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Actualités - CHRONOLOGIE

Le Conseil de Sécurité examine aujourd'hui la plainte de Khartoum Washington justifie ses frappes contre le Soudan et l'Afghanistan (photo)

Quelques heures avant la réunion, aujourd’hui lundi, du Conseil de Sécurité pour discuter de la plainte de Khartoum après la frappe américaine de jeudi dernier contre une usine de produits pharmaceutiques, les Etats-Unis sont montés au créneau pour justifier leur action contre l’Afghanistan et le Soudan. Ce dernier, de son côté, faisait savoir qu’il était prêt à recevoir une commission d’enquête US pour examiner l’usine touchée par les Tomahawk, tandis qu’un représentant des taliban aux Emirats arabes unis indiquait qu’Oussama Ben Laden, principalement visé, ainsi que ses hommes, par l’attaque, était en sécurité (VOIR AUSSI PAGE 10). «Nous n’avons pas d’objection à la venue d’une délégation américaine, avec une personnalité respectée comme (l’ancien) président Jimmy Carter, ou un membre du Congrès», a déclaré à Bagdad le chef de la diplomatie soudanaise Moustapha Osman Ismaïl à la chaîne de télévision CNN. De son côté, le ministre soudanais de l’Information Ghazi Salaheddine Atabani a déclaré que son pays cherche à obtenir la condamnation des Etats-Unis par le plus grand nombre d’instances internationales. «Nous pensons que les Etats-Unis commencent à se sentir coupables car il leur est très difficile de défendre leur action», a estimé le ministre au cours d’une conférence de presse conjointe avec ses collègues de la Santé, M. Mahdi Babou Nimer, et de l’Industrie, M. Badreddine Mohamed Ahmed Souleimane. Le Soudan cherche à obtenir «la condamnation morale» des Etats-Unis par l’ONU, dont il a saisi le Conseil de Sécurité, par la Ligue arabe, par le mouvement des non-alignés et par l’Organisation de la conférence islamique (OCI), a-t-il dit. Dimanche, plusieurs responsables américains ont poursuivi la campagne d’explication entreprise au lendemain des frappes contre le Soudan et l’Afghanisatn. «Il est indiscutable que l’usine pharmaceutique de Khartoum était utilisée pour produire des agents chimiques» entrant dans la composition de gaz toxiques, a ainsi assuré sur CNN Sandy Berger, conseiller du président Clinton pour les affaires de sécurité nationale. M. Berger a notamment fait état de «preuves matérielles» irréfutables mais a indiqué que les Etats-Unis «n’allaient pas divulguer les méthodes et les sources de renseignement» qui sont, a-t-il dit, «hautement confidentielles». L’ambassadeur américain auprès des Nations Unies Bill Richardson a également fait état de «preuves crédibles» quant à la fabrication par l’usine pharmaceutique al-Chifaa d’agents précurseurs entrant dans la composition de gaz toxiques. Interrogé sur la chaîne de télévision Fox, M. Richardson, qui doit prendre lundi ses nouvelles fonctions de secrétaire à l’Energie, a indiqué que Washington «avait réussi à détruire une grande partie des infrastructures de Ben Laden, ce qui était notre objectif». Droit moral De son côté, Madeleine Albright a souligné que les représailles visaient à «perturber la capacité de Ben Laden et de son organisation de mener de nouvelles activités terroristes». «Nous étions en possession d’informations selon lesquelles une réunion des divers membres appartenant à l’organisation de terroristes de Ben Laden allait se tenir là-bas» (en Afghanistan), a déclaré le secrétaire d’Etat qui était interrogée sur la chaîne de télévision ABC. Indiquant qu’il était encore trop tôt pour savoir combien de terroristes avaient été tués par les missiles de croisière américains, elle a affirmé que «le but était de s’en prendre, dans ce camp, à leurs centres de commande et de contrôle et à leur infrastructure et je pense que ces raids ont été réussis». Le secrétaire d’Etat n’a fait aucune allusion au Soudan, où les frappes américaines ont détruit une usine pharmaceutique à Khartoum, soupçonnée de fabriquer un agent chimique servant à la mise au point du gaz neutrotoxique VX. Mme Albright a enfin rappelé le droit moral et juridique des Etats-Unis à conduire des actions unilatérales en réponse à des actes terroristes. «Nous avons un droit juridique à la légitime défense en vertu de l’article 51 de la charte des Nations Unies», a-t-elle dit, en insistant sur la «coopération» internationale nécessaire en matière de lutte contre le terrorisme. Les responsables militaires ont réaffirmé pour leur part que les Etats-Unis avaient pris la décision des frappes militaires por prévenir d’autres actes de terrorisme imminents. Le chef d’état-major interarmes, le général Hugh Shelton, a indiqué sur la chaîne de télévision CBS que les Etats-Unis étaient en possession d’informations sur l’éventualité d’autres attaques consécutives à celles perpétrées à Naïrobi et Dar es Salaam contre les ambassades américaines>. «Le 7 août, nous avons vu l’attaque contre les deux ambassades (américaines à Nairobi et Dar es-Salaam) et nous étions en possession d’informations fiables et convaincantes selon lesquelles cela pouvait être seulement la première d’une série d’attaques, deux, trois ou quatre attaques, non spécifiques en termes de lieu», a-t-il dit. «Ils avaient l’intention de mener à bien une série d’attaques contre l’Amérique où qu’ils soient», a renchéri le secrétaire à la Défense William Cohen. Preuves britanniques S’agissant d’Oussama Ben Laden, un représentant des taliban aux Emirats arabes unis a indiqué que l’opposant séoudien «se trouve en sécurité» en Afghanistan. «Il est notre hôte et nous devons le défendre», a déclaré Jan Mohammed Madani, ajoutant que son mouvement se considérait désormais «en guerre avec les Etats-Unis». A Londres, le ministre de la Défense George Robertson a affirmé disposer de preuves sur le rôle de commanditaire du milliardaire intégriste. «Les Américains ont des preuves similaires à celles que nous nous sommes procurés indiquant que Ben Laden est impliqué dans les attentats en Afrique et qu’il projetait d’autres actions de ce type», a-t-il affirmé à la BBC. «Nous disposons nous-mêmes de preuves indiquant que Ben Laden et d’autres essaient d’acquérir des armes chimiques et biologiques afin de poursuivre le genre de campagne dans lequel nous savons qu’ils sont impliqués», a-t-il ajouté.
Quelques heures avant la réunion, aujourd’hui lundi, du Conseil de Sécurité pour discuter de la plainte de Khartoum après la frappe américaine de jeudi dernier contre une usine de produits pharmaceutiques, les Etats-Unis sont montés au créneau pour justifier leur action contre l’Afghanistan et le Soudan. Ce dernier, de son côté, faisait savoir qu’il était prêt à...