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Actualités - CHRONOLOGIE

Le cabinet israélien secoué par une nouvelle mini-crise

Mordehaï forcé de faire marche arrière après s’être prononcé pour un retrait conditionnel du Golan Il faut croire que Benjamin Netanyahu entretient avec ses ministres des rapports dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils sont difficiles. Après l’avant-dernier en date, David Lévy, qui avait choisi purement et simplement de claquer la porte, c’est un autre membre du gouvernement, Yitzhak Mordehaï, qui aujourd’hui met à mal la fragile coalition au pouvoir en Israël. Le ministre de la Défense, en effet, a commencé par dire qu’il était prêt à se rendre à Damas pour relancer le dialogue de paix. Sur sa lancée, il s’est prononcé pour un retrait conditionnel du Golan, s’attirant les foudres de l’un de ses collègues. Pour aussitôt après faire marche arrière et affirmer que le plateau syrien occupé était essentiel à la sécurité de l’Etat hébreu. «J’ai toujours considéré les espaces du Golan comme essentielles pour la sécurité du nord d’Israël», a déclaré le ministre à la radio militaire israélienne, insistant sur l’importance stratégique pour l’Etat hébreu du Golan. M. Mordehaï n’a cependant pas totalement écarté un retrait israélien, à condition qu’il se fasse «sur une ligne qui offrirait des garanties de sécurité» qu’il n’a pas précisées. Auparavant, M. Mordehaï avait provoqué une levée de boucliers au sein du gouvernement en se prononçant pour un retrait du plateau du Golan dont l’étendue dépendrait des garanties de sécurité syriennes. «L’étendue du retrait doit être fonction de l’étendue de la sécurité» dont Israël pourra disposer, a déclaré M. Mordehaï, qui était interrogé sur une interview donnée à l’hebdomadaire allemand «Focus» à paraître aujourd’hui lundi. A une question de «Focus»: «Que dites-vous de la formule «L’étendue d’un retrait israélien correspondra à l’étendue d’une paix avec la Syrie?», M. Mordehaï a répondu: «J’ai inventé la formule. Le plus grand intérêt des Syriens, c’est le territoire. Notre plus grand intérêt, c’est la sécurité. C’est simple: plus nous aurons de sécurité, plus nous pourrons rendre de territoires». «Je suis prêt à m’envoler dès demain pour Damas afin de discuter avec le plus haut dirigeant de la Syrie, Hafez el-Assad, des moyens de parvenir à un accord de paix entre Israël et la Syrie», a affirmé M. Mordehaï. «Nous disons aux Syriens: venez et reprenons les négociations sans conditions préalables», a-t-il poursuivi. Les ministres de la sécurité intérieure et de l’Education, MM. Avigdor Khahalani et Yitzhak Lévy, ont protesté contre ces propos, jugeant qu’ils contredisaient la position officielle du gouvernement hostile à un retrait du Golan. Pour une municipale A l’issue de la réunion du Cabinet, le ministre de l’Education a déclaré que son collègue de la Défense parlait «en son nom personnel». Quant au porte-parole du ministre de la Défense, Avi Benayahu, il a affirmé que la position de M. Mordehaï «était bien connue en la matière et qu’il l’avait déjà exprimée dans des interviews passés». Sur cette affaire est venu se greffer un autre élément qui a accru la tension entre Netanyahu et Mordehaï. Il s’agit d’un différend sur le candidat du Likoud à la mairie de Tibériade pour les élections municipales de novembre. M. Mordehaï s’est insurgé contre une décision de M. Netanyahu d’écarter de la course son frère, Motti Mordehaï, au profit d’un candidat parachuté par la présidence du conseil. Lors d’élections primaires au sein du Likoud, M. Motti Mordehaï avait été battu de justesse par M. Sion Pynian. Ce dernier a cependant récemment accepté de céder sa place au profit d’un candidat du premier ministre, M. Benny Kiriati, et d’être second de liste. «Je ne permettrai pas qu’on se livre au Likoud à de sales manœuvres et à des manipulations inacceptables», a réagi M. Yitzhak Mordehaï, selon des dirigeants du parti. «Si M. Pynian se désiste, sa place revient de plein droit au suivant sur la liste des résultats des primaires», a-t-il ajouté. Le porte-parole du premier ministre Aviv Bushinsky a indiqué à la radio israélienne que «M. Netanyahu n’a pas entériné la liste des candidats du Likoud pour les municipales à Tibériade, et envisage de réexaminer la question, notamment en organisant un sondage de popularité des diverses personnalités en lice». Vendredi, MM. Netanyahu et Mordehaï s’étaient déjà heurtés en revendiquant chacun à coups de communiqués l’initiative de l’envoi au Kenya d’une équipe de secouristes de l’armée israélienne après l’attentat à l’ambassade américaine de Nairobi. Depuis un certain temps, les sondages montrent que M. Mordehaï est la personnalité la plus populaire du Likoud. M. Netanyahu craint qu’il ne lui porte ombrage ou tente de le supplanter pour l’élection au suffrage universel au poste de premier ministre, prévue en l’an 2000.
Mordehaï forcé de faire marche arrière après s’être prononcé pour un retrait conditionnel du Golan Il faut croire que Benjamin Netanyahu entretient avec ses ministres des rapports dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils sont difficiles. Après l’avant-dernier en date, David Lévy, qui avait choisi purement et simplement de claquer la porte, c’est un autre membre du...