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Actualités - ANALYSE

Etrange problème : l'éventuel retrait israélien

Associée à l’intense campagne diplomatique israélienne axée sur la «reconnaissance» de la 425 par l’Etat hébreu, la prochaine tournée régionale du secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, vient redonner la vedette au Sud. Pour tout dire, les dirigeants libanais craignent qu’Israël ne mette à exécution sa menace de «retrait unilatéral», entendre par là d’un brusque départ comme de la montagne en 83 créant un vide dans lequel les milices (le Hezbollah et Amal) s’engouffreraient vite fait pour se combattre les unes les autres. Dès lors, le chef de la diplomatie libanaise, M. Farès Boueiz, déploie des contacts intensifiés dans plus d’une direction pour prévenir un tel risque. Tout en expliquant en substance qu’au- delà de son attachement aux principes premiers comme à ses droits, le Liban ne peut tout simplement pas, sous peine d’éclatement, souscrire aux exigences d’Israël qui demande la tête du Hezbollah. Le ministre précise également, car les Occidentaux et même les Russes ont tendance à y relever une contradiction, que le jumelage avec la Syrie ne signifie pas du tout qu’on abandonne la 425 au profit de la 242 et concerne uniquement la signature d’un éventuel traité final de paix globale avec l’ennemi commun. Autrement dit, contrairement aux accusations d’Israël, le Liban ne refuse évidemment pas de reprendre le Sud sous prétexte qu’il faut d’abord attendre la restitution du Golan à la Syrie. «Du reste, souligne un ministre influent, Damas nous a envoyé M. Chareh en visite officielle exprès pour montrer qu’il respecte totalement notre position, qu’il traite avec nous comme avec un pays pleinement souverain, pour qu’on cesse de dire du côté des Américains et peut-être de la communauté internationale que nous n’avons pas de volonté ou de ligne propres et que nous ne faisons qu’obéir aux Syriens». Ce ministre révèle que, «dans ce cadre, le programme de la visite comprenait des rencontres avec le chef de l’Etat, avec le ministre des Affaires étrangères et avec les ambassadeurs arabes, mais pas avec les présidents de la Chambre et du Conseil. C’est le président Hraoui qui a insisté pour qu’on ne les tienne pas à l’écart et qu’ils viennent eux aussi voir M. Chareh à Baabda. Le chef de l’Etat a répété au cours de cette réunion que le Liban s’en tient à la 425, à son application inconditionnelle, ajoutant que l’armée libanaise est prête à assumer toutes ses responsabilités. Mais à dire vrai, relève ce membre du Cabinet, cette position libanaise des membres du pouvoir éprouvent une forte envie de la nuancer. Ils font valoir qu’elle était valable quand le processus de paix semblait allait bon train et que maintenant qu’il se trouve bloqué, il faut refaire ses calculs, en prenant soin de se concerter avec la Syrie. Un ajustement rendu nécessaire par le fait que le Liban a de plus en plus l’air, aux yeux de la communauté internationale, de refuser lui-même le retrait israélien sur injonction syrienne. Il faut donc donner un peu de mou à la corde et cesser, selon ces dirigeants, de mettre l’accent sur le refus catégorique de tout pourparler même technique. Car Israël par ses propositions piégées a indéniablement réussi à jeter le trouble dans les esprits des Occidentaux même un petit peu du côté des Français qui sont pourtant ceux qui nous comprennent, et nous soutiennent, le mieux». Cette source affirme qu’il y a même eu «une assez vive discussion à ce sujet entre le président du Conseil, M. Rafic Hariri, et le ministre des Affaires étrangères, le président Hraoui intervenant pour y mettre fin». Une incidence regrettable car jusque- là le Sud était l’un des rarissimes sujets qui faisait l’unanimité des Libanais… et de leurs dirigeants. Quoi qu’il en soit, on apprend au sujet du projet de sommet libano-syrien élargi pour préparer les entretiens avec Annan que le président Hraoui, après avoir relancé le président Assad, a cru comprendre qu’une telle rencontre ne serait pas opportune car elle donnerait une nouvelle fois l’impression que Damas dicte son comportement à Beyrouth… Ce qui est évidemment loin de toute réalité.
Associée à l’intense campagne diplomatique israélienne axée sur la «reconnaissance» de la 425 par l’Etat hébreu, la prochaine tournée régionale du secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, vient redonner la vedette au Sud. Pour tout dire, les dirigeants libanais craignent qu’Israël ne mette à exécution sa menace de «retrait unilatéral», entendre par...