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Actualités - ANALYSE

Les milieux parlementaires recommandent de contrer l'offensive diplomatique israélienne

La campagne diplomatique qu’entreprend Israël en vue de convaincre les capitales européennes de sa propre vision concernant les conditions d’application de la résolution 425 de l’ONU doit être contrée par une campagne similaire à l’initiative du Liban et de la Syrie ou même des Arabes en général. Telle est l’opinion de certains milieux parlementaires qui estiment insuffisants les communiqués et les déclarations des responsables libanais dont l’impact se limite à la scène locale. Une tournée européenne, américaine et même asiatique s’impose donc pour expliquer les motivations du refus libanais opposé à la proposition israélienne de retrait conditionnel. Ces milieux rappellent dans ce cadre que l’Etat hébreu était presque parvenu à persuader le secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, de la nécessité de procéder à des arrangements de sécurité une fois ses forces évacuées du territoire libanais. Israël fait valoir principalement que les autorités libanaises seraient incapables de contrôler les éléments armés (de la résistance) recevant leurs instructions de parties qui auraient tout intérêt à ce que les opérations militaires se poursuivent contre lui. Pour prouver sa prétendue «bonne foi», Israël s’est abstenu d’exiger la conclusion d’un accord de paix avec Beyrouth et la normalisation des relations entre les deux pays. L’Etat hébreu veut faire croire ainsi qu’il ne cherche pas à dissocier les volets libanais et syrien. Il faut reconnaître que la campagne diplomatique et d’information dans les différentes capitales européennes est habilement menée. Les responsables israéliens ont d’abord choisi comme cible de leur tournée les Etats les plus compréhensifs à l’égard de la cause libanaise. Persuadés que l’habit fait le moine, ils tentent partout de se présenter comme une victime de l’intransigeance du gouvernement libanais qui, selon eux, persiste à lier un retrait du Sud et de la Békaa à un retrait du Golan. Les dirigeants de l’Etat hébreu ont multiplié ces derniers temps les prétendues déclarations de bonnes intentions pour tenter de mettre en relief ce qu’ils veulent présenter comme étant l’obstination de Beyrouth. Devant leurs interlocuteurs européens, ils croient ainsi être en mesure de retourner la situation à leur avantage. Résultat: si Beyrouth, Damas et les pays arabes ne s’y prennent pas à temps, et se contentent d’assister en spectateurs à l’offensive diplomatique de l’Etat hébreu, les conséquences pourraient être très graves pour le Liban. La contre-offensive Pour les milieux parlementaires susmentionnés, il devient donc urgent de procéder à une contre-offensive, mettant pour cela à profit la réunion de la Ligue arabe qui doit avoir lieu le 24 mars prochain. Ces députés suggèrent à cette occasion la formation d’une délégation arabe qui entreprendrait à son tour une tournée dans les capitales de décision. Mais le problème est de savoir si les membres de la Ligue arabe sont en mesure de s’entendre sur une telle initiative sachant que certains d’entre eux ont établi des relations diplomatiques avec l’Etat hébreu. D’autres encore ont entamé avec lui un processus de normalisation pratiquement irréversible. Mais il y a plus grave: il y a lieu de craindre qu’avec l’appui des Etats-Unis, Israël arrive à convaincre le secrétaire général de l’ONU de sa thèse concernant l’application des résolutions 425 et 426. Il serait alors difficile pour le Liban de refuser des propositions israéliennes sur base desquelles Kofi Annan négocierait avec Beyrouth. Sur le terrain, un refus libanais pourrait se traduire par de nouvelles agressions israéliennes. En tout état de cause, la tournée de dirigeants israéliens en Europe vise de toute évidence à esquiver les pressions américaines dont l’objectif est d’arracher à l’Etat hébreu des concessions favorisant les Palestiniens. La question du Liban-Sud vient donc à point nommé d’autant que le ras-le-bol de l’opinion israélienne se fait de plus en plus pressant au niveau du pouvoir en raison des nombreuses pertes infligées à l’armée d’occupation au Liban.
La campagne diplomatique qu’entreprend Israël en vue de convaincre les capitales européennes de sa propre vision concernant les conditions d’application de la résolution 425 de l’ONU doit être contrée par une campagne similaire à l’initiative du Liban et de la Syrie ou même des Arabes en général. Telle est l’opinion de certains milieux parlementaires qui estiment...