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Actualités - ANALYSE

Diplomatie active

Rien de nouveau, dans la nouvelle proposition israélienne? Dans la forme, peut-être. Mais sur le fond, le développement mérite qu’on y réfléchisse: Israël a pris conscience de la nécessité de quitter le Liban. Ce fait a d’énormes conséquences, et d’abord sur les rapports, disons moraux, qu’entretiennent entre eux les Libanais. D’avoir forcé Israël à réfléchir restera le mérite de la communauté chiite, et plus particulièrement du Hezbollah, quels qu’aient été, à une époque donnée, les empiétements de la résistance sur les prérogatives de l’Etat. Les Maronites ont fondé le Liban. Les Chiites ont aujourd’hui quelque chose de presque équivalent à proposer. Dans l’état actuel des choses, en effet, un départ des Israéliens, sans normalisation, sans traité de paix, donc sans prix politique, équivaudra à une nouvelle indépendance. En tout état de cause, Israël doit savoir qu’en proposant au Liban son retrait, même conditionnel, il demande à Beyrouth bien plus qu’il n’exige de lui-même. Car il ne fait pas de doute qu’une décision d’examiner la proposition israélienne et d’agir entraînerait un considérable bouleversement des rapports internes entre l’Etat et le Hezbollah en particulier, pour ne rien dire d’une infinité d’autres groupes plus petits, comme aussi au sein du Hezbollah et de l’Etat. Pour le Hezbollah, ceci voudra dire toute une réadaptation à la paix. Pour le Liban, un retrait israélien ne représentera pas moins qu’un passage à l’Etat adulte, alors que la volonté nationale est aujourd’hui en déliquescence. Comme tout Etat qui se respecte, le Liban a des devoirs à l’égard de la paix. Il ne doit pas se contenter de l’attendre passivement, mais activement rechercher chaque occasion d’en faire progresser la cause. Le Hezbollah aussi. «Pas de négociation avec l’ennemi sioniste», ce n’est pas une politique, c’est une prison. Ce qui ne signifie pas qu’il faille automatiquement dire «oui» à la proposition israélienne. Car de même que nous avons un engagement à l’égard de la paix, nous en avons à l’égard de la justice. Israël ne cessera d’être un Etat spoliateur que lorsqu’il aura rendu leurs droits à tous les peuples que sa naissance et son expansion ont bafoués. C’est dans le cadre de ce double engagement que le Liban doit examiner la proposition israélienne. Dans le souci de la Justice, et dans le souci de la Paix. En l’état actuel des forces, le Liban n’a-t-il pas avantage à exploiter les succès militaires du Hezbollah, en faveur de la paix? En faisant plus, ne risque-t-on de braquer les Israéliens? A ce stade la situation n’est-elle pas juste ce qu’il faut, ni trop, ni trop peu? Que peut-on faire pour que cessent les souffrances des Libanais du Sud? Peut-on faire preuve d’humanité à l’égard des souffrances de ceux qui réclament de bonne foi, et non avec des acquis politiques en vue, un retrait israélien? N’est-il pas simplement habile d’exploiter le courant d’opinion qu’ils incarnent, et les contradictions internes qu’ils reflètent? Ces questions méritent mieux que des réponses toutes faites. Encore faut-il, pour y répondre, sortir de notre inertie diplomatique.
Rien de nouveau, dans la nouvelle proposition israélienne? Dans la forme, peut-être. Mais sur le fond, le développement mérite qu’on y réfléchisse: Israël a pris conscience de la nécessité de quitter le Liban. Ce fait a d’énormes conséquences, et d’abord sur les rapports, disons moraux, qu’entretiennent entre eux les Libanais. D’avoir forcé Israël à réfléchir...