Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Des surenchères démagogiques qui lient les mains du prochain régime

Cet ancien dirigeant s’en étrangle d’indignation: «d’ici la présidentielle trois mois qu’on pouvait passer tranquille, à les voir expédier gentiment les affaires courantes, et ils trouvent moyen de nous empoisonner l’existence avec leurs turpitudes de gosses turbulents. Ils se livrent à des surenchères de démagogie nuisibles qui font craquer les coutures budgétaires. Et ils ont l’indélicatesse d’aborder des dossiers, de vouloir prendre des décisions qui vont engager le prochain régime et lui lier les mains…» «Ils», c’est bien entendu le couple infernal Berry-Hariri. Le vétéran reprend: «animés d’un élémentaire bon sens, les trois présidents avaient soigneusement évité dans leur fameux «document de réforme» de mettre le prochain régime dans l’embarras en le plaçant devant l’obligation de concrétiser des décisions qu’il n’aurait pas prises ou approuvées. Ils se sont contentés alors d’exprimer des recommandations, ce qui est légitime, en laissant au futur Exécutif le soin de les adopter ou non. Il en va ainsi pour le projet de regroupement de nombre de ministères et d’offices, du projet de révision du Code des fonctionnaires, de la suppression des effets de l’arrêté numéro quatre sur les années de service des militaires, des dispositions envisagées au sujet du rappel des réservistes, de l’abolition du régime de retraite pour les présidents et les députés… Nous ne comprenons pas dès lors, poursuit cette personnalité, pourquoi la question de l’échelle des salaires, bien plus importante que tout ce qui a précédé, n’est pas laissée de côté pour que le prochain régime puisse la traiter à sa guise. Ce n’est pas fair-play, car c’est lui qui aura à en supporter les conséquences. Une mauvaise foi d’autant plus pernicieuse que de la manière dont sont conduites les choses, à coups de surenchères dans les chiffres, on va droit dans le mur. Il sera en effet pratiquement impossible, une fois l’augmentation votée, de la financer autrement que par des surtaxes, ce qui va provoquer une grogne populaire dont le nouveau régime aura à essuyer les effets de rue. Alors même que ce nouveau régime aurait pu avoir une toute autre façon d’aborder le problème, de le traiter et de le financer. Et il aurait eu en tout cas, si en définitive il devait recourir à des surtaxes, la chance de plaider sa cause auprès de l’opinion, en bénéficiant de l’état de grâce et en demandant qu’on lui fasse confiance. De plus, et surtout, le prochain régime aurait peut-être fait parler la logique que les dirigeants actuels ignorent et qui veut qu’avant de claquer son bel argent en augmentation générale, l’Etat doit épurer l’Administration et en élaguer les effectifs excédentaires qui se chiffrent par dizaines de milliers. Avec la réforme, qui doit aussi porter sur les mœurs politiques et le clientélisme, les contribuables n’auraient plus l’impression que l’effort qu’on leur demande sert en partie à remplir certaines poches et à alimenter la corruption». L’ancien dirigeant reproche ensuite à la Chambre «de faire de l’obstruction en laissant au gouvernement seul la responsabilité de trouver les fonds nécessaires au relèvement des salaires dans la fonction publique, tout en sachant parfaitement que les caisses de l’Etat sont vides et même endettées. Par son attitude l’Assemblée viole le principe constitutionnel de l’harmonie, de la coopération et de la coordination entre les pouvoirs. Elle semble oublier qu’aux yeux de la population, et du reste en Droit, la république est un tout aux parties indissociables. Elle croit pouvoir recueillir les bravos des masses tandis que le gouvernement en serait conspué. Ce n’est pas avec une telle mentalité qu’on peut bâtir un Etat. Sans compter que le peuple ne sera certainement pas tenté d’applaudir qui que cela soit quand il verra que l’augmentation, décidée dans un mouvement de démagogie irréfléchie, risque de faire chuter la livre et de porter un coup sévère à toute l’économie du pays. Tout cela est d’autant plus stupide, conclut l’ancien responsable, que ce gouvernement qu’on attaque doit en tout cas partir dans quelques semaines et que d’ici là il est en tout cas inamovible».
Cet ancien dirigeant s’en étrangle d’indignation: «d’ici la présidentielle trois mois qu’on pouvait passer tranquille, à les voir expédier gentiment les affaires courantes, et ils trouvent moyen de nous empoisonner l’existence avec leurs turpitudes de gosses turbulents. Ils se livrent à des surenchères de démagogie nuisibles qui font craquer les coutures budgétaires....