semaine dernière au cours d’une réunion présidée par le supérieur général de l’Ordre, le père Youhanna Tabet. L’élection en tant que telle pourrait avoir lieu en novembre prochain. La dernière élection à l’Ordre des moines maronites remonte à 1986, date à laquelle le père Bassile Hachem avait été élu supérieur général au suffrage direct par l’ensemble des moines. Le mandat étant de six ans, le successeur du père Hachem aurait dû être élu en 1992. Mais en raison des circonstances exceptionnelles que traversait alors le Liban, et la communauté chrétienne en particulier, le Vatican avait entrepris en 1992 de désigner lui-même un nouveau supérieur général, estimant que l’élection n’était pas possible à l’ombre de la crise qui frappait à l’époque la collectivité chrétienne. Le choix du Saint-Siège s’était porté en juillet 1992 sur le père Emmanuel Khoury. Celui-ci est cependant subitement décédé le 17 janvier 1993. Après ce décès, le père Youhanna Tabet a été désigné par le Vatican comme successeur, en février 1993, pour achever le mandat de son prédécesseur. Le mandat du père Tabet est donc venu à expiration en juillet dernier, mais l’élection du nouveau supérieur général n’a cependant pas encore eu lieu, le délai limite se rapportant à cette échéance n’étant pas rigide. Le scrutin de cette année revêt une importance certaine en raison de la situation particulièrement difficile que traverse, depuis plusieurs années, la communauté chrétienne dans le pays. Compte tenu du contexte présent, l’approche de cette échéance a suscité des tiraillements dans les rangs des moines maronites. Le 16 juillet dernier, les autorités vaticanes ont décidé de suspendre le système électoral en vigueur pour l’élection du supérieur et de ses quatre assistants. Ce système prévoit la mise en place d’un corps électoral formé comme suit: chaque cinq moines rattachés à un couvent désignent un délégué qui bénéficie d’une voix au sein du corps électoral; si un couvent regroupe moins que cinq moines, ces derniers sont répartis par secteur géographique, de sorte que chaque cinq moines dans ce secteur désignent un délégué. A l’ensemble de ces délégués viennent s’ajouter les supérieurs des différents couvents. Chaque supérieur bénéficie d’une voix au sein du corps électoral. Ce dernier regroupe en outre le supérieur général sortant, ses quatre assistants, le recteur de l’Université Saint-Esprit de Kaslik, ainsi que d’autres hauts responsables au sein de l’Ordre. Le corps électoral est ainsi formé de près de 75 membres qui élisent directement le supérieur général et quatre assistants. Ce système n’a toutefois pas été appliqué en 1986. L’écrasante majorité des moines avait alors demandé au Vatican que le supérieur général soit élu directement par la base, c’est-à-dire par l’ensemble des moines (sans passer par le système de délégués). Le Saint-Siège avait donné une suite favorable à cette doléance, et le père Bassile Hachem avait été élu sur base du système «un moine, un vote». Un scrutin en deux temps Pour l’élection d’un successeur au père Tabet, les autorités vaticanes ont prévu cette année (après avoir suspendu le système en vigueur) un scrutin en deux temps: chaque moine est appelé à choisir dix noms pour le poste de supérieur général, à raison de 2 noms pour chacune des cinq régions géographiques où est implanté l’Ordre des moines maronites (Liban-Nord, Jbeil, Kesrouan, Chouf et Metn). Cette phase aura lieu les 20 et 21 septembre prochains. Le résultat de ce vote direct permettra de déterminer les 15 premiers candidats ayant obtenu le plus grand nombre de voix. La liste de ces 15 premiers sera alors communiquée au Vatican. Les autorités vaticanes se sont réservées le droit d’imposer, le cas échéant, leur veto à certains des candidats figurant sur la liste des 15 premiers. Dans la note officielle adressée le 16 juillet dernier au supérieur général de l’Ordre des moines maronites, le Vatican a souligné à ce propos qu’aucun candidat «ayant joué un rôle actif durant la guerre» ne pourrait être élu au poste de supérieur général. La liste des 15 premiers ainsi révisée (s’il y a lieu) par le Vatican sera communiquée à Beyrouth, et les moines devront alors élire le supérieur général et les quatre assistants parmi les membres de la liste révisée par le Vatican. Cette seconde phase du scrutin devrait avoir lieu en novembre prochain. Selon des sources dignes de foi, les autorités vaticanes ont pris pour prétexte plusieurs facteurs pour justifier leur interventionnisme dans le processus électoral, notamment les tiraillements au sein de l’Ordre des moines; l’existence au niveau de la base d’un fort courant proche des thèses des «Forces libanaises» et de l’opposition chrétienne, en général; l’apparition de contentieux entre certains pôles au sein de l’Ordre etc. Quant à la décision du Vatican d’éliminer d’office tout candidat ayant joué «un rôle actif durant la guerre», elle est ouvertement critiquée par plusieurs milieux au sein de l’Ordre. Ces milieux soulignent sur ce plan que «les moines maronites ont toujours joué dans l’Histoire du Liban un rôle actif lorsque la collectivité chrétienne libanaise était en danger ou en difficulté». «La décision du Vatican revient ainsi à renier la mission historique et la vocation des moines dont l’un des buts est de se montrer solidaires de la population en période de crise», soulignent les sources susmentionnées qui reprochent à ce sujet au supérieur général de n’être pas intervenu auprès du Vatican pour lever les restrictions imposées pour l’élection de la nouvelle direction de l’Ordre des moines maronites.
Le processus devant mener à l’élection du nouveau supérieur général de l’Ordre des moines maronites libanais sera entamé le 20 septembre prochain. Une décision en ce sens a été prise à la fin de la semaine dernière au cours d’une réunion présidée par le supérieur général de l’Ordre, le père Youhanna Tabet. L’élection en tant que telle pourrait avoir lieu en...