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Actualités - CHRONOLOGIE

Nouvelles difficultés pour Eltsine avant le sommet avec Clinton Fronde à la Douma contre Tchernomyrdine (photo)

A 24 heures du sommet Clinton-Eltsine aujourd’hui à Moscou où est déjà arrivée Madeleine Albright (VOIR PAGE 9), les députés russes ont soufflé hier un véritable vent de fronde contre Viktor Tchernomyrdine, dont ils ont massivement rejeté l’investiture au poste de premier ministre, et la Russie, déjà frappée d’un séisme financier, s’est enfoncée un peu plus dans la crise politique. Le président Boris Eltsine a pourtant immédiatement représenté à la Douma la candidature de M. Tchernomyrdine, donnant ainsi le coup d’envoi d’un bras de fer qui rappelle étrangement le précédent Kirienko. Seuls 94 députés (sur 450 sièges) se sont prononcés pour le candidat du président. Des communistes aux ultranationalistes, des agraires à l’opposition réformatrice, chacune des grandes fractions du Parlement a condamné le retour au gouvernement d’un homme de 60 ans qui a géré pendant plus de 5 ans les affaires du pays. Comment M. Tchernomyrdine «croit-il qu’on va voter pour lui?», a lancé Grigori Iavlinski (Iabloko, réformateur). «C’est sous Tchernomyrdine qu’a été mis en place un système économique totalement inefficace». «Notre peuple n’est pas stupide». «M. Tchernomyrdine n’a aucune des qualités requises pour être investi. S’il l’est, ce sera un malheur pour lui. Pour le pays, le mal est déjà fait», a renchéri le leader communiste Guennadi Ziouganov. M. Eltsine a rappelé la semaine dernière à ses côtés celui qui fut son fidèle premier ministre de décembre 1992 à mars 1998. Il l’avait limogé officiellement pour son incapacité à relancer les réformes. Il l’a renommé après la dévaluation du rouble... pour sortir le pays de la débâcle économique. La défense de M. Tchernomyrdine à la tribune de la Douma manquait d’ailleurs de conviction et son discours paraissait même parfois peu compréhensible. Après un semblant de mea-culpa, il a rejeté les accusations sur les deux seuls autres hommes à avoir occupé le poste de premier ministre depuis le lancement des réformes. «L’ancien gouvernement a fait des erreurs», a-t-il admis. «Mais Tchernomyrdine est arrivé le 16 décembre 1992, quand déjà beaucoup de choses avaient été lancées», a-t-il déclaré pour se dédouaner de la thérapie de choc administrée pendant un an par Egor Gaïdar après la chute de l’URSS. En outre, «je n’ai annoncé ni dévaluation, ni moratoire sur la dette de l’Etat». Pour cela, c’est le libéral Sergueï Kirienko qui a emprunté son fauteuil pendant cinq mois en 1998 qu’il faut condamner. «Ne me rendez pas coupable de tout ce qui se passe en Russie. Vous êtes vous-mêmes responsables d’avoir mis en place un gouvernement d’enfant», a-t-il lancé en référence à l’équipe de son prédécesseur, âgé de 35 ans. Enfin, a expliqué ce vieux routier de la politique, la gravité de la crise économique exige des décisions rapides. «Le gouvernement doit travailler (...) le pays ne peut pas rester plus longtemps sans gouvernement». M. Tchernomyrdine s’est même déclaré prêt à présenter dès aujourd’hui la composition possible de son gouvernement au président Eltsine, qui dès hier soir représentait aux députés la candidature de son poulain. Le président russe peut soumettre trois fois à la Douma un même candidat au poste de premier ministre. Au troisième rejet, le président dissout la Chambre. Si M. Eltsine insiste «ce sera une gifle pour le pays qui vient d’entendre tout ce qui a été dit sur son candidat», avait estimé peu avant M. Ziouganov. Le président «doit trouver une candidature acceptable pour lui, pour la Douma et pour le pays», a renchéri le chef de la Douma Guennadi Seleznev. (AFP-Reuters)
A 24 heures du sommet Clinton-Eltsine aujourd’hui à Moscou où est déjà arrivée Madeleine Albright (VOIR PAGE 9), les députés russes ont soufflé hier un véritable vent de fronde contre Viktor Tchernomyrdine, dont ils ont massivement rejeté l’investiture au poste de premier ministre, et la Russie, déjà frappée d’un séisme financier, s’est enfoncée un peu plus dans...