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Actualités - CHRONOLOGIE

Timide début de transparence chez les francs-maçons britanniques

Les francs-maçons britanniques ont cédé aux sommations d’une commission parlementaire en acceptant de cocher les noms de leurs membres sur une liste de policiers soupçonnés d’être impliqués dans des scandales. Tout en criant à la violation des «libertés individuelles» et à «l’intrusion dans la vie privée», la Grande Loge maçonnique unifiée a désigné 16 noms dans une liste de 161 suspects donnée par la commission, brisant ainsi la tradition du secret des francs-maçons. La liste contenait les noms des policiers d’une brigade criminelle dissoute après des affaires de corruption ou d’enquêtes mal conduites. Selon les experts, 20% des policiers britanniques sont francs-maçons. La Grande Loge a prévenu dans sa lettre à la commission qu’aucun des policiers concernés n’avait donné son accord à la divulgation de son appartenance à la franc-maçonnerie. Mais la commission pour les affaires intérieures de la Chambre des Communes ne lui avait pas vraiment laissé le choix. Convoqué il y quinze jours par les députés qui enquêtent sur l’influence occulte de la franc-maçonnerie parmi les juges et les policiers, le «Commandeur» de la Grande Loge, Michael Higham, avait été sommé de livrer les noms de ses membres devant toutes les caméras de télévision du pays. Alors qu’il refusait de s’exécuter sur-le-champ en dénonçant «une persécution», la commission lui avait donné quinze jours, à l’issue desquels la Grande Loge était menacée de poursuites en justice pour «outrage au Parlement» si elle n’obtempérait pas. La commission a indiqué qu’elle discuterait mardi prochain des suites à donner à cette affaire. La Grande Loge, qui est présidée par le cousin de la reine, le duc de Kent, a souligné qu’elle était un organisme «obéissant aux lois» pour expliquer la divulgation des noms. Double offensive Mais elle a promis de se plaindre auprès du premier ministre Tony Blair, du ministre de la Justice et du ministre de l’Intérieur contre «l’érosion des droits individuels» dans «un pays qui a longtemps été salué pour sa tolérance et son respect de la vie privée». La Grande Loge risque d’avoir peu de soutien auprès du gouvernement Blair. Deux jours avant la convocation du Commandeur à la Chambre des Communes, le ministre de l’Intérieur, Jack Straw, avait annoncé que désormais tous les nouveaux juges et policiers seraient forcés de déclarer leur appartenance à la franc-maçonnerie. Quant aux policiers et juges déjà en place, ils y seront fermement invités, avait ajouté le ministre, en précisant que la mesure serait obligatoire s’ils n’obtempéraient pas dans les mois à venir. Les registres portant leurs noms seront rendus publics. Victime de la double offensive des députés et du gouvernement, forcée de briser sa tradition du secret, accusée à tort ou à raison de se comporter comme un Etat dans l’Etat, la franc-maçonnerie britannique risque d’avoir du mal à redresser ses courbes de recrutement: selon les experts, elle ne compterait plus que 350.000 adhérents actifs, moitié moins qu’il y a trente ans. (AFP)
Les francs-maçons britanniques ont cédé aux sommations d’une commission parlementaire en acceptant de cocher les noms de leurs membres sur une liste de policiers soupçonnés d’être impliqués dans des scandales. Tout en criant à la violation des «libertés individuelles» et à «l’intrusion dans la vie privée», la Grande Loge maçonnique unifiée a désigné 16 noms...