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Actualités - CHRONOLOGIE

Bill Clinton , un habitué des demi-vérités

Bill Clinton aura fort à faire lundi prochain pour éviter les pièges du procureur indépendant Kenneth Starr. Mais à travers toute sa carrière politique, il a montré un talent rare pour éviter la vérité, sans pour autant mentir effrontément. Il sait comment rester ambigu et imprécis. Qu’il s’agisse de sa conscription lors de la guerre du Vietnam, de ses relations avec Gennifer Flowers, de ses expériences avec la marijuana ou désormais de Monica Lewinsky, il faut parfois examiner ses discours à la loupe pour tenter d’y trouver la vérité cachée. Son témoignage sous serment sur Monica Lewinsky et ses dénégations publiques méritent ainsi d’être passées au peigne fin. «Je n’ai jamais eu de relations sexuelles avec Monica Lewinsky. Je n’ai jamais eu d’aventure avec elle», a-t-il affirmé le 17 janvier sous serment. Selon ses critères, il ne mentirait pas: leurs jeux sexuels supposés, apparemment limités à certaines pratiques, ne seraient pas, pour lui, des relations sexuelles. Dans l’une de ses premières déclarations publiques, il déclare, au présent: «Il n’y a pas de relation sexuelle, une relation sexuelle déplacée, ou aucune autre relation déplacée». Ce n’est pas faux: il aurait rompu avec Lewinsky six mois plus tôt. Le 26 janvier, il répète publiquement, en pointant un index accusateur: «Je n’ai pas eu de relations sexuelles avec cette femme, Mlle Lewinsky. Je n’ai jamais dit à personne de mentir, pas une seule fois». Là encore, tout dépend de sa définition des relations sexuelles et l’utilisation d’un pluriel lui permet éventuellement de dissimuler une unique relation sexuelle. Au fil des ans, les experts ont appris à peser tous les mots d’un président, avocat de formation. Quand durant sa première campagne électorale en 1992, Gennifer Flowers, une ancienne chanteuse, affirme avoir été sa maîtresse pendant douze ans, il nie. Lors d’une émission télévisée, sa femme Hillary à ses côtés, il reconnaît «avoir causé de la peine» dans son mariage, mais dément une liaison de douze ans. Elle a effectivement peut-être duré moins, ou plus. Et lorsque le journaliste insiste, lui demandant s’il «dément catégoriquement» une liaison, il s’en sort en répondant: «C’est ce que j’ai dit dans le passé». Mais il ne le répète pas. Les Américains comprennent, à tort, qu’il n’a jamais eu de liaison avec Gennifer Flowers. En janvier dernier, interrogé par les avocats de Paula Jones, Bill Clinton a admis «une» relation sexuelle en 1977. Sans ciller, son porte-parole, Michael McCurry, a expliqué quelques jours plus tard que les deux déclarations du président n’étaient «pas contradictoires». Les réponses de M. Clinton durant la campagne présidentielle de 1992 sur sa consommation de marijuana avaient été tout aussi trompeuses. «Je n’ai jamais enfreint les lois d’un Etat ou des Etats-Unis», avait-il dit lors d’une interview télévisée. Un journaliste avait alors reformulé la question, conscient que M. Clinton avait été étudiant en Angleterre. Sans se démonter, Bill Clinton avait répété: «Je n’ai jamais enfreint une loi d’un Etat. Mais quand j’étais en Angleterre, j’ai essayé la marijuana une fois ou deux fois et n’ai pas aimé. Je n’ai pas avalé la fumée et n’ai jamais réessayé», avait-il ajouté, pour atténuer l’effet de son aveu. Le fait qu’il n’ait pas combattu pendant la guerre du Vietnam, ayant tout fait pour échapper à un conflit auquel il était opposé quand il était étudiant, l’avait également fait trébucher durant sa première campagne présidentielle. (AFP)
Bill Clinton aura fort à faire lundi prochain pour éviter les pièges du procureur indépendant Kenneth Starr. Mais à travers toute sa carrière politique, il a montré un talent rare pour éviter la vérité, sans pour autant mentir effrontément. Il sait comment rester ambigu et imprécis. Qu’il s’agisse de sa conscription lors de la guerre du Vietnam, de ses relations avec...