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Actualités - CHRONOLOGIE

Six canaux UHF pour chacune des six chaînes de télévision Le projet sur le paysage hertzien adopté en conseil des ministres (photos)

Le Conseil des ministres a tenu hier sa première réunion au Grand Sérail, au centre-ville, marquant ainsi l’ouverture officielle du bâtiment qui fût jusqu’au 8 octobre 1981 le siège du gouvernement. A son ordre du jour, 33 points dont un très controversé: la détermination du paysage hertzien qui a suscité un long débat et qui a fini par être voté en dépit d’une farouche opposition des ministres Farès Boueiz, Nicolas Fattouche, Mahmoud Abou Hamdane et Ayoub Hmayed et des réserves exprimées par plusieurs autres, dont M. Chawki Fakhoury. En vertu de ce décret, les six chaînes de télévision opérant au Liban pourront chacune exploiter six canaux UHF pour assurer une couverture à l’échelle nationale: les canaux 27, 39, 42, 47, 56 et 67 pour «Al-Manar», 28, 38, 43, 46, 57 et 60 pour la MTV, 32, 35, 41, 50, 55 et 58 pour la LBCI, 29, 34, 44, 49, 52 et 63 pour la NBN, 30, 33, 45, 48, 53 et 62 pour Télé-Liban, 31, 37, 40, 51, 54 et 59 pour la Future TV. En distribuant ces canaux aux chaînes opérantes, le gouvernement reconnaît implicitement que c’est là la capacité maximale de l’espace hertzien libanais et barre ainsi la route devant toute possibilité d’octroi de nouvelles licences d’exploitation à des médias même si leurs dossiers remplissent les conditions exigées par la loi: une mesure jugée injuste dans nombre de milieux politiques. Le chef du Législatif, M. Nabih Berry, est un des principaux détracteurs de ce projet qu’il juge arbitraire, d’autant qu’il n’a pas été élaboré par le Comité technique de l’audiovisuel. Il y a lieu de rappeler, dans ce cadre, la querelle, d’il y a quelques semaines, entre le ministre de l’Information, M. Bassem el-Sabeh, proche du chef du gouvernement (qui est par ailleurs ministre des P. et T.) et son directeur général, M. Mohamed Obeid, proche du chef du Législatif. M. Obeid qui préside le Comité technique de l’audiovisuel a protesté contre le fait que M. Hariri a chargé le directeur général des P. et T. d’élaborer un rapport au sujet de l’espace hertzien libanais estimant qu’une telle entreprise est du ressort du comité qu’il préside. Selon des sources ministérielles, plusieurs ministres ont proposé que l’approbation de ce décret soit ajournée, en attendant que le comité technique ou le Conseil supérieur de l’audiovisuel formulent un avis et que la commission ministérielle présidée par le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, achève l’examen du dossier de l’audiovisuel. M. Nicolas Fattouche a notamment insisté sur le point selon lequel le Liban perdra son droit d’exploiter le reste des ondes de son paysage hertzien à partir du moment où il enregistrera les 36 canaux qu’il reconnaît auprès de la Commission internationale des télécommunications à Genève. A ce moment-là, ce sont les pays voisins qui pourront faire valoir leurs droits à ces canaux et les enregistrer auprès de la commission. MM. Hariri et Sabeh ont toutefois insisté pour faire voter le texte, affirmant qu’il n’est pas concevable de léguer ce dossier problématique au prochain ministre de l’Information. A son arrivée au Grand Sérail, M. Sabeh avait d’ailleurs démenti devant les correspondants de presse les informations selon lesquelles le décret pourrait être retiré et a exclu une polémique relative au dossier de l’audiovisuel soulignant que tout se passe dans les règles. De sources ministérielles, on écarte aussi la possibilité que l’approbation du décret relance la polémique entre les chefs du gouvernement et du Législatif. On note que la visite que M. Berry entreprendra aujourd’hui Damas, à l’invitation du vice-président syrien, M. Abdel Halim Khaddam, contribuera largement à calmer le jeu sur la scène politique. Au terme de la réunion et dans une tentative évidente de dépassionner le débat, le ministre de l’Information a déclaré en substance que la détermination du nombre de canaux pouvant être exploités ne signifie nullement que le dossier de l’audiovisuel a été définitivement clos du moment que les techniques modernes rendent illimitée l’exploitation d’un paysage hertzien. Selon lui, en votant ce décret, le gouvernement a mis fin à une situation illégale, précisant que le Cabinet se doit de publier dans une phase ultérieure de nouveaux décrets pour déterminer le nombre de canaux qui peuvent être exploités par chaque média. M. Sabeh a indiqué que le Conseil supérieur de l’audiovisuel avait attiré l’attention de la commission ministérielle chargée d’examiner le dossier de l’audiovisuel sur cette lacune. Le ministre a toutefois éludé une question relative à la contestation du comité technique présidé par son directeur général, et s’est contenté de noter que le rapport du ministère des P. et T. a été présenté au ministre de l’Information qui l’a soumis à son tour au Conseil supérieur de l’audiovisuel avant de le transmettre il y a un mois et demi au comité technique. Le gouvernement a par ailleurs approuvé le décret prévoyant la conclusion d’un accord douanier entre le Liban et la Syrie. Rappelons qu’en vertu de cet accord, les taxes douanières imposées aux produits syriens seront réduites de 25 % à partir du 1er janvier. Le président syrien, M. Hafez el-Assad, avait signé il y a une dizaine de jours, un décret réduisant les taxes douanières dans la même proportion sur les produits libanais. L’objectif de ces mesures est d’aboutir à une zone de libre-échange entre les deux pays. Mais pour que cet échange soit équilibré du moment que la Syrie subventionne le secteur industriel, le ministre Nadim Salem a établi un plan dont la concrétisation est susceptible de stimuler le secteur industriel libanais et de le rendre plus compétitif. Ce plan qui prévoit des détaxes et des facilités fiscales était supposé être examiné et adopté hier en Conseil des ministres. Il sera étudié au cours de la prochaine réunion qui se tiendra à Baabda sous l’égide du chef de l’Etat. Selon des sources gouvernementales, le plan de M. Salem est contesté par le ministre d’Etat aux Finances, M. Fouad Siniora, mais il bénéficie du soutien du président Elias Hraoui et de M. Hariri. Le gouvernement a ensuite approuvé le retrait d’un projet de loi autorisant le gouvernement à conclure un accord de prêt avec la Banque mondiale de développement et de reconstruction pour le développement de l’enseignement professionnel et technique. Le ministre concerné, M. Fouad Barbir, a protesté contre le retrait du texte du Parlement et a vivement reproché au chef du gouvernement d’avoir agi sans le consulter, a-t-on appris de mêmes sources. M. Hariri a répondu en expliquant que la décision de retirer le texte du Parlement a été prise parce que le prêt va essentiellement servir à financer des études. Les ministres ont retenu l’avis formulé par le Conseil d’Etat qui a autorisé l’établissement d’un réseau souterrain de télécommunications en fibres optiques au centre-ville. Le plan-directeur de la région prohibe le recours à des réseaux électriques ou de télécommunications apparents. Le réseau en question, établi dans plusieurs pays en Occident, a une vie technique de 35 à 40 ans et coûtera à Solidere près de 25 millions de dollars. Le Conseil des ministres a en outre approuvé une demande du CDR d’adjuger les travaux de construction et de gestion de deux parkings, l’un dans le secteur du St-Georges et l’autre sous la cour du Grand Sérail. Il a agréé le compromis proposé par le ministre du Travail, M. Assaad Hardane, pour régler le conflit entre les propriétaires des boulangeries et la CNSS. Il a aussi accepté la proposition du ministre de l’Agriculture d’acheter des pommes de Jezzine «afin de soutenir la résistance des habitants de la région». Le gouvernement a enfin modifié l’heure d’été et l’heure d’hiver à la demande de la direction de l’aviation civile. L’heure d’été entrera désormais en vigueur la nuit du dernier samedi-dimanche du mois de mars. L’heure d’hiver sera en vigueur la nuit du dernier samedi-dimanche du mois d’octobre.
Le Conseil des ministres a tenu hier sa première réunion au Grand Sérail, au centre-ville, marquant ainsi l’ouverture officielle du bâtiment qui fût jusqu’au 8 octobre 1981 le siège du gouvernement. A son ordre du jour, 33 points dont un très controversé: la détermination du paysage hertzien qui a suscité un long débat et qui a fini par être voté en dépit d’une...