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Actualités - REPORTAGE

Au Khan El-Franj de Saïda Des créations artistiques sur le thème du Soukoun (photos)

L’ambiance du Khan el-Franj de Saïda est, semble-t-il, propice à la création. Cette ancienne hôtellerie et galerie marchande, érigée par l’émir Fakhreddine II au début du XVIIe siècle, garde entre ses murs — en restauration — une atmosphère de calme... en suspens. De «Soukoun», à l’instar du thème général des manifestations artistiques inspirées par ces lieux, que présente, (à partir du lundi 10 août jusqu’à la fin du mois), «Le Théâtre Ecarlate», une compagnie française, «qui a pour vocation la production d’œuvres contemporaines, originales», indique son directeur, Gilles Zaepffel. «Soukoun... Nuits guerrières», c’est le titre d’une pièce à la fois musicale, poétique et onirique, élaborée par Gilles Zaepffel, auteur et metteur en scène, Thierry Dufourmantelle, sculpteur, et Dominique Pifarély, compositeur et violoniste. Aidés de Youssef Haïdar, conseiller artistique et scénographe, les trois artistes ont travaillé «de concert» sur ce spectacle qui réunit des comédiens et des figurants de différentes nationalités: Libanais, Français, Béninois, Burkinabés, Ethiopiens, Palestiniens... «Nuits guerrières, c’est du théâtre musical et sculptural sur le thème universel des guerres», explique Gilles Zaepffel. Qui dit avoir nourri son inspiration de ses voyages et de ses rencontres dans les lieux «chauds» de la planète. «En Ethiopie, au Rwanda, en Serbie comme au Liban, j’ai rencontré d’anciens combattants, des maquisards, des jeunes ayant grandi sous les bombes. Je me suis imprégné de leur vécu pour transcrire dans différents registres, tantôt réalistes, d’autres fois très poétiques, ou même mythiques, leurs guerres mais aussi leurs sentiments du «Soukoun», cette période de calme, ce silence menaçant qui précède l’explosion». Outre une scénographie originale — les gradins réservés aux spectateurs encerclent une vaste scène située au centre de la cour intérieure du Khan — l’écriture, la musique et la sculpture se nourrissent, dans cette création, les unes des autres. «Ces trois expressions artistiques sont prises là comme des personnages alors qu’habituellement elles ne servent que de support». La musique, jouée par un quatuor à cordes dirigé par Dominique Pifarély, les chants interprétés par le chœur de l’école de musique d’Argenteuil et ceux formés — ces trois dernières semaines — d’adultes et d’enfants de la région de Saïda, ainsi que les sculptures en bois de mer, fer et ciment blanc réalisées, sur place, par Thierry Dufourmantelle, feront donc partie intégrante du déroulement de la pièce... Les représentations prévues les 27, 28, 29 et 30 août, dans le cadre des «Rencontres du Khan», s’accompagnent de deux expositions sur les thèmes conjoints du «Soukoun» et du «Khan el-Franj». Sur des écorces d’eucalyptus et des toiles de jute (du matériel puisé localement) Olivier Gredzinski dessine des symboles et des personnages primitifs. En brun, rouge, noir et blanc, des représentations diverses de Sidon, personnage mythique à qui l’on fait remonter l’origine de la ville côtière), de poissons, de scènes de commerce... Dans un registre différent, Pham Thi Tam peint sur des planches de bois sa perception du «Soukoun dans le Khan». Cela donne une série de toiles, semi-abstraites, (diptyques et triptyques), où suivant la ligne suggérée d’une arcade orientale, le silence se transforme en couleurs intenses: pourpre, bleu nuit, jaune feu... Des nuances qui explosent de violence retenue... Le vernissage des expositions aura lieu lundi 10 août à 18h.
L’ambiance du Khan el-Franj de Saïda est, semble-t-il, propice à la création. Cette ancienne hôtellerie et galerie marchande, érigée par l’émir Fakhreddine II au début du XVIIe siècle, garde entre ses murs — en restauration — une atmosphère de calme... en suspens. De «Soukoun», à l’instar du thème général des manifestations artistiques inspirées par ces...