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Actualités - ANALYSE

Spéculations variées sur la visite d'Assad

S’agira-t-il d’une visite d’adieux au régime partant, ou de bienvenue au nouveau président? On n’en sait encore officiellement rien. Mais il paraît à tous assez improbable que le président Hafez el-Assad, qui a confirmé au Caire puis à Paris qu’il viendrait (pour la première fois…) à Beyrouth avant la fin de l’année en cours, le fasse alors que son vieil ami le président Elias Hraoui serait redevenu un simple citoyen. On ne parle pas de retraite, car l’intéressé indique qu’il va continuer, aux cotés de ses fils et de ses fidèles, à servir la chose publique. Le président Assad ne voudrait donc le priver ni de ce plaisir ni de cet honneur. Ni de l’avantage politique que constitue un événement localement historique… Car il est évident qu’on réservera à l’hôte syrien un accueil, officiel et populaire, au moins aussi impressionnant que celui reçu par le pape lors de sa visite en mai 97. Toujours est-il que, selon des sources informées, «la date de la visite de M. Assad pourrait être fixée par un contact téléphonique ou alors durant le sommet que les deux hommes doivent tenir prochainement». Et de préciser que, «naturellement, le chef de l’Etat a évité d’évoquer jusque-là cette question, les dernières conversations téléphoniques de coordination étant consacrées au problème urgent du Sud». Ces loyalistes font cependant état d’un sentiment de légère frustration, «car la dernière rencontre entre les deux hommes remonte à quatre mois et le temps commence à filer vite…». Ce qui sous-entend que, bientôt, M. Hraoui n’aura plus rien à discuter avec son homologue syrien. Or, il lui importe, du moins à en croire ses proches, de tenter de défendre l’idée d’une nouvelle prorogation, réduite éventuellement à une seule année, sous le prétexte qu’on préparerait ainsi mieux la relève et qu’on y verrait plus clair dans les données régionales qui doivent déterminer en partie le choix de son successeur. Les mêmes sources confirment que M. Hraoui ne se fait quand même pas trop d’illusions à ce sujet. «Il réalise, disent-elles, qu’il y a trop d’objections locales à la prorogation et qu’en outre Washington comme Paris préfèrent une procédure démocratique normale». Et d’ajouter que, cependant, au cours du tête-à-tête avec M. Assad, M. Hraoui pourrait faire des suggestions quant aux candidats trouvant grâce à ses yeux. Ce sommet, auquel M. Hraoui ne veut emmener ni M. Berry ni M. Hariri, aurait lieu à la mi-septembre, après l’entrevue que le chef de l’Etat syrien doit avoir prochainement avec le président Moubarak d’Egypte. Quoi qu’il en soit, selon un vétéran expérimenté, «il est probable que le président Assad vienne au Liban dans la période intermédiaire précédant la passation des pouvoirs, c’est-à-dire après l’élection d’un nouveau président et avant l’expiration du mandat de M. Hraoui. Cela interviendrait donc fin octobre ou début novembre. M. Assad ferait ainsi d’une pierre coup double, saluerait le partant et accueillerait l’arrivant, en quelque sorte». Mais un ministre d’obédience hraouiste espère, pour sa part, que «la visite ait lieu en septembre, avant l’ouverture du délai électoral. Le président Assad réconcilierait les présidents, ressouderait la troïka, l’Assemblée voterait l’amendement de l’article 49C, puis la prorogation du mandat de M. Hraoui…». Ce ministre souligne que, «sans un replâtrage de la troïka, rien ne serait possible, car M. Hraoui a clairement fait savoir que, sur les bases actuelles, il ne peut pas coopérer avec M. Hariri. Dès lors, si l’on veut qu’il y ait prorogation, il faut rénover les mécanismes qui font marcher la troïka et personne n’est mieux placé que le président Assad pour arbitrer un tel contentieux». Un raisonnement qui rappelle la réflexion désabusée du renard de la fable, «ils sont trop verts, dit-il» au sujet des raisins de la treille qu’il ne parvient pas à atteindre. Le hic, en effet, c’est que la prorogation ne semble pas être à l’honneur. Ni localement ni, surtout, chez les décideurs…
S’agira-t-il d’une visite d’adieux au régime partant, ou de bienvenue au nouveau président? On n’en sait encore officiellement rien. Mais il paraît à tous assez improbable que le président Hafez el-Assad, qui a confirmé au Caire puis à Paris qu’il viendrait (pour la première fois…) à Beyrouth avant la fin de l’année en cours, le fasse alors que son vieil ami le...