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Actualités - CHRONOLOGIE

Berry et Hariri se brouillent le matin, rencontrent Chareh à midi et se réconcilient le soir... (photos)

Une fois de plus, les faits démontrent ce qu’il y a de malsain dans la paralysie des institutions. Dans l’éclat qui a opposé le président de l’Assemblée et le chef du gouvernement, ce sont tous les blocages d’une situation d’entente forcée qui transparaissent. Impossible, pour l’un, de faire chuter le gouvernement. Impossible, pour le second, de démissionner. Tout le reste est détail. Une démission de M. Rafic Hariri est si impensable, pour qui sait comment est gouverné le pays, et comment fonctionnent les institutions, en ce moment, que les marchés financiers n’ont pas réagi à la rumeur qui a accompagné l’esclandre qui a opposé MM. Hariri et Berry, au Parlement. (VOIR PAGE 4). Les conséquences du coup de sang de M. Berry, car manifestement, c’est lui qui a perdu, un moment, le contrôle de ses nerfs, ont été rapidement épongées. Rattrapé par les journalistes, les ministres et les députés de son bloc au siège de la présidence du Conseil, M. Hariri a retrouvé son aplomb, tandis que son fidèle ministre d’Etat chargé des Finances annonçait qu’une démission «n’est pas envisagée». Le ministre Béchara Merhej, chargé de la Réforme administrative, affirmait pour sa part que «les limites de l’incident sont bien tracées» et que «tout le monde est condamné à s’entendre». Condamnés à s’entendre, les deux hommes devaient se retrouver quelques moments plus tard à Baabda, au déjeuner d’adieu offert en l’honneur du ministre syrien des Affaires étrangères, Farouk el-Chareh. Les convives n’ont pu s’empêcher de constater que les deux hommes, arrivés séparément, faisaient grise mine, et se parlaient à peine. Toutefois, interrogé par les journalistes, le ministre des A.E. devait assurer que M. Chareh ne s’était douté de rien, et qu’il a lui-même rapporté à son homologue syrien ce qui s’était passé entre les deux hommes, au Parlement. L’annulation de la conférence de presse conjointe que MM. Chareh et Boueiz devaient tenir à Baabda a été expliquée par M. Boueiz par le fait que tout avait été dit la veille, au ministère des Affaires étrangères. Des rumeurs avaient attribué cette annulation à la brouille entre les deux hommes et à une séance de réconciliation sous les auspices de M. Chareh. Qui croire? Les rapports entre les deux hommes devaient être raccommodés, tant bien que mal, par le président de la République, après le départ de Baabda de son hôte syrien, rapporte-t-on de source proche de M. Hraoui. Si bien que ce sont deux hommes détendus, plaisantant, qui ont quitté ensemble le palais de Baabda. Incident clos? Pas tout à fait, puisque de toute erreur de parcours, quelque leçon peut être tirée. Il faudra quelques jours pour savoir si M. Hariri a entièrement pardonné à M. Berry les façons d’instituteur qu’il a usé à son endroit. Mais le premier résultat de ce raccommodage a été le fait que le chef du gouvernement, après avoir déclaré que le gouvernement doit être considéré comme «absent du Parlement», est revenu à de meilleures dispositions et a assisté à la séance parlementaire nocturne, comme si de rien n’était. Pour sa part, M. Farouk el-Chareh a quitté hier le Liban à bord d’un avion syrien, après une visite officielle de deux jours qui représente, par certains côtés, une première dans l’histoire des deux pays. Ce côté officiel institutionnel de la visite de M. Chareh a été relevé par le ministre des A.E. au cours d’un forum qui s’est tenu en soirée à Zouk. Répondant aux questions posées par des journalistes, M. Boueiz s’est félicité du nouveau tour que la Syrie semble vouloir donner à ses rapports avec le Liban.
Une fois de plus, les faits démontrent ce qu’il y a de malsain dans la paralysie des institutions. Dans l’éclat qui a opposé le président de l’Assemblée et le chef du gouvernement, ce sont tous les blocages d’une situation d’entente forcée qui transparaissent. Impossible, pour l’un, de faire chuter le gouvernement. Impossible, pour le second, de démissionner. Tout ...