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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Polémique Hariri-Berry : vive condamnation dans les milieux politiques

La polémique entre le premier ministre Rafic Hariri et le chef du Parlement Nabih Berry, déclenchée autour de l’affaire de l’échelle des salaires dans la fonction publique, continuait hier de susciter des réactions désabusées parfois, violentes souvent, au sein de la classe politique. Issam Farès, député du Akkar, a estimé que «ce qui se passe, qu’il s’agisse d’une plaisanterie ou d’une dispute sérieuse, est inacceptable, car cela est susceptible de nuire à la réputation de la nation, d’affecter la confiance du monde en nous, et de pousser les Libanais à ne plus croire en leur Etat». «Alors que le gouvernement vit ses derniers jours en attendant l’échéance présidentielle toute proche, nous ne demandons pas aux responsables de trouver des solutions ou des portes de sortie aux crises qu’ils ont déclenchées. Nous ne leur demandons pas non plus de reconstruire les institutions constitutionnelles qu’ils ont paralysées avec leur troïka. Tout ce que nous souhaitons d’eux, c’est qu’ils prennent pitié de la démocratie, de la Constitution et de l’Etat, et qu’ils tentent de maintenir un minimum de prestige et de réputation à ce dernier», a ajouté M. Farès. L’ancien vice-président de la Chambre Michel Maalouli a, pour sa part, considéré que le comportement du premier ministre et du chef du Parlement illustre «l’élimination du système parlementaire et des institutions constitutionnelles» au Liban. «Si le système démocratique parlementaire était toujours en vigueur au Liban, les désaccords ou les ententes entre le chef du gouvernement et le président de la Chambre n’auraient eu aucun impact négatif sur la nation et sur le peuple, parce que, dans ce cas, le véritable pouvoir se trouverait aux mains du Parlement et du Conseil des ministres et non dans celles des individus qui les président», a noté M. Maalouli. «Nous assistons à l’élimination du système démocratique parlementaire, c’est-à-dire des institutions constitutionnelles du pays, et cette élimination est le résultat d’un plan délibérément établi», a ajouté M. Maalouli, affirmant «craindre par-dessus tout que ce processus d’élimination ne soit le prélude de celle de l’entité» libanaise. Selon lui, le «silence» de la Chambre et du Conseil des ministres face aux échanges d’accusations entre MM. Hariri et Berry illustre la disparition de ces deux institutions. «Depuis l’Indépendance, le Liban n’a jamais connu une situation où les chefs des pouvoirs exécutif et législatif se lancent réciproquement de telles accusations, dont il suffirait que l’une d’elles soit prouvée pour valoir à celui qui en est l’objet, quelle que soit sa position, des sanctions judiciaires», a ajouté l’ancien député de la Békaa-Ouest. Le comité exécutif du Bloc national (BN) a de son côté relevé que la polémique Hariri-Berry s’est traduite notamment par un «marasme économique et financier» dans le pays. Pour le BN, «les catégories populaires sont les seules à payer le prix fort à chaque fois que les dirigeants s’entendent ou tombent en désaccord sur la répartition des parts du gâteau». Misbah Ahdab, député de Tripoli, a souligné quant à lui qu’il ne fallait pas que des «considérations politiques» viennent se superposer sur des questions économiques et sociales essentielles, comme le projet de l’échelle des salaires. «La polémique existe depuis longtemps, mais il se peut qu’elle se soit aggravée en raison du rapprochement de l’échéance présidentielle», a noté M. Ahdab, qui s’est prononcé à la fois en faveur de l’adoption de l’échelle des salaires et du maintien de la stabilité financière.
La polémique entre le premier ministre Rafic Hariri et le chef du Parlement Nabih Berry, déclenchée autour de l’affaire de l’échelle des salaires dans la fonction publique, continuait hier de susciter des réactions désabusées parfois, violentes souvent, au sein de la classe politique. Issam Farès, député du Akkar, a estimé que «ce qui se passe, qu’il s’agisse...