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Actualités - CHRONOLOGIE

Un dernier carré d'inconsolables

Pour eux, «pas un jour ne s’écoule sans le souvenir de Diana», entrée au panthéon des «anges». Pour eux, la reine demeure une ennemie, qui «n’enlève pas ses gants pour serrer la main de ses sujets». Et Charles, un homme «qui ne méritait pas» la princesse. Ils sont le dernier carré des inconsolables, venus hier avec quelques milliers de Britanniques pleurer Diana un an, jour pour jour, après sa mort. Devant Kensington Palace, son ancienne résidence où l’océan de fleurs de l’été 1997 a fait place à quelques centaines de bouquets, et où quelques milliers de pèlerins ont remplacé les centaines de milliers d’admirateurs en larmes, John, 43 ans, encourage les touristes à lire le poème qu’il a dédié à son idole, «Au merveilleux sourire». Il a interrompu ses vacances en Cornouailles, passé la nuit avec une centaine d’autres nostalgiques dans le parc pour rendre hommage à la défunte à la lumière des bougies. Les larmes aux yeux, il explique à qui veut l’entendre que Diana était «un ange venu du ciel». Et que la reine ferait bien d’abandonner ses «gants» et son «sempiternel sac à main pour enfin pouvoir toucher ses sujets, comme le faisait Diana». «Il n’y a pas énormément de monde. Et l’atmosphère est plus à la réflexion qu’à la peine», commente à quelques mètres de là un journaliste de la BBC qui, comme des dizaines de télévisions du monde entier, a planté sa caméra dans le jardin pour scruter l’arrivée du flux maigre, mais constant, des pèlerins. Mais ni John, ni Palema, 60 ans, venue de Liverpool, qui a fait le pèlerinage à Paris dimanche et accomplit celui de Londres lundi, ne veulent l’entendre. Pour eux, l’Histoire s’est figée un 31 août 1997 et «les gens sont toujours aussi tristes depuis. Simplement, ils ont choisi de pleurer la princesse chez eux», assure Pamela. Même si elle convient que les touristes forment les gros bataillons des pèlerins de Kensington Palace et s’étonne de ce que la foule était «beaucoup plus nombreuse à Paris dimanche qu’à Londres aujourd’hui». La diversité des cartes accrochées aux grilles de Kensington Palace l’atteste: le dernier carré des inconsolables compte de nombreux non-Britanniques. Un message en hébreu côtoie la couverture d’un magazine turc qui a élevé Diana au rang de «sainte». Entre les banques rouges d’un drapeau américain, un jeune fille dit son amour «pour toujours» à Diana et son rejet de Charles, qui «ne vaut pas mieux que sa vieille Camilla». «Monsieur et Madame Lambert» expliquent qu’ils se souviennent «chaque jour» de Diana et pas seulement en «ce triste jour anniversaire». Pour les inconsolables, celui qui se veut le gardien de la flamme, le milliardaire égyptien Mohammed el-Fayed, a fait ériger dans son magasin de luxe Harrods deux mémoriaux, censés immortaliser le couple Diana-Dodi el-Fayed, soigneusement ignoré de la famille de la princesse. Dévoilés hier, ils sont devenus l’autre haut lieu de pèlerinage. Des colombes dorées se rejoignent au-dessus des photographies des amants, le tout reposant sur une fontaine de marbre noir. De l’encens brûle. Une file d’attente s’est formée, mêlant femmes voilées, touristes japonaises et quelques Britanniques venus inscrire leur nom et leur adresse sur des livres de condoléances. Avec toujours la promesse qu’ils «n’oublieront jamais ni Diana, ni Dodi». A quelques centaines de mètres de là, des milliers de touristes sont massés devant le palais de la reine: ils sont là pour la traditionnelle relève de la garde de Buckingham Palace. (AFP, Reuters)
Pour eux, «pas un jour ne s’écoule sans le souvenir de Diana», entrée au panthéon des «anges». Pour eux, la reine demeure une ennemie, qui «n’enlève pas ses gants pour serrer la main de ses sujets». Et Charles, un homme «qui ne méritait pas» la princesse. Ils sont le dernier carré des inconsolables, venus hier avec quelques milliers de Britanniques pleurer Diana un...