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Actualités - CHRONOLOGIE

Mardi noir sur les places financières

La chute du yen à son plus bas niveau depuis huit ans a ébranlé les marchés boursiers hier, en faisant craindre des dévaluations en série en Asie (VOIR AUSSI PAGES 14 ET 15). Effrayés par les nouvelles en provenance d’Asie mais aussi d’autres pays émergents comme la Russie, les investisseurs ont massivement tourné le dos aux actions pour se reporter sur le dollar et les marchés obligataires. La Bourse de Londres, première place européenne, a chuté de 2,77% pour se retrouver à son niveau le plus faible depuis sept mois. Francfort a de même perdu 3,2% et, à Paris, l’indice CAC-40 a cédé 2,37%. Plus touchées encore, les Bourses de Madrid et Lisbonne ont perdu respectivement 3,3% et 3,6%. Wall Street a ouvert en forte baisse dans le sillage des places européennes et, au moment de la clôture de Londres, l’indice Dow Jones des 30 industrielles perdait 200 points, soit 2,3% à 8.375. «Ce qui se passe non seulement au Japon mais aussi dans tous les marchés émergents n’est pas de bon augure pour notre économie et pour les résultats des entreprises», commentait à New York Bill Meehan, analyste chez le courtier Cantor Fitzgerald. Victime d’une crise de confiance, la Bourse de Moscou a chuté de 9,1%, ajoutant aux inquiétudes sur les autres places. Les marchés ont aussi été ébranlés par une information, qui s’est révélée infondée, sur un défaut de paiement de l’Indonésie. Djakarta a démenti être dans une telle situation, expliquant qu’elle ne faisait que rééchelonner le remboursement du principal de sa dette conformément à un accord signé avec le Fonds monétaire international (FMI). Le dollar-refuge Les difficultés de la Russie ont pesé sur le mark mais renforcé le franc suisse qui, comme le dollar, fait office de refuge en période de tensions. La devise helvétique a atteint un pic de 99,03 yens, au plus haut depuis septembre 1992. Le sterling s’est également renforcé en montant jusqu’à 240,70 yens, son meilleur niveau depuis près de six ans. Le dollar a sans conteste été la vedette du jour, s’installant confortablement au-dessus des 147 yens après avoir dépassé la barre de 146,75 yens, atteinte en juin dernier. La déception causée par le manque apparent de dynamisme du nouveau gouvernement japonais pour relancer son économie et assainir le secteur bancaire a provoqué des ventes massives de yens qui ont permis au billet vert de monter jusqu’à 147,60, un plus haut depuis août 1990. La hausse du dollar est pour l’instant coiffée par la crainte d’interventions de banques centrales en faveur du yen, mais la tendance de fond ne semble pas devoir être remise en cause. «Le dollar pourrait refluer mais cela sera perçu comme une occasion d’acheter, car rien ne justifie une reprise du yen», affirme David Coleman, chef économiste chez CIBC Wood Gundy Oppenheimer à Londres. «Le franchissement des 146,75 yens dégage la voie pour un test des 150». L’instabilité des Bourses a incité les investisseurs à se tourner vers les marchés obligataires. Les contrats sur les emprunts d’Etat ont atteint de nouveaux records à Paris, Francfort et Madrid, tandis que l’emprunt phare du marché américain, le T-Bond, s’adjugeait 3/4 de point. Le marché pétrolier est en revanche resté déprimé dans la perspective d’une baisse de la demande en Asie, alors que l’offre reste trop importante. Le contrat septembre sur le baril de Brent, référence du marché, est tombé à un plus bas en dix ans de 11,70 dollars le baril. (AFP, Reuters)
La chute du yen à son plus bas niveau depuis huit ans a ébranlé les marchés boursiers hier, en faisant craindre des dévaluations en série en Asie (VOIR AUSSI PAGES 14 ET 15). Effrayés par les nouvelles en provenance d’Asie mais aussi d’autres pays émergents comme la Russie, les investisseurs ont massivement tourné le dos aux actions pour se reporter sur le dollar et les...