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Actualités - CHRONOLOGIE

Lockerbie : Kadhafi remet tout en question

Tout semblait réglé: la Libye avait accepté de livrer ses deux ressortissants impliqués dans l’affaire de Lockerbie, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne se disaient d’accord pour un procès aux Pays-Bas et, jeudi soir, le Conseil de Sécurité de l’ONU levait, sous conditions, les sanctions frappant Tripoli. Hier, en fin de journée, tout était remis en question: le colonel Mouammar Kadhafi refusait de livrer «dans l’immédiat et sans garanties» les deux suspects et Washington, à son tour, refusait de négocier des garanties supplémentaires «Il n’y a aucun détail à négocier avec la Libye; la Libye n’a pas de raison de retarder» le moment où ses deux ressortissants seront livrés à la justice, a déclaré le porte-parole adjoint du département d’Etat James Foley. «Nous attendons simplement (de la Libye) qu’elle respecte» la résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU, a-t-il ajouté. Il a estimé que le gouvernement libyen «renierait sa parole de manière grossière (s’il) n’agissait pas rapidement» pour livrer les deux hommes. Après la résolution de l’ONU, «la balle est dans le camp de la Libye (qui) doit faire en sorte que les deux suspects comparaissent sans délai», a affirmé M. Foley. Mais le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a déclaré vendredi que son pays n’était pas prêt à livrer «dans l’immédiat» les deux suspects et a réclamé des «garanties» supplémentaires. Il a réaffirmé que Tripoli acceptait de faire comparaître les deux Libyens devant un tribunal siégeant aux Pays-Bas mais a de nouveau réclamé des négociations avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne pour définir certaines modalités du procès. Le gouvernement britannique a prévenu vendredi soir qu’il ne «négociera pas» avec la Libye pour l’organisation du procès. «Nous sommes prêts à fournir toute clarification qui s’avéreraient nécessaire concernant les détails juridiques et techniques mais nous ne négocierons pas», a indiqué le Foreign Office dans un communiqué. Dans une interview à la télévision qatariote «al-Jazira», le colonel Kadhafi a affirmé: «Nous ne sommes pas disposés à envoyer des êtres humains (...) sans garanties». Il a réaffirmé que Tripoli acceptait de faire comparaître les deux Libyens devant un tribunal siégeant aux Pays-Bas, mais a de nouveau réclamé des négociations avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne pour définir certaines modalités du procès. «Si les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ne sont pas disposés à avoir des négociations directes avec nous, ils peuvent les mener par le biais d’une tierce partie, les Nations Unies, le secrétaire général de l’ONU ou la Ligue arabe», a-t-il ajouté. Dans un communiqué publié par l’agence officielle JANA, le ministère des Affaires étrangères, de son côté, a appelé Washington, Londres et La Haye «à entamer dans les plus brefs délais des discussions avec la Libye pour trouver les moyens de mettre en application l’initiative» sur la tenue du procès aux Pays-Bas. Le ministère a critiqué la résolution 1192 du Conseil de Sécurité de l’ONU prévoyant une suspension des sanctions contre la Libye si les deux suspects sont jugés aux Pays-Bas, car elle n’a pas prévu d’associer Tripoli à la fixation des modalités du procès. La résolution, votée jeudi à l’unanimité, demande notamment «au gouvernement des Pays-Bas et au gouvernement du Royaume-Uni de prendre les mesures nécessaires pour assurer» la tenue du procès. «La Libye ne s’estime pas liée par un accord conclu entre le Royaume-Uni et les pays-Bas, dans lequel elle n’est pas partie prenante (...), notamment en ce qui concerne la sécurité de ses ressortissants», a souligné le communiqué.
Tout semblait réglé: la Libye avait accepté de livrer ses deux ressortissants impliqués dans l’affaire de Lockerbie, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne se disaient d’accord pour un procès aux Pays-Bas et, jeudi soir, le Conseil de Sécurité de l’ONU levait, sous conditions, les sanctions frappant Tripoli. Hier, en fin de journée, tout était remis en question: le colonel...