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Actualités - CHRONOLOGIE

Un producteur de Hollywood, ami du président a comparu devant le grand jury Lewinsky-Clinton , l'Amérique veut un MEA Culpa Public (photo)

Un producteur d’Hollywood et ami du président Bill Clinton, Harry Thomason, s’est rendu hier au tribunal fédéral à Washington, cité à son tour à comparaître par le procureur indépendant Kenneth Starr. «C’est toujours bon de rencontrer un autre groupe de citoyens», a-t-il déclaré à son arrivée au tribunal, en costume et lunettes noires. M. Thomason, un producteur de télévision, est un ami de longue date des Clinton et travaille à leur image publique de manière non officielle depuis la première campagne présidentielle de M. Clinton. Lorsqu’avait éclaté l’affaire Lewinsky, après avoir vu les premiers démentis publics embrouillés de M. Clinton, il avait immédiatement pris l’avion pour Washington, à la demande d’Hillary Clinton. Il avait alors passé la moitié de la nuit à parler au président et l’avait aidé à préparer un démenti plus énergique, prononcé le 26 janvier. Depuis, le président s’en est tenu là. Les semaines suivantes, M. Thomason avait passé la plupart de son temps à la Maison-Blanche. C’est probablement parce qu’il a raconté tout cela dans une interview à l’hebdomadaire «New Yorker» le mois dernier que Kenneth Starr a demandé son témoignage. D’autre part, à quelques jours de son témoignage crucial du 17 août, Bill Clinton continue à soigneusement peser toutes ses options, du mea culpa public où il reconnaîtrait une relation sexuelle avec Monica Lewinsky au sobre démenti à la seule adresse des procureurs et des jurés. Les conseils en tout genre n’ont pas manqué ces derniers jours. Du simple citoyen brandissant sur son passage une pancarte «dites la vérité» aux experts qui envahissent les émissions de télévision, chacun avance le sien, insistant là sur les risques que prendrait M. Clinton à mentir sous serment dans une enquête criminelle, ici sur les dangers de changer sa version des faits ou encore de repousser son témoignage. La pression n’a cessé de monter en faveur d’un mea culpa public, alors que l’opinion publique est désormais persuadée à 74%, selon un nouveau sondage, que M. Clinton a menti en niant une liaison avec Monica Lewinsky. La Maison-Blanche s’en tient pour l’instant au même discours. «Comme l’a dit le président récemment, il a l’intention de témoigner complètement et sincèrement», a répété l’un de ses porte-parole, Joe Lockhart. Chaque jour qui passe, la Maison-Blanche répète que le président n’a pas l’intention de s’expliquer avant devant les Américains. Steve Hess, historien de la présidence à la «Brookings Institution», y voit de bonnes raisons. «Rien dans son passé, dit-il, ne laisse penser qu’il va le faire. Et, ajoute-t-il, je ne suis pas sûr que les Américains veulent la vérité. Ils veulent en finir, ce qui est différent». M. Clinton avait affirmé le 31 juillet qu’il ne s’exprimerait plus sur le sujet. Il ignore systématiquement les questions des journalistes et des électeurs lorsqu’il voyage en province, souriant coûte que coûte devant les caméras. Inquiétude à la Maison-Blanche Mais la Maison-Blanche a du mal à cacher son inquiétude. L’hebdomadaire «Time» rapporte cette semaine qu’un très proche conseiller de M. Clinton a, lors d’une longue conversation en tête-à-tête avec le président, plaidé pour qu’il renonce à témoigner. Certains conseillers tiendraient le même discours, faisant valoir que les attentats en Afrique ou la crise irakienne sont autant de bonnes raisons de repousser ce témoignage. D’autres auraient évoqué la possibilité qu’il invoque le 5e amendement, qui permet de refuser de répondre aux questions pour ne pas s’incriminer. Autant de solutions généralement repoussées par les experts qui en soulignent le danger politique. Mais si M. Clinton s’en tient à son démenti de janvier, il risque de voir le procureur Kenneth Starr, fort du témoignage inverse de Monica Lewinsky et des résultats de sept mois d’enquête, réussir à prouver qu’il s’est parjuré. Il enverrait alors un rapport au Congrès en laissant le soin à ses élus, qui préféreraient se consacrer aux élections de novembre, de décider d’une éventuelle procédure de destitution. L’ancien conseiller de M. Clinton George Stephanopoulos envisageait hier un autre scénario, intermédiaire, qui permettrait à M. Clinton de ne pas être pris à mentir dans une enquête criminelle. «Je pense qu’il penche vers un mea culpa modifié, dire la vérité au grand jury et, ironiquement, espérer qu’il y aura des fuites, évitant ainsi la grosse explosion», a-t-il estimé sur la chaîne de télévision ABC. Loin de l’agitation médiatique, l’avocat privé de M. Clinton, apparemment en contact avec Hillary Clinton, continue ses préparatifs en vue du témoignage présidentiel. Il a obtenu lundi de la justice le droit de visionner l’enregistrement de la déposition de M. Clinton le 17 janvier, lorsqu’il avait affirmé sous serment devant les avocats de Paula Jones qu’il n’avait pas eu de relations sexuelles avec Monica Lewinsky. M. Clinton répondra la 17 août, depuis la Maison-Blanche aux questions des procureurs, son témoignage sous serment étant retransmis en direct par circuit vidéo aux 23 jurés populaires en charge de l’affaire Lewinsky. (AFP-Reuters)
Un producteur d’Hollywood et ami du président Bill Clinton, Harry Thomason, s’est rendu hier au tribunal fédéral à Washington, cité à son tour à comparaître par le procureur indépendant Kenneth Starr. «C’est toujours bon de rencontrer un autre groupe de citoyens», a-t-il déclaré à son arrivée au tribunal, en costume et lunettes noires. M. Thomason, un producteur...