La canicule fait 17 victimes supplémentaires à Chypre L'Europe et le Liban suffoquent (photo)

La canicule ne sévit pas seulement au Liban (VOIR PAGE 4), mais un peu partout dans le monde et a causé la mort de dix-sept personnes supplémentaires hier à Chypre portant le bilan à cinquante-deux victimes après l’hécatombe du week-end où le thermomètre a affiché 43 degrés Celsius. Toujours à Chypre, l’armée britannique a annoncé avoir évacué hier une centaine de familles de militaires de la base d’Episkopi, près de Limassol (sud), en proie à un violent incendie dont le déclencheur serait la chaleur dantesque qui règne sur l’île. Entre 200 et 300 personnes ont été évacuées, a précisé un porte-parole des bases britanniques, Mervyn Wynne-Jones. Environ 300 soldats britanniques aidaient en début de soirée les pompiers chypriotes à combattre l’incendie qui s’était déclaré dans l’après-midi à Paramali, en bordure de la base, a ajouté le porte-parole. Des hélicoptères britanniques effectuaient des largages d’eau sur le feu qui a entraîné, selon la radio, la fermeture de l’autoroute entre les villes de Limassol et Paphos (ouest), distantes de quelque 80 kilomètres. Le feu a été aggravé par un fort vent marin, alors que l’île subit depuis plus d’un mois de très fortes chaleurs. La température a dépassé les 40 degrés ces huit derniers jours, ce qui représente la plus forte vague de chaleur depuis 25 ans, selon le chef des services météorologiques chypriotes, M. Cleanthis Filaniotis. Plus généralement, en Europe la canicule est solidement installée, à l’exception du nord du continent (pays scandinaves, Pays-Bas, nord de l’Allemagne et des îles britanniques). Après un mois de juillet généralement considéré comme «pourri», le mois d’août tient ses promesses. En France, le soleil brille sur l’ensemble du pays, ce qui a déclenché dans nombre de grandes villes une alerte à la pollution par l’ozone de niveau 2. Le problème est similaire en Allemagne centrale et méridionale ainsi qu’en Suisse: en Allemagne, la chaleur (36 degrés Celsius dans le sud-ouest), s’ajoutant aux échappements des véhicules des vacanciers du nord rentrant chez eux, a poussé la concentration d’ozone vers le haut. En Suisse, on a atteint une moyenne de plus de 30 degrés sur l’ensemble du territoire, ce qui a provoqué une migration verticale des Helvètes vers la fraîcheur relative de leurs montagnes. En Europe centrale, la chaleur accablante, près de 37 degrés, provoque notamment la déformation des voies de chemins de fer accompagnée d’un ralentissement général obligatoire des trains. La circulation des poids lourds est totalement interdite de jour en Bulgarie: l’asphalte fondu ne résiste pas à leur passage. A Budapest, les milliers de climatiseurs poussés en permanence à plein régime provoquent des coupures de secteur brèves, mais relativement fréquentes. La mer Noire, quant à elle, n’a rien à envier à la Méditerranée, et de loin: l’eau est à 29 degrés sur le littoral bulgare, ce qui ne s’était pas produit depuis 110 ans. A l’intérieur du pays, en revanche, la situation est parfois sérieuse. Une cinquantaine de villages de la plaine céréalière de la Dobroudja sont victimes de la sécheresse et commencent à rationner l’eau potable. En Italie, comme dans les autres pays du sud du continent, la préoccupation principale reste les incendies de forêts et de maquis. Trois feux importants qui s’étaient déclarés ces derniers jours en Ligurie (Nord-Ouest), ont été maîtrisés dimanche soir mais les flammes continuaient à ravager hier une zone de la région de La Spezia (Ligurie). Dans le reste du pays, d’autres foyers ont été signalés dimanche en Sardaigne (Sud), près de Caserte, dans la région de Naples (Sud), et dans les Abruzzes (centre). Certains responsables politiques régionaux ont dénoncé l’origine criminelle de ces incendies, qui ont cependant été favorisés par l’importante vague de chaleur. En Grèce, en revanche, les incendies qui dévastaient plusieurs régions du pays étaient tous maîtrisés dimanche. En Espagne, des températures de 40 degrés ont été enregistrées dans tout le pays, notamment dans le Nord où l’on n’était pas habitué à de telles chaleurs. Les autorités ont publié des recommandations de sécurité à l’intention des personnes âgées et des enfants. Sur le front des incendies, en revanche, la situation est jusqu’à présent meilleure que l’été dernier. Dans tous les pays du continent atteints par la canicule, la mortalité des personnes âgées ou affaiblies est en hausse. Dans le nord de l’Europe, on transpire un peu moins: La Grande-Bretagne connaît partiellement une vague de chaleur. 31 degrés ont été enregistrés dans le sud-ouest de l’Angleterre. L’Ecosse et l’Irlande en revanche ne sont pas affectées et connaissent leur crachin et leurs brumes habituelles. Pour rester au frais, il faut donc se diriger résolument vers le Nord: les Pays-Bas ont retrouvé le soleil après de longues semaines de grisaille, et les températures clémentes (24 à 29 degrés en moyenne) ont provoqué une ruée des Néerlandais vers les plages de l’ouest du pays, accompagnée d’embouteillages impressionnants. (AFP-Reuters)