Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Réunion houleuse, hier, place de l'Etoile L'approbation de l'échelle des salaires en commissions : un vote de dépit (photo)

Dans les milieux proches du chef du Législatif, on raconte l’anecdote suivante pour commenter la majoration d’une série de barèmes de la nouvelle échelle des salaires du public, décidée lundi par la commission ministérielle que préside M. Rafic Hariri: «Une dame persuade son mari de voyager. Le jour du départ, elle lui demande de porter le matelas, le mortier en pierre, la valise, la table de cuisine, une pile d’assiettes, qu’elle charge sur son dos. Un voisin qui assiste à la scène, interloqué, demande à l’époux comment il fera pour porter toutes ces affaires et l’autre lui répond: «Qui vous dit à la base que je comptais partir?»». Dans l’entourage de M. Berry, on considère que le gouvernement n’a pas et n’a jamais eu l’intention de faire voter l’échelle des salaires dans le secteur public, mais de gagner du temps tout en améliorant ses rentrées grâce à un maximum de taxes. Entre les deux autorités exécutive et législative, c’est à qui fera le plus monter les enchères. Et c’est parce qu’elles ont réalisé qu’en augmentant le coût de l’échelle des salaires, à travers une série de majorations, le gouvernement voulait poser un obstacle supplémentaire devant le vote du projet de loi, que les commissions parlementaires se sont empressées hier d’approuver le texte sans plancher sur les articles laissés en suspens et qui seront finalement examinés lors d’une hypothétique séance plénière. Il y en a deux: le premier concerne les salaires des contractuels de l’administration et le deuxième les pensions des fonctionnaires qui ont pris leur retraite entre 1991 et 1996. Le conflit Berry-Hariri a donc fini par déteindre sur les travaux des commissions bien que le vice-président de la Chambre, M. Elie Ferzli, ait voulu donner l’impression que les majorations inexpliquées de la commission ministérielle, lundi, n’ont pas affecté les travaux des commissions. Sauf que ces assurances sur l’«accueil positif» des députés aux décisions de la commission ministérielle «qui a répondu à leurs vœux» détonnaient avec les indications fournies par les parlementaires. Opposants et loyalistes ont parlé de «climat de fronde», de «vote de dépit», pour commenter la dix-huitième et dernière réunion des commissions parlementaires de l’Administration et de la Justice, des Finances et du Budget, de l’Education et de la Culture et de la Défense, de la Sécurité et de l’Intérieur. Selon leurs explications, les débats ont été marqués par une levée de boucliers contre les décisions de l’Exécutif, représenté à la réunion en la personne du ministre d’Etat aux Finances, M. Fouad Siniora, et, de manière générale, contre les atermoiements du gouvernement. Les parlementaires suspectaient l’Exécutif de ne pas vouloir mettre en vigueur la nouvelle échelle des salaires du public. Lundi, ils en ont eu la certitude. Le climat de fronde qui a marqué la réunion a poussé le député Jamil Chammas à tenir une brève conférence de presse pour mettre en garde contre un «vote de dépit» de l’échelle des salaires et de ses répercussions sur le pays. Auparavant, M. Ferzli avait, dans une conférence de presse, souligné qu’il n’y a aucun inconvénient à ce que le gouvernement élabore un projet de loi relatif aux seules pensions de retraite, ajoutant qu’il serait adopté s’il s’avère juste pour les fonctionnaires. La commission ministérielle que préside M. Hariri avait décidé d’uniformiser les salaires des trois catégories de fonctionnaires à la retraite que compte l’Etat, de relever les traitements des professeurs de l’université libanaise et d’égaliser les salaires des contractuels actifs avec ceux des fonctionnaires à plein temps. Après avoir souligné que le règlement envisagé pour le dossier des contractuels répond aux vœux des députés, M. Ferzli a indiqué que l’article 12 du projet de loi, prévoyant le relèvement des allocations spéciales accordées aux présidents, aux ministres et aux députés a été supprimé. Maintenant que le texte a été approuvé, la Chambre n’a plus qu’à attendre l’ouverture d’une session parlementaire extraordinaire pour le voter, et le vice-président de la Chambre a réaffirmé que le Législatif est déterminé à en imposer l’ouverture au cas où l’Exécutif s’abstiendrait de prendre lui-même l’initiative. Bien que les vacances parlementaires approchent (en principe du 15 août au 5 septembre), les députés sont prêts à y renoncer au cas où le chef du Législatif convoquerait une réunion parlementaire, a ajouté M. Ferzli, réaffirmant qu’il est hors de question pour la Chambre de se joindre à l’Exécutif pour fixer les moyens devant assurer à l’Etat les recettes nécessaires au financement de l’échelle des salaires. M. Siniora a, pour sa part, éludé une question se rapportant à l’ouverture d’une session parlementaire extraordinaire, indiquant qu’il ne détient aucune information à ce sujet et réaffirmant que le Parlement doit s’associer au gouvernement pour fixer les moyens à travers lesquels les 840 milliards de dollars (le coût de l’échelle des salaires) seront réunis. Dans sa conférence de presse, M. Ferzli avait mis l’accent sur le plan de redressement dont la mise en vigueur aurait permis à l’Etat d’économiser des millions de livres. Le ministre a répondu à ce point en estimant qu’une application de ce plan n’aurait pas assuré rapidement des recettes à l’Etat. Il a aussi écarté la possibilité d’une révision du contrat avec les compagnies de téléphonie mobile de manière à leur imposer le paiement d’une somme forfaitaire de 500 millions de livres. Selon lui, l’Etat gagnerait davantage en percevant progressivement des taxes de ces sociétés. En réponse à une question, il n’a pas écarté la possibilité que le texte de loi demeure lettre morte en l’absence d’un accord et d’une coordination concernant les recettes correspondantes, accusant les députés d’avoir relevé le coût de l’échelle des salaires et précisant que la différence entre la majoration des pensions de retraite décidée en commission et celle qui a été décidée lundi par la commission ministérielle est seulement de 25 milliards de livres. «Le problème n’est donc pas là, mais dans les 850 milliards de livres que représente le coût de l’échelle des salaires».
Dans les milieux proches du chef du Législatif, on raconte l’anecdote suivante pour commenter la majoration d’une série de barèmes de la nouvelle échelle des salaires du public, décidée lundi par la commission ministérielle que préside M. Rafic Hariri: «Une dame persuade son mari de voyager. Le jour du départ, elle lui demande de porter le matelas, le mortier en pierre,...