Rechercher
Rechercher

Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Aziz met en cause l'honnêteté de Butler

Les discussions avec l’Irak pourraient être suspendues, a déclaré hier soir le chef de la Commission spéciale de l’ONU chargée du désarmement irakien (UNSCOM), Richard Butler. Dans la matinée, à l’issue d’une première rencontre avec l’envoyé onusien, le vice-premier ministre irakien Tarek Aziz avait déjà mis en cause l’honnêteté de Richard Butler, l’accusant de faire le jeu des Etats-Unis en omettant d’informer le Conseil de Sécurité de «certaines réalisations importantes». «D’abord, nous n’avons pas réalisé les progrès espérés, deuxièmement, une proposition que j’ai faite pour accélérer le programme de travail a été rejetée, et troisièmement, je ne sais pas si nous allons nous réunir demain ou pas», a déclaré de son côté M. Butler à la presse à l’issue d’une deuxième réunion à Bagdad avec Tarek Aziz. Le responsable irakien, visiblement tendu à l’instar de son interlocuteur, a confirmé avoir rejeté une proposition de M. Butler, mais s’est abstenu de dire clairement si les pourparlers avaient échoué. M. Aziz a fait état de grandes divergences avec M. Butler, déclarant: «Il y a deux positions, celle de l’Irak et celle de l’UNSCOM». Il a indiqué avoir demandé au cours de cette réunion de deux heures au chef de l’UNSCOM d’informer le Conseil de Sécurité des Nations Unies «que l’Irak ne possède plus d’armes prohibées et qu’il (UNSCOM) n’a pas de preuves du contraire». Selon lui, M. Butler «a refusé», faisant valoir que son organisme devait encore «vérifier les déclarations» irakiennes. «Je lui ai dit que cela faisait sept ans que (l’UNSCOM) vérifiait, qu’il a effectué des milliers d’inspections (...), qu’il existe une surveillance aérienne au-dessus de l’Irak effectuée par des avions-espions américains et le système de surveillance qui fonctionne jour et nuit», installé par l’UNSCOM dans les sites industriels irakiens, a poursuivi le responsable irakien. «Il a alors proposé un nouveau programme d’action, et je lui ai dit que s’il n’était pas capable de rapporter la vérité, pour quelle raison devions-nous continuer ce travail futile (...) et quelle était l’utilité du nouveau programme s’il allait refaire les mêmes tours de passe-passe», a ajouté Tarek Aziz. Les sanctions imposées à l’Irak depuis son invasion du Koweit en 1990 «font mal à des millions d’Irakiens, il faut mettre un terme à ce jeu», a-t-il martelé. Dans la matinée déjà, au cours d’une conférence de presse sans précédent, organisée après la première session de travail, Tarek Aziz a fustigé le chef de la Commission spéciale de l’ONU (UNSCOM). Il l’a publiquement accusé de faire le jeu des Etats-Unis qui s’opposent à la levée des sanctions imposées à l’Irak quand il a envahi le Koweit en août 1990. «Je lui ai dit (à M. Butler): vous savez que l’Irak ne dispose pas d’armes de destruction massive et vous n’avez pas fourni de preuve du contraire, et important, vous n’avez pas informé le Conseil de Sécurité des réalisations importantes» accomplies dans le domaine du désarmement, a déclaré M. Aziz. «Ma conclusion est que vous êtes en train de servir la politique américaine, puisque le souhait de l’administration américaine est de perpétuer la situation actuelle et de maintenir les sanctions», a-t-il ajouté. «Je ne suis pas surpris par l’évaluation faite par l’équipe (de M. Butler) du travail accompli le mois dernier», a poursuivi M. Aziz. «J’ai eu l’impression que l’UNSCOM était revenue à ses vieilles ruses en négligeant les questions essentielles du désarmement sur lesquelles nous sommes parvenus à des conclusions et en se concentrant sur des questions d’intérêt mineur». Le Parlement irakien a entamé hier une série de réunions consacrées à l’examen des sanctions. Les députés ont déjà recommandé l’année dernière l’arrêt de toute coopération avec la Commission spéciale si elle ne concluait pas rapidement ses travaux. Le prochain réexamen de l’embargo par le Conseil de Sécurité est prévu en octobre. (AFP-Reuter)
Les discussions avec l’Irak pourraient être suspendues, a déclaré hier soir le chef de la Commission spéciale de l’ONU chargée du désarmement irakien (UNSCOM), Richard Butler. Dans la matinée, à l’issue d’une première rencontre avec l’envoyé onusien, le vice-premier ministre irakien Tarek Aziz avait déjà mis en cause l’honnêteté de Richard Butler, l’accusant...