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Actualités - CHRONOLOGIE

Selon des documents retrouvés par l'Afrique du sud Washington, Londres et Pretoria voulaient tuer Dag Hammarskjold (photo)

La Commission vérité et réconciliation (TRC ) a rendu publics hier des documents mettant en cause l’Afrique du Sud, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis dans un complot pour tuer le secrétaire général des Nations Unies, Dag Hammarskjold, mort en 1961 dans un accident d’avion. Londres s’est empressé, hier, de démentir «fermement». «Les agents du contre-espionnage du Royaume-Uni ne passent pas leur temps à liquider les gens», a indiqué un porte-parole du Foreign Office. Desmond Tutu, le président de la TRC, a indiqué lors d’une conférence de presse que la Commission avait découvert ces informations en compilant des documents qu’elle a rassemblés au cours des deux dernières années. Hammarskjold était mort le 17 septembre 1961 dans un accident d’avion à l’approche de l’aéroport de Ndola, dans l’ex-Rhodésie du Nord (actuellement la Zambie). Il s’apprêtait à y rencontrer Moise Tshombe, le dirigeant des rebelles congolais du Katanga, pour négocier une trêve dans la guerre civile dans l’ex-Congo belge, devenu indépendant en 1960. Les documents trouvés par la TRC, à en-tête d’un certain Institut sud-africain pour la recherche maritime, se réfèrent au complot contre Hammarskjold sous le nom de code «Comment va Celeste?», et impliquent la CIA britannique. Desmond Tutu a indiqué que les documents de la TRC avaient été transmis au ministre sud-africain de la Justice, Dullah Omar, pour plus ample enquête, la Commission vérité et réconciliation ayant achevé ses travaux sur les sujets de cette sorte. «Nous voulons souligner que nous n’avons pas été en mesure d’enquêter sur la véracité de ces documents et sur l’implication de l’Afrique du Sud ou d’autres services secrets occidentaux dans l’accident d’avion», a dit Tutu. «Notre mandat sur ce genre d’enquête est maintenant terminé», a-t-il dit, ajoutant qu’il avait informé le président Nelson Mandela. «Elimination efficace» Le responsable des enquêtes de la TRC, Dumisa Ntsebeza, a toutefois précisé que l’enquête préliminaire de la TRC, avait montré que l’Institut sud-africain mentionné avait bien existé et qu’il avait pu être la couverture pour les services de renseignement. Cela n’a toutefois pas pu être vérifié. Les lettres, échangées entre deux officiers de marine dont les noms ont été effacés par la TRC, disent que l’ONU «devient gênante» dans le conflit congolais et que «le sentiment est qu’il faut éliminer Hammarskjold». Le chef de l’ONU de l’époque soutenait la tentative de Tschombe d’une sécession de la province du Katanga du Congo (l’actuelle RDC), une position qui s’opposait à celle des USA, de la Grande-Bretagne et de l’Afrique du Sud. «Je veux que son élimination soit menée plus efficacement que celle de Patrice», écrivait l’un des officiers, référence apparente à l’assassinat attribué à la CIA de Patrice Lumumba, alors président du Congo. Dans une autre lettre, cet officier écrit: «Notre technicien a l’ordre de déposer 6 livres (environ 3 kg) de TNT dans le train d’atterrissage avec un détonateur activé à la rétractation des roues après le décollage». Une lettre écrite plus tard explique que l’opération n’a pas fonctionné comme prévu, la bombe ayant explosé non pas à la rétractation mais à la sortie des roues, avant l’atterrissage, ce qui correspond aux circonstances de l’accident dans lequel Hammarskjold trouva la mort. Les lettres exigeaient de strictes mesures de codage de la communication. A la question: «Comme va Celeste en ce moment?», il était répondu: «Elle se remet bien, mais elle tousse». Cette conférence de presse était la dernière de Desmond Tutu avant son départ en congé sabbatique aux Etats-Unis. (AFP)
La Commission vérité et réconciliation (TRC ) a rendu publics hier des documents mettant en cause l’Afrique du Sud, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis dans un complot pour tuer le secrétaire général des Nations Unies, Dag Hammarskjold, mort en 1961 dans un accident d’avion. Londres s’est empressé, hier, de démentir «fermement». «Les agents du contre-espionnage du...