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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

L'accord entre les deux compagnies a été signé samedi L'alliance MEA-Air France pourrait refaire de l'AIB la plaque tournante du Moyen Orient (photos)

La compagnie nationale aérienne Middle East Airlines (MEA) et Air France ont conclu samedi une alliance commerciale qui entrera en vigueur le 1er avril 1999. Le PDG de la MEA, M. Mohammed el-Hout, et le PDG d’Air France, Jean-Cyril Spinetta, ont signé l’accord au siège de la compagnie libanaise d’aviation à proximité de l’AIB en présence notamment du directeur général de l’aviation civile, M. Riyad Abdallah, et de M. Christian Blanc, membre du conseil d’administration de la MEA. L’accord de coopération permettra d’améliorer les liaisons aériennes entre la France et le Liban et de faire bénéficier les passagers des possibilités de correspondances qu’offrent désormais les plates-formes de l’aéroport de Roissy-Charles de-Gaulle 2 et de l’aéroport international de Beyrouth. Cette coopération se traduira plus particulièrement dès l’été 1999 par le transfert des activités parisiennes de la MEA de l’aéroport d’Orly sud, base actuelle de la compagnie libanaise, à l’aéroport de Roissy-Charles de-Gaulle, le «hub» d’Air France, ainsi que par la coordination des programmes de vols quotidiens Paris/Beyrouth à des horaires complémentaires et l’amélioration notable des possibilités de correspondances au-delà de Paris et de Beyrouth. Plan triennal de redressement Air France offrira aux passagers de la MEA des correspondances vers l’Europe et le continent américain et la MEA aux passagers d’Air France un certain nombre de dessertes sur le Proche et le Moyen-Orient. Outre son aspect commercial, la coopération est étendue aux domaines de l’informatique, des achats, du catering et de la gestion. L’accord commercial prévoit par ailleurs une harmonisation du produit et du service offert par chacune des compagnies, tant au sol qu’en vol. Cette alliance s’inscrit dans le cadre d’un plan triennal de redressement de la MEA, lancé en février 1997, dont les pertes se sont chiffrées à 70 millions de dollars en 1997. Les liens entre la MEA et la compagnie française sont anciens. Air France détenait 28,5% du capital de la compagnie nationale jusqu’en octobre 1996, lorsque la Banque du Liban a pris le contrôle quasi total de la MEA en rachetant 28% à Air France. Lors d’une conférence de presse conjointe des PDG de la MEA et d’Air France tenue samedi, M. el-Hout a indiqué que «l’accord de coopération avec la compagnie française permettra de commercialiser les vols de la MEA vers le Moyen et le Proche-Orient, d’accroître les revenus de la compagnie et de faire recouvrer à l’AIB son rôle d’aéroport de transit. Il permettra aux passagers de la MEA d’accéder au réseau long courrier d’Air France via son hub de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle», a-t-il dit. M. el-Hout a par ailleurs indiqué que la fermeture de la liaison aérienne Beyrouth-Nice n’avait pas été dictée par les termes de l’accord. «Il s’agit d’une décision qui a été jugée opportune par le conseil d’administration de la MEA. Cette liaison a été suspendue uniquement pendant la saison d’hiver», a-t-il souligné. Le PDG de la MEA a affirmé que «cet accord n’engageait pas les deux compagnies à aligner leur politique commerciale et financière. Chacune des compagnies reste libre de sa politique commerciale», a-t-il dit. L’objectif: 65% de taux d’occupation En réponse à une question, M. el-Hout a déclaré qu’un accord commercial avait été récemment signé avec la Malaysia Airways pour permettre aux passagers de la MEA d’accéder aux vols long courrier à destination de l’Australie avant de souligner que les termes de l’accord de coopération avec Air France n’empêchaient pas la conclusion d’accords commerciaux avec d’autres compagnies aériennes. «Nous souhaitons qu’en vertu de cet accord de coopération, le taux d’occupation des appareils de la MEA lors des vols Beyrouth-Paris puisse atteindre les 65%», a encore dit M. el-Hout. Il a démenti toutes les rumeurs faisant état d’une prochaine privatisation de la compagnie nationale d’aviation. «Les conditions financières et commerciales pour la privatisation de la MEA ne sont pas, pour le moment, réunies. De toute façon, la décision de privatiser la compagnie est du ressort des actionnaires et non pas de la compétence du conseil d’administration», a-t-il dit. Au sujet du bilan de la compagnie pour l’année 1997, M. el-Hout a avancé le chiffre de 70 millions de dollars de pertes au niveau des opérations aériennes. Il a précisé que si l’on devait prendre en compte la totalité des pertes, elles pourraient s’élever à 100 millions de dollars. Ce chiffre n’est cependant pas définitif, les opérations d’audit des comptes de la compagnie n’ayant pas encore été achevées, a-t-il fait valoir. Répondant à une question, M. el-Hout a écarté l’hypothèse d’un licenciement collectif au sein de la MEA. Les cas de licenciement se limitent aux motifs d’ordre disciplinaire ou sont liés à la suppression de bureaux de la compagnie à l’étranger. Prenant la parole à son tour, le PDG d’Air France, M. Jean-Cyril Spinetta, a affirmé que l’accord commercial conclu entre Air France et la MEA sert les intérêts des deux compagnies et son succès dépendra de la qualité du produit offert aux clients. Il a été dicté par une réalité, à savoir que plus de la moitié des voyageurs à partir du Liban et à destination de l’Europe transite par Paris. En réponse à une question, M. Spinetta a souligné que des efforts sont déployés en ce moment en vue d’un «affinement» de la politique tarifaire des deux compagnies et d’une harmonisation de leurs services offert au sol et en vol. Rappelons que la MEA a fait l’objet, il y a quelques mois, d’une enquête de la justice sur un contrat de leasing d’avions auprès de Singapore Airlines, qui a été annulé. Dans le cadre de cette affaire, la Banque du Liban avait nommé, en janvier dernier, M. Mohammed el-Hout à la tête de la MEA et eu recours aux services de M. Christian Blanc, ex PDG d’Air France devenu membre du conseil d’administration de la compagnie nationale d’aviation. M. Blanc a récemment établi un rapport prévoyant la restructuration et la modernisation de la MEA avec la création de filiales spécialisées (maintenance, catering, services au sol). La MEA emploie 4500 personnes et exploite 8 Airbus, tous loués, et 2 Boeing.
La compagnie nationale aérienne Middle East Airlines (MEA) et Air France ont conclu samedi une alliance commerciale qui entrera en vigueur le 1er avril 1999. Le PDG de la MEA, M. Mohammed el-Hout, et le PDG d’Air France, Jean-Cyril Spinetta, ont signé l’accord au siège de la compagnie libanaise d’aviation à proximité de l’AIB en présence notamment du directeur général...