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Actualités - CHRONOLOGIE

Un nouveau bras de fer avec Kenneth Starr n'est pas exclu L'aveu de Clinton n'a rien réglé (photo)

Et maintenant, après l’aveu, quel avenir? Même si, d’après les premiers sondages, l’opinion publique semble soulagée et que Bill Clinton est parti en vacances, les ennuis ne semblent pas terminés pour le président US qui, après avoir admis une «relation déplacée» avec Monica Lewinsky, avait souhaité «tourner la page» de sa «vie privée» «C’est loin d’être fini», a effectivement averti immédiatement après son discours le républicain Orrin Hatch, président de la Commission judiciaire du Sénat. Même si, selon un sondage ABC, 69% des Américains veulent que le procureur indépendant Kenneth Starr arrête son enquête, il n’y semble absolument pas disposé. La déposition lundi sous serment de M. Clinton a été houleuse, le président refusant de répondre à certaines questions qu’il trouvait trop indiscrètes, selon son avocat David Kendall. Les services de M. Starr n’ont pas exclu la possibilité d’un nouveau bras de fer, avec nouvelle citation à comparaître à la clé. M. Starr a convoqué hier devant la chambre de mise en accusation un nouveau proche de Bill Clinton, son ancien conseiller politique Dick Morris, tombé en disgrâce durant l’été 1996 pour avoir fréquenté une prostituée. Il pourrait aussi rappeler dès cette semaine Monica Lewinsky, déjà entendue par la chambre d’accusation début août. Son rapport au Congrès, susceptible de conduire à une procédure de destitution, est attendu dans les prochaines semaines. M. Starr enquête sur de possibles faits de parjure, subornation de témoins et obstruction de la justice par M. Clinton dans l’affaire Lewinsky, un comportement qu’il a traqué aussi depuis quatre ans dans d’autres scandales associés aux Clinton, le «Whitewater», le «Filegate» ou le «Travelgate». Il ne devrait cependant se focaliser dans son rapport au Congrès que sur l’affaire Lewinsky. «Je pense que le pire reste à venir», commentait hier Daniel Troy, un expert juridique de l’Institut conservateur «American Enterprise». Nul ne sait avec précision ce qu’a récolté M. Starr en sept mois d’une enquête minutieuse où il a systématiquement interrogé tous ceux qui pouvaient être au courant de la liaison de M. Clinton. Des nuages menaçants Quels sont les résultats des tests sur la robe de Monica Lewinsky? Qu’ont dit Kathleen Willey et Monica Lewinsky? Pourquoi la jeune stagiaire de la Maison-Blanche a-t-elle reçu l’aide du puissant avocat, ami du président, Vernon Jordan pour trouver un emploi? M. Clinton ayant menti sur ses relations avec Monica Lewinsky, n’a-t-il pas aussi menti sur Paula Jones ou d’autres sujets autrement plus graves? Le quotidien conservateur «Washington Times» rapportait hier qu’une de ses anciennes maîtresses supposées, Dolly Kyle Browning, une amie d’enfance, venait de porter plainte contre lui pour diffamation. Les avocats de Paula Jones, l’ancienne employée de l’Etat d’Arkansas qui l’accuse de harcèlement sexuel, ont eux fait appel du classement de sa plainte, espérant désormais que le mensonge avoué du président les aidera à convaincre la justice de rouvrir le dossier. D’autres nuages plus graves menacent également la présidence de M. Clinton. Poussée par le Congrès, l’Attorney General (ministre de la Justice) Janet Reno examine la possibilité de nommer un procureur indépendant pour enquêter sur le financement de la campagne démocrate de 1996. Si, à moyen terme, l’opinion publique ne fléchit pas, soucieuse avant tout de se débarrasser d’un feuilleton sexuel dégradant, Bill Clinton peut espérer achever sa présidence. Mais il y a fort à parier, selon les experts, que son autorité en sera considérablement amoindrie. «Nous avons déjà vu ça avec l’échec de la législation sur le tabac», souligne Allan Lichtmann, historien de la présidence à l’American University. «Il n’y a pas de doute que sa présidence a perdu beaucoup de son énergie», ajoute-t-il. «Il a déjà perdu sa sixième année, qui est une année clé», estime pour sa part Steve Hess, historien de la Brookings institution. «Il avait construit une dynamique et cette affaire est venue, comme une guillotine, sur sa présidence». La presse internationale s’en régalait hier, soulignant pêle-mêle le ridicule et les conséquences désormais imprévisibles d’un scandale ayant débuté par un piteux petit mensonge. (AFP, Reuters, CNN)
Et maintenant, après l’aveu, quel avenir? Même si, d’après les premiers sondages, l’opinion publique semble soulagée et que Bill Clinton est parti en vacances, les ennuis ne semblent pas terminés pour le président US qui, après avoir admis une «relation déplacée» avec Monica Lewinsky, avait souhaité «tourner la page» de sa «vie privée» «C’est loin d’être...