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Actualités - ANALYSE

L'application de Taëf devient enfin un must...

On le sait, les loyalistes et les opposants de l’intérieur, qui se regardent en chiens de faïence dans les travées du Parlement, ne détestent pas se réunir de temps à autre, pour faire le point sur la situation politique ou pour se piéger mutuellement, l’un et l’autre exercices leur permettant pendant les vacances de se garder en forme sur le plan professionnel… Ainsi les salons ont regorgé ces derniers jours de politiciens de toutes tendances totalement braqués sur les propos rapportés de M. Abdel-Halim Khaddam et soucieux de les décrypter clairement, en confrontant leurs informations, pour ne rien rater des messages qu’ils contiennent afin de s’éviter la même déconvenue qu’en 1995. On sait en effet qu’alors, faute d’avoir su cerner les intentions des décideurs, les politiciens s’étaient tous ensemble lancés étourdiment contre le projet de prorogation, pour tomber des nues en apprenant qu’ils devaient la voter. Et comme on est de nouveau en période de présidentielle… Bref, de ces rencontres intensifiées d’échanges de vue, un spécialiste dégage la synthèse suivante: La situation régionale et les rapports Damas-Washington — «Les commentaires de M. Khaddam sur le dossier intérieur libanais doivent être reliés, pense-t-on ici, à d’autres déclarations de dirigeants syriens ainsi qu’aux indications de la presse syrienne sur la situation régionale comme sur les rapports entre Damas et Washington qui ne semblent pas à leur zénith. Il est en effet peu douteux qu’au jour J c’est l’ensemble de ces considérations qui déterminera le choix syrien concernant le prochain président de la République libanaise. Les politiciens locaux, surtout ceux qui viennent des rangs de l’opposition, estiment qu’en parlant de notre présidentielle, donc de la carte libanaise, M. Khaddam a voulu s’adresser autant aux joueurs régionaux ou internationaux qu’aux Libanais. Si l’on y regarde de près, on constate qu’en réalité il a été bien plus loin que la simple échéance électorale. Il a en effet fixé un objectif de taille aux Libanais pour les années qui viennent: l’application effective des accords de Taëf. Insistant sur ce point, il a souligné qu’il faut parachever la mise en œuvre des dispositions de ce pacte. Cela à travers des mécanismes qu’il faudra créer spécialement à cet effet et qui permettront en outre de combler les failles apparues par suite de la concrétisation incomplète qui a eu lieu jusque-là et de corriger les déviations». Une ouverture sur les puissances qui avaient parrainé Taëf «Nos politiciens, opposants en tête, relèvent en chœur que cette approche syrienne est tout à fait nouvelle car jusque-là Damas ne commentait Taëf, ou plutôt le non-Taëf, ni en bien ni en mal. Bien entendu ce message constitue une sorte d’ouverture, par delà les parties libanaises, sur les autres puissances qui avaient parrainé Taëf aux côtés de la Syrie, notamment les Etats-Unis et l’Arabie Séoudite. Il est en effet assez évident, aux yeux surtout des opposants d’ici, que M. Khaddam aurait trouvé d’autres moyens de communication, d’autres voies, s’il voulait se contenter de s’adresser aux parties libanaises pour leur transmettre conseils ou directives. Certains soulignent toutefois que M. Khaddam a transformé son bureau à Bloudane en une sorte d’office de tourisme pour les innombrables visiteurs — ou candidats virtuels — libanais qui accourent ces temps-ci chercher l’inspiration auprès de lui. Cela lui permet, ajoutent ces observateurs, de bien tenir les rênes en main et de commencer à diriger les opérations préélectorales, vu que les Libanais ont passé outre aux recommandations syriennes de retarder la course jusqu’à octobre. Mais ces mêmes sources reconnaissent que les propos positifs de M. Khaddam sur les chrétiens du Liban ainsi que son évocation de Taëf doivent intéresser fortement les capitales occidentales, notamment Washington, Paris et le Vatican. Ceci étant, conclut cet analyste, il est peu probable qu’en soulignant la nécessité de parachever l’application de Taëf, M. Khaddam ait voulu dire que les forces syriennes allaient se redéployer au Liban. Mais cela pourrait lui convenir que les Américains l’interprètent de la sorte…»
On le sait, les loyalistes et les opposants de l’intérieur, qui se regardent en chiens de faïence dans les travées du Parlement, ne détestent pas se réunir de temps à autre, pour faire le point sur la situation politique ou pour se piéger mutuellement, l’un et l’autre exercices leur permettant pendant les vacances de se garder en forme sur le plan professionnel… Ainsi...