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Actualités - CHRONOLOGIE

Violents affrontements dans le centre de Kinshasa (photo)

De violents combats se déroulaient hier jusque tard la nuit à l’aéroport Ndjili, à quelque 20 kilomètres de Kinshasa, entre forces rebelles et troupes fidèles au président congolais Laurent-Désiré Kabila, ainsi que dans le centre de la capitale, tandis que l’Organisation de l’unité africaine lançait un nouvel et vain appel au cessez-le-feu (VOIR AUSSI PAGE 9). Les forces loyales au président Kabila et leurs alliés angolais et zimbabwéens ont engagé des moyens lourds pour écraser la rébellion. Des chars ont été vus dans le centre-ville, prenant la direction de l’aéroport international de Ndjili. A Goma, fief de la rébellion dans l’est de la République démocratique du Congo (ex-Zaïre), des sources militaires rebelles ont affirmé que la rébellion contrôlait un «bout de la piste» de l’aéroport et «les forces de Kabila contrôlent le début de piste». Selon un pool de journalistes qui s’est rendu à l’aéroport par hélicoptère, en compagnie du ministre congolais de l’Intérieur Gaëtan Kakudji, les affrontements se déroulent entre l’aéroport et le centre-ville, dans le quartier de Masina (est de la ville) totalement bouclé par d’importantes forces congolaises. Les rues d’autres quartiers est de la capitale, où gisaient par endroits des cadavres calcinés de rebelles, étaient quadrillées jeudi par les Forces armées congolaises (FAC), qui à de multiples barrages en ville contrôlaient les rares véhicules. A l’aube, des tirs sporadiques d’armes automatiques avaient retenti, peu avant la levée pour la journée du couvre-feu illimité décrété mercredi dans Kinshasa. Le directeur de cabinet de M. Kabila, Abdoulaye Yerodia, a affirmé qu’un millier de rebelles ont été faits prisonniers à Kinshasa par les forces loyalistes. M. Yerodia a ajouté que «la situation était complètement maîtrisée» dans le sud-ouest du pays, où les FAC et leurs alliés ont fait «des milliers de prisonniers». A Addis-Abeba, l’Organisation de l’unité africaine (OUA) et une médiation de ministres d’Afrique australe conduits par le chef de la diplomatie sud-africaine Alfred Nzo ont lancé un nouvel appel à «un arrêt des hostilités à travers la mise en place d’un cessez-le-feu, l’arrêt de la progression des troupes et le début d’un processus pacifique de dialogue politique» en RDC. Les ministres ont souligné «la nécessité et l’urgence de consultations approfondies avec les dirigeants de la région afin d’obtenir un cessez-le-feu immédiat» en RDC. 207 morts Mais la délégation de ministres (Mozambique, Tanzanie, Zambie, Afrique du Sud) n’a pu se rendre à Kinshasa en raison des combats qui s’y déroulent, a indiqué jeudi à Pretoria le ministère sud-africain des Affaires étrangères. Elle a quitté jeudi Addis Abeba après deux jours d’entretien à l’OUA. La rencontre prévue avec le président Kabila, ainsi que celle prévue à Luanda avec le président angolais Jose Eduardo Dos Santos, ont été reportées à une date ultérieure. Le chef de la délégation Alfred Nzo devait regagner l’Afrique du Sud jeudi soir. Le président Nelson Mandela a pour sa part appelé les chefs d’Etat de la région à parler «d’une seule voix» sur la question de la RDCongo, car «quelles que soient les divergences entre les autres membres de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe) et le Zimbabwe, chacun veut faire la paix sur le continent, y compris le président Mugabe». A Windhoek, le quotidien «The Namibian» a cité le président Sam Nujoma, qui a confirmé pour la première fois l’engagement de troupes namibiennes aux côtés des forces du président Kabila et de ses alliés angolais et zimbabwéens. M. Nujoma, dans un discours à Windhoek, a indiqué que les troupes de son pays intervenaient en RDC pour «y assurer la paix et la stabilité». A Harare, le quotidien «Herald» (semi-officiel) a rapporté jeudi qu’au moins deux soldats zimbabwéens ont été tués mercredi, quinze autres blessés, et trois portés disparus en RDCongo dans des combats contre la rébellion non loin de l’aéroport de Kinshasa. Selon le «Herald», le Zimbabwe a envoyé des renforts en RDC après avoir constaté que les troupes d’au moins deux pays étrangers menaient les attaques contre Kinshasa. La RDC accuse l’Ouganda et le Rwanda d’intervention directe aux côtés de la rébellion banyamulenge (Congolais tutsis d’origine rwandaise). Seul Kampala a reconnu à ce jour la présence de ses troupes en RDC. A Rome, l’Agence d’information des congrégations missionnaires italiennes (MISNA), a rapporté que le bilan des massacres perpétrés lundi à Kasika dans le sud-Kivu et des villages limitrophes s’élevait à au moins 207 morts.
De violents combats se déroulaient hier jusque tard la nuit à l’aéroport Ndjili, à quelque 20 kilomètres de Kinshasa, entre forces rebelles et troupes fidèles au président congolais Laurent-Désiré Kabila, ainsi que dans le centre de la capitale, tandis que l’Organisation de l’unité africaine lançait un nouvel et vain appel au cessez-le-feu (VOIR AUSSI PAGE 9). Les...