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Actualités - ANALYSE

Echelle : les haririens aux anges ...

Les propos extrêmement importants attribués à M. Abdel-Halim Khaddam par des personnalités libanaises qui l’ont rencontré durant le week-end écoulé ont bien sûr focalisé hier l’attention des cercles politiques locaux. Et bien sûr, ce sont les haririens qui triomphent. Le vice-président de la République syrienne a en effet confirmé avec éclat qu’il est tout simplement contre l’augmentation des salaires des fonctionnaires libanais, pour la bonne raison que cela entraînerait un effet inflationniste risquant de faire flamber le dollar, comme l’octroi de primes l’avait fait en 91-92. Du coup l’augmentation se serait dévorée elle-même. Il conseille donc que l’on réexamine calmement la question et que l’on cesse de polémiquer à ce sujet entre gouvernants et députés. «Ainsi, exulte un haririen, M. Khaddam non seulement confirme la position que nous avions rapportée mais encore remet vertement à leur place ceux qui prétendent que nous l’avions mal informé, induit en erreur. Il leur reproche, d’une façon imagée, de se laisser griser par le microphone, d’aimer s’écouter parler au point de laisser la parole dépasser leur pensée. Le vice-président syrien soutient donc à fond la position adoptée par le gouvernement, à savoir que l’augmentation des salaires des fonctionnaires ne doit se faire que si l’on peut en assurer un sain financement sans alourdir la dette publique ni creuser le déficit budgétaire. Un surendettement qui serait tout à fait inévitable si, comme l’exigent par démagogie aveugle des députés, on devait trouver des fonds ailleurs que dans l’imposition de nouvelles taxes indirectes. L’arbitrage de M. Khaddam vient prouver clairement que M. Nabih Berry, par son attitude agressive à l’encontre de M. Rafic Hariri, a provoqué une secousse dont le pays se serait bien passé. Le vice-président de la République syrienne a été même plus loin en soulignant que les retombées d’une telle tension sont préjudiciables non seulement aux intérêts du Liban mais également à ceux de la Syrie qui a besoin à ses côtés d’un Liban stable économiquement, politiquement et sécuritairement». Selon les mêmes sources proches de Koraytem, «M. Khaddam a voulu devant ses visiteurs libanais du week-end se montrer sévère à dessein. En effet il en veut un peu à M. Nabih Berry qui a fait la sourde oreille à ses propositions de rencontre, chez lui à Bloudane, avec M. Rafic Hariri. Le prétexte invoqué par le président de la Chambre pour se dérober, à savoir des engagements déjà pris, n’a évidemment pas paru convaincant ou simplement recevable, car il y aurait eu moyen de s’entendre sur la date». l Cependant les positions de M. Khaddam ne se sont pas limitées, on le sait, au conflit Berry-Hariri. Il a en effet abordé le fond même de la situation politique libanaise actuelle, à savoir l’élection présidentielle pour qui tout le monde se déchire ici. Et cela pour confirmer que la Syrie ne compte rien trancher avant octobre. Puis pour définir quand même les préférences sélectives de Damas, ou les «critères» si l’on préfère: un président qui aurait l’esprit de commandement, satisfaisant la majorité des Libanais puisque l’unanimité est impossible, ne représentant un défi pour aucune partie, croyant dans l’entente nationale et étant d’orientation arabiste. Autre élément remarqué, l’ouverture relative sur des symboles maronites. Ainsi au sujet de M. Raymond Eddé, M. Khaddam dit: «Nous sommes en désaccord sur certains points de vue politiques, mais nous respectons ses prises de position positives nationales face à l’ennemi sioniste». Et au sujet du cardinal Sfeir, il déclare: «Il peut y avoir des différends, mais nous apprécions la sagesse, l’intelligence, la pensée, la sincérité de conviction du patriarche». De l’ensemble de ces propos, les cercles politiques déduisent que la tendance est à l’organisation effective d’élections, que pour le moment la prorogation ne semble pas avoir la cote. D’autant que les capitales occidentales préfèrent qu’on suive la procédure normale, pour promouvoir la démocratie. Mais rien en définitive n’est sûr puisque la Syrie, grand électeur s’il en est, se donne jusqu’à octobre.
Les propos extrêmement importants attribués à M. Abdel-Halim Khaddam par des personnalités libanaises qui l’ont rencontré durant le week-end écoulé ont bien sûr focalisé hier l’attention des cercles politiques locaux. Et bien sûr, ce sont les haririens qui triomphent. Le vice-président de la République syrienne a en effet confirmé avec éclat qu’il est tout...