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Actualités - CHRONOLOGIE

Les proches de Berry contestent les chiffres du gouvernement

Dans les milieux proches du président de la Chambre, M. Nabih Berry, le ressentiment est à son paroxysme à l’égard du chef du gouvernement accusé de profiter du débat autour de l’échelle des salaires pour tenter d’une part d’imposer ses conditions à l’approche de l’échéance présidentielle et de se réfugier d’autre part derrière le slogan de la «responsabilité commune» pour camoufler les défaillances d’une politique qui fait perdre à l’Etat des centaines de milliers de livres, maintenir le marasme économique et qui entraîne la paupérisation du peuple. Aux arguments avancés par le gouvernement pour expliquer son incapacité à payer des salaires qui totalisent selon l’Exécutif près de 850 milliards de livres, les proches de M. Berry ont réagi en tentant de battre le Cabinet sur son propre terrain, celui des chiffres: l’échelle des traitements des fonctionnaires du public ne coûtera pas à l’Etat (sans l’effet rétroactif) plus de 265 milliards de livres par an et à supposer qu’elle coûtera près de 500 milliards (850 milliards avec l’effet rétroactif) l’Etat a de quoi les payer. Dans ce cadre, les proches du chef du Législatif croient bon de revenir à quelques mois en arrière et plus précisément au mois de novembre, lorsqu’un plan de redressement en 21 points a été établi préalablement à l’examen du Budget de l’année en cours. A l’époque, les trois pôles du Pouvoir s’étaient entendus sur une série de points qui, s’ils avaient été appliqués, auraient permis à l’Etat d’économiser des milliards de livres. «Mais le gouvernement n’en a évidemment retenu que ceux qui l’arrangent, ignorant superbement le reste», selon ces sources qui rappellent que M. Hariri avait accepté à l’époque de présenter au Parlement le projet de loi sur la nouvelle échelle des salaires qui aurait coûté à l’Etat, en plus de son effet rétroactif, 500 milliards de livres. Il avait aussi accepté de clore le dossier des déplacés et d’établir une série de projets pour développer les régions livrées à l’abandon. Le coût de chacun de ces deux projets avait été aussi estimé à 500 milliards de livres. Une fois cet engagement pris, les trois pôles du Pouvoir, qui étaient assistés par les députés Khalil Hraoui et Mohammed Abdel Hamid Beydoun, s’étaient attaqués aux moyens de financer ces projets et en avaient retenu plusieurs susceptibles de couvrir les 1.500 milliards requis . Selon les mêmes sources, la surtaxe douanière de 2% assure par an 240 milliards de livres, la nouvelle taxe mécanique 150 milliards, les nouveaux tarifs des communications téléphoniques 200 milliards et les sommes économisées grâce à la conversion de la dette interne en dette externe, 250 milliards, soit au total 840 milliards de livres. Dans ce cadre, il y a lieu de rappeler aussi que la surtaxe de 3.000 livres sur le bidon d’essence, imposée en 1993 pour financer l’échelle des salaires, assure à l’Etat plusieurs milliards de livres par an. Les proches de M. Berry s’étonnent de ce que le gouvernement présente aujourd’hui le problème de l’échelle des salaires comme la source d’un conflit entre l’Exécutif et le Législatif sur les moyens de financement, quand bien même il sait que le Parlement a assumé sa part de responsabilités dans ce cadre. Une responsabilité qu’on semble aujourd’hui regretter dans ces milieux à cause des critiques dont elle a fait l’objet du moment qu’elle a été assumée par une «troïka» du Pouvoir et non pas par les institutions de l’Etat. Quoi qu’il en soit, les proches de M. Berry estiment que le gouvernement a fait exprès de relever le coût de cette échelle pour la rendre inapplicable et affirment redouter qu’en agissant de la sorte l’Exécutif ne cherche à créer un état de fait qu’il pourra exploiter à l’approche de l’échéance présidentielle afin de poser ses propres conditions. Les proches de M. Berry relèvent dans ce cadre les obstacles posés successivement par le gouvernement devant le vote de l’échelle des salaires. Ils rappellent que le gouvernement avait retiré du Parlement le projet de loi approuvé par la commission parlementaire des Finances, parce qu’il l’avait jugé couteux (330 milliards de livres) pour élaborer un autre qui coûtera à l’Etat 415 milliards de livres. De mêmes sources, on indique que le coût des salaires des contractuels a été gonflé par le gouvernement qui l’a estimé à 235 milliards de livres. Les proches de M. Berry assurent que ces traitements ne coûteront pas plus de 25 milliards de livres. «Est-il possible que 40 ou 50 mille militaires coûtent seulement à l’Etat 80 milliards de livres et que 13.000 contractuels lui coûtent 235 milliards de livres? C’est insensé!», s’étonnent-t-ils. Ils s’indignent de ce que le gouvernement ne veuille pas réviser son contrat avec les sociétés de téléphonie mobile qui réalisent des bénéfices énormes, mais ne s’étonnent pas de ce refus et révèlent qu’une troisième société de téléphone cellulaire est en gestation, formée de personnes proches de certains gens au Pouvoir. Ils s’indignent aussi de ce que l’Exécutif puisse débourser sans sourciller 50 milliards de livres pour l’établissement de stades tout en se plaignant de l’insuffisance des recettes. Ils précisent que si le président de la Chambre s’oppose catégoriquement aux taxes indirectes, notamment une surtaxe sur l’essence, c’est parce qu’elles accablent la population. Au cas où le sujet serait évoqué aujourd’hui en Conseil des ministres, les ministres proches du chef du Législatif vont rejeter toute nouvelle taxe proposée. Selon les mêmes sources, le gouvernement ne peut pas prôner le développement et écraser son peuple. «Que personne ne songe que l’apport de capitaux est suffisant pour redresser l’économie d’un pays quand son peuple est écrasé», disent-ils, en réaffirmant que la présidence de la Chambre n’est pas près de plier devant les conditions que l’Exécutif tente de lui imposer. Selon les mêmes sources, M. Berry est déterminé à faire voter le plus tôt possible le projet de loi sur la nouvelle échelle des salaires, qui aurait dû entrer en vigueur depuis 1994. Le chef du Législatif n’ose plus affronter l’opinion publique tellement il a formulé des promesses concernant le vote de ce texte. Il y va de sa crédibilité, bafouée à cause des atermoiements de l’Exécutif. Aujourd’hui, il n’a pas l’intention de reculer et attend l’ouverture d’une session parlementaire extraordinaire pour convoquer une réunion plénière avec à son ordre du jour un seul sujet; l’échelle des salaires. Selon les mêmes sources, le chef de l’Etat, M. Elias Hraoui est prêt à signer le décret d’ouverture de cette session. Si M. Hariri s’en abstient, une pétition parlementaire signée par 65 députés est suffisante pour en imposer l’ouverture. L’épreuve de force engagée avec l’Exécutif s’aggravera mais le président de la Chambre trouve qu’il n’a pas le choix.
Dans les milieux proches du président de la Chambre, M. Nabih Berry, le ressentiment est à son paroxysme à l’égard du chef du gouvernement accusé de profiter du débat autour de l’échelle des salaires pour tenter d’une part d’imposer ses conditions à l’approche de l’échéance présidentielle et de se réfugier d’autre part derrière le slogan de la...