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Actualités - CHRONOLOGIE

Inde : le parti du Congrès veut barrer la voie du pouvoir au BJP

Le parti du Congrès, battu aux élections législatives en Inde, a annoncé qu’il entendait toujours œuvrer à la formation d’une coalition gouvernementale afin d’empêcher les nationalistes hindous d’arriver au pouvoir. Ces derniers ont cependant dit progresser dans leurs efforts pour bâtir une majorité de gouvernement. Personne n’ayant de majorité absolue, les marchandages pour la formation d’une coalition qui ait une chance de tenir doivent prendre encore plusieurs jours et l’Inde ne devrait pas avoir de nouveau gouvernement avant au moins la semaine prochaine. Quelques circonscriptions doivent encore voter samedi, et le président de la République, K.R. Narayanan, fera appel ensuite au parti qui sera, selon lui, le mieux placé pour assurer la stabilité dans un pays dont ce sera le cinquième gouvernement en deux ans. «Le Congrès entend jouer un rôle constructif dans la formation d’un gouvernement central stable pour permettre à toutes les forces laïques d’œuvrer ensemble à renforcer le caractère laïc et pluraliste du pays», a déclaré le porte-parole du Congrès, Vithal Gadgil, à l’issue d’une réunion des dirigeants du parti. Il n’a pas précisé par qui et comment une telle coalition pourrait être mise sur pied. Plus tôt dans la journée, plusieurs reponsables du Congrès avaient exprimé leur pessimisme quant à une telle éventualité. Le Congrès, parti de la «dynastie» Nehru-Gandhi, qui est arrivé deuxième aux législatives avec 166 sièges, entend s’allier au Front uni, alliance hétéroclite de centre-gauche sortante (93 sièges). Il veut faire barrage aux nationalistes hindous, qu’il accuse de sectarisme, comme après les précédentes élections, en 1996. Le Congrès a appelé Mme Sonia Gandhi, veuve de l’ex-premier ministre assassiné Rajiv Gandhi qui a fait campagne pour le parti, à jouer un rôle plus grand, sans dire lequel. Mme Gandhi a jusque-là refusé de prendre la tête du Congrès, ce qui en ferait une candidate au poste de premier ministre. Le BJP (Parti du peuple indien, droite nationaliste), qui a gagné avec ses alliés 249 sièges, mais à 24 sièges de la majorité absolue (273), a indiqué avoir obtenu le soutien de 11 députés supplémentaires. Cela ne suffira cependant pas, et il tente de faire éclater le Front uni. Tous les regards sont tournés vers un petit parti du sud de l’Inde, le Telugu Desam (TDP), membre du Front uni et qui, avec seulement 12 députés, semble tenir le sort du prochain gouvernement entre ses mains. Le TDP a commencé à évoluer vers le BJP. Son chef, Chandrababu Naidu, au pouvoir dans l’Etat d’Andhra Pradesh, a affirmé vouloir rester à «équidistance» des grandes forces politiques. Mais l’un des ses collègues a souligné qu’il «n’y a pas d’amis ou d’ennemis pour toujours en politique». «Nous sommes confiants de pouvoir former un gouvernement, a déclaré un responsable du BJP, Khushabahu Thakre. Le pays a besoin d’un gouvernement stable et nous le lui donnerons». Les nationalistes hindous ont rassemblé leurs députés vendredi à New Delhi. Ils doivent officiellement désigner samedi Atal Behari Vajpayee, 71 ans, l’un des chefs du BJP, comme candidat au poste de premier ministre. La quasi-totalité de la presse indienne a estimé qu’il fallait donner leur chance aux nationalistes hinous. Le «Times of India» a toutefois averti que leur coalition pourrait être tout aussi fragile et instable que celle qu’elle remplacerait, soulignant que le BJP n’aurait pas moins de 16 alliés différents. Ces craintes ont semblé justifiées lorsqu’un dirigeant d’un parti allié au BJP a exigé que le prochain gouvernement expulse les multinationales d’Inde. Le BJP a affirmé qu’il s’agissait d’opinions personnelles. La fragmentation du paysage politique indien, longtemps dominé par le Congrès, s’est confirmée lors des législatives. Le nouveau Parlement, qui se réunira le 15 mars, représentera 38 partis, 29 de plus qu’en 1996. (AFP)
Le parti du Congrès, battu aux élections législatives en Inde, a annoncé qu’il entendait toujours œuvrer à la formation d’une coalition gouvernementale afin d’empêcher les nationalistes hindous d’arriver au pouvoir. Ces derniers ont cependant dit progresser dans leurs efforts pour bâtir une majorité de gouvernement. Personne n’ayant de majorité absolue, les...