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Actualités - CHRONOLOGIE

La grande déception des femmes américaines

Elles l’ont porté au pouvoir et l’ont soutenu inconditionnellement depuis sept mois. Mais aujourd’hui les femmes américaines ont du mal à digérer la déception que leur cause Bill Clinton au lendemain de sa confession sur Monica Lewinsky. Dans un communiqué alambiqué, publié immédiatement après les aveux de Bill Clinton, Patricia Ireland, présidente de la plus importante organisation féministe américaine, NOW (National Organisation of Women), note qu’un «acte sexuel consensuel avec une stagiaire de la Maison-Blanche représente un abus de pouvoir par le président». «Aucun chef d’entreprise ni élu, le président inclus, ne devrait profiter de l’aphrodisiaque du pouvoir pour avoir des relations sexuelles avec des stagiaires», ajoute-t-elle tout en estimant que M. Clinton ne devrait pas être destitué pour cela. Elle assure qu’une «majorité de femmes approuve encore la manière dont il gouverne le pays et le juge comme un président dont les qualités sont plus importantes que les faiblesses». M. Clinton n’aurait jamais été élu en 1992, puis réélu en 1996, sans le soutien des femmes américaines. En 1996, M. Clinton a bénéficié de 56% du vote des femmes contre 38% au candidat républicain Bob Dole. Il s’est toujours présenté comme l’avocat des femmes, racontant souvent comment sa mère Virginia, une forte femme, avait forgé en lui un respect et une admiration sans borne pour les femmes. Plus que tout autre président américain, il a fait avancer la cause des femmes au gouvernement, nommant pour la première fois une femme à la tête de la diplomatie américaine, Madeleine Albright, et une femme à la tête de la justice, Janet Reno. Il a mené également le combat pour multiplier les initiatives en faveur des femmes au Congrès, notamment pour la garde des enfants, le congé-maternité et l’éducation. Il est en outre marié à une femme connue pour ses hautes capacités intellectuelles et qui est la première des occupantes de la Maison-Blanche à avoir eu une brillante carrière. Les féministes américaines sont d’autant plus embarrassées qu’elles s’étaient gardées ces derniers mois de condamner le président. Indulgentes face au défilé de femmes venant témoigner de l’inconduite du président — Paula Jones, Kathleen Willey —, elles penchaient plutôt avec Gloria Steinem, une des fondatrices du mouvement féministe américain, pour penser qu’il s’agissait là d’«avances sexuelles maladroites». Mais, aujourd’hui, après les aveux dramatiques de M. Clinton, cette réserve de bonne volonté, jusqu’ici, semble-t-il, inépuisable, pourrait bien se tarir.
Elles l’ont porté au pouvoir et l’ont soutenu inconditionnellement depuis sept mois. Mais aujourd’hui les femmes américaines ont du mal à digérer la déception que leur cause Bill Clinton au lendemain de sa confession sur Monica Lewinsky. Dans un communiqué alambiqué, publié immédiatement après les aveux de Bill Clinton, Patricia Ireland, présidente de la plus...