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Actualités - ANALYSE

Une ouverture remarquée en direction de l'Est ..

Au fur et à mesure que les privilégiés retournent d’un week-end enchanteur à Bloudane, sanctuaire estival de l’oracle, leurs témoignages viennent confirmer l’intérêt soutenu que, même pendant ses vacances, M. Abdel Halim Khaddam porte à la question libanaise. Les derniers arrivés mettent pour leur part l’accent sur l’ouverture, déjà signalée ici, que le vice-président de la République syrienne engage en ces temps de présidentielle en direction des maronites et des chrétiens d’une manière plus générale. Il se plaît à souligner de la sorte le rôle moteur qu’ils ont joué au début du siècle dans ce que l’on appelle la «nahda», la renaissance arabe, rappelant leur intense militantisme à cet égard au Liban ou en Syrie même, mais aussi dans des contrées plus éloignées comme l’Irak ou l’Egypte. Il souligne leur contribution à l’indépendance de son propre pays dans les années quarante. Il cite les prises de position solidaires du patriarche Arida qui affirmait que «toute bombe qui tombe sur Damas, c’est comme si elle tombait sur Bkerké», alors que les Français pilonnaient la capitale syrienne révoltée pour la mater. Même aujourd’hui, Bkerké trouve soudainement — et du reste relativement — grâce aux yeux du grand officier traitant du dossier libanais. Comme déjà rapporté, il loue en effet, au-delà de tout différend, la finesse, la lucidité, la force et la sincérité de conviction du patriarche Sfeir. Il ajoute que, malgré les divergences, la Syrie ne peut qu’apprécier le rôle joué par le cardinal pendant la guerre. Et les visiteurs auront noté, par-dessus tout, le ton extrêmement courtois adopté par M. Khaddam à l’égard du prélat dont il ne cite le nom qu’entouré de multiples égards de langage. On sait aussi que M. Khaddam a évoqué M. Raymond Eddé en termes élogieux, pour rendre hommage à ses constantes prises de position contre l’ennemi sioniste. De même, selon ces sources, le vice-président de la République syrienne parle en termes positifs du ministre d’Etat Michel Eddé, dont il souligne la vaste culture ainsi que l’intransigeance face toujours au même ennemi sioniste. Pour les cercles politiques locaux, il paraît donc clair, qu’à l’approche d’une échéance qui concerne au premier chef la communauté maronite, la Syrie souhaite ouvrir avec toutes les composantes de cette collectivité une nouvelle page, faite d’une meilleure compréhension, sinon d’une alliance en règle. Du même coup, Damas réfute toute charge de discrimination et de parti pris, en laissant entendre par un rappel d’un passé de fraternité, qu’il peut se sentir aussi proche des maronites que de toute autre communauté. Sur un autre plan, un politicien de retour de Bloudane indique que «M. Khaddam multiplie les exhortations de retenue et de responsabilisation à l’adresse des pôles libanais, dirigeants en tête. Il ne cesse de répéter que c’est pure inconscience qu’à l’heure où le Liban connaît tant de difficultés, on se perde en sordides zizanies internes. Il ajoute bien entendu que servir le pays n’est pas une responsabilité dévolue à une seule partie, entendre le gouvernement, mais à toutes sans distinction, Parlement en tête. Pour M. Khaddam, placés devant une échéance aussi importante que la présidentielle, les Libanais doivent avant tout savoir faire le bon choix». Et la Syrie est bien entendu prête à les y aider… Et cette source de reprendre que, «de l’avis de M. Khaddam, on ne peut plus continuer à laisser les choses se désagréger, car ce pays risquerait l’effondrement. Le but des Syriens semble être d’œuvrer d’abord à convaincre les chrétiens de renoncer à leur attitude démissionnaire, à cesser de bouder le pouvoir, de parler de stress et à se replonger dans la vie publique pour y assumer leur rôle naturel. C’est ainsi que le rééquilibrage qu’ils réclament se ferait et qu’ils pourraient, de l’intérieur, corriger les failles dont ils se plaignent. Dans ce sens, Damas ne s’opposerait pas à une éventuelle révision de la Constitution libanaise. Et du reste, ce qui lui importe, ce sont les positions concernant le dossier régional. Les affaires intérieures libanaises, il ne veut pas s’en mêler, sauf pour donner des conseils positifs d’ordre général comme la nécessité de mettre fin aux disputes…».
Au fur et à mesure que les privilégiés retournent d’un week-end enchanteur à Bloudane, sanctuaire estival de l’oracle, leurs témoignages viennent confirmer l’intérêt soutenu que, même pendant ses vacances, M. Abdel Halim Khaddam porte à la question libanaise. Les derniers arrivés mettent pour leur part l’accent sur l’ouverture, déjà signalée ici, que le...