Raymond Eddé appelle les jeunes à participer à la sauvegarde d'un Liban libre

Le «amid» du Bloc national, M. Raymond Eddé, a publié hier un communiqué dans lequel il retrace le rôle joué par les maronites dans l’histoire du Liban. Soulignant qu’il ignore «ce que l’avenir nous réserve», le «amid» invite les jeunes Libanais à «participer à la sauvegarde d’un Liban uni, libre et souverain». «On me reproche de me répéter, déclare M. Eddé. Je le fais scienmment car les Libanais qui furent témoins de ces faits historiques et préjudiciables, à l’exception des membres de mon parti, n’ont jamais réagi. Je m’adresse tant aux nouvelles générations qui peut-être les ignorent que pour l’histoire. Je voudrais rappeler qu’en 1919, les maronites étaient majoritaires au Liban. Trois délégations se rendirent à Paris, à la Conférence de la paix, dont les principaux membres maronites étaient le patriarche Hoyek, Mgr Abdallah Khoury, Daoud Ammoun et Emile Eddé. C’est grâce à ces trois délégations, composées de chrétiens et de musulmans, que la France, puissance mandataire, a accepté de reconnaître l’indépendance du Grand Liban dont les limites avaient été fixées par le corps expéditionnaire français sur une carte datée de 1862. Ce sont malheureusement des maronites qui, par leur comportement, ont été par la suite la cause de la destruction du Liban. En 1969, la majorité des députés maronites approuvèrent l’accord du Caire sans en prendre officiellement connaissance. En 1975, c’est un chef maronite qui s’est rendu à Damas pour demander au président Hafez el-Assad d’envoyer une force syrienne au Liban. Ce fut d’abord la Saïka et, ensuite, les forces militaires qui s’élèvent aujourd’hui à 35.000 soldats syriens sans compter les différents services spéciaux. En 1979, ce fut un autre chef maronite qui se rendit en Israël pour demander Begin d’envoyer l’armée israélienne pour débarrasser le Liban des combattants palestiniens. Ce fut alors la guerre de 1982 qui coûta la vie à plusieurs milliers de Libanais. En 1989, à Taëf, où j’ai refusé de me rendre, les maronites ont apporté des modifications à la Constitution et ont fait du Liban une colonie syrienne. Aujourd’hui les maronites sont minoritaires. Je ne sais ce que l’avenir nous réserve. Je compte sur toutes les filles et les garçons de mon pays pour participer à la sauvegarde d’un Liban uni, libre et souverain. Vive la jeunesse libanaise. Vive le Liban».