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Actualités - CHRONOLOGIE

Malgré les dénégations officielles, il s'agit bien d'une dévaluation La Russie laisser filer le rouble Ruée sur le dollar dans les banques de Moscou (photo)

En dépit des dénégations de ses dirigeants, la Russie a effectivement dévalué le rouble lundi, faisant faire un virage abrupt à la politique monétaire pour tenter de rétablir une confiance fortement ébranlée dans ses marchés financiers Les mesures drastiques annoncées par le gouvernement et la Banque centrale, notamment un moratoire de 90 jours sur le règlement de certains remboursements de sa dette extérieure, ont aussitôt suscité une ruée sur les réserves en dollars détenues par les banques. «Ces mesures sont dures et passablement sévères. Elles étaient inévitables», a déclaré le premier ministre Sergueï Kirienko, en démentant qu’il s’agisse d’une dévaluation ou d’un défaut de paiement. Elles étaient devenues inéluctables à la suite de l’effondrement des marchés russes au cours de ces dernières semaines sous l’effet des craintes d’une dévaluation suscitées par la baisse brutale des réserves de la Banque centrale. Mais elles sont politiquement risquées. Bien que le Kremlin assure qu’elles ont reçu la bénédiction du président Boris Eltsine, elles menacent les deux principales réalisations de sa présidence: un rouble stable et une faible inflation. Les marchés financiers internationaux ont vivement réagi aux décisions prises à Moscou. Le dollar a atteint son niveau le plus haut face au mark depuis cinq semaines. Sur les marchés financiers européens, les actions se sont repliées, avant de compenser leurs pertes par la suite, tout comme le DM. A Wall Street, les valeurs ont ouvert en baisse et l’agence de notation Fitch IBCA a abaissé la note de la dette russe en signe de défiance. A Moscou, où les actions étaient tombées la semaine dernière à leurs niveaux les plus bas depuis deux ans, le marché a terminé lundi sur une nouvelle baisse de 4,85%. Dans un communiqué en début de matinée, le gouvernement et la Banque centrale ont annoncé qu’ils laisseraient filer le rouble, jusqu’ici étroitement contrôlé, entre 6,0 et 9,5 roubles pour un dollar d’ici la fin de l’année. Le cours officiel dans les premières transactions n’a pas constitué une forte dépréciation. Il est passé de 6,31 vendredi dernier à 6,43 lundi. Mais la plupart des banques et bureaux de change moscovites ont porté le cours du dollar à 9,5 roubles — soit un renchérissement d’environ 30% par rapport à la semaine dernière — bien que certains établissements aient limité cette hausse à 7,5, voire 8.0 roubles. Le Fonds monétaire international (SMI), qui avait espéré calmer les marchés russes en contribuant en juillet à un prêt international à la Russie de 22, — milliards de dollars, a immédiatement envoyé son principal négociateur avec la Russie, John Olding-Smee, à Moscou où il a rencontré son principal interlocuteur russe chargé de la dette, Anatoly Tchoubaïs. George Soros s’est félicité des décisions monétaires russes. «Le gouvernement a agi opportunément et de façon courageuse pour stopper l’effondrement du système financier», a souligné le financier, qui avait la semaine dernière préconisé dans les colonnes du «Financial Times» une dévaluation du rouble. Mais il a souligné que ces mesures ne seraient peut-être pas suffisantes pour sortir le géant russe de l’ornière financière. «La Russie demeure comme avant dans une situation très périlleuse», a-t-il jugé. (Reuters)
En dépit des dénégations de ses dirigeants, la Russie a effectivement dévalué le rouble lundi, faisant faire un virage abrupt à la politique monétaire pour tenter de rétablir une confiance fortement ébranlée dans ses marchés financiers Les mesures drastiques annoncées par le gouvernement et la Banque centrale, notamment un moratoire de 90 jours sur le règlement de...