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Actualités - CHRONOLOGIE

L'OPEP menacée d'effondrement en raison de la chute des prix du brut

Avec la chute brutale des prix du pétrole se profile le spectre d’un effondrement de l’OPEP qui pourrait céder la place à un cartel réduit aux pays pétroliers du Golfe, selon des experts de cette région. L’OPEP, formée de 11 pays, assiste en spectateur impuissant depuis deux mois à la chute des cours du brut. Le cœur du problème est une fois de plus la maladie endémique du cartel: une surproduction en raison des violations de quotas de certains de ses membres «Les derniers développements nous poussent à nous demander: est-ce le début de la fin pour l’OPEP?», s’interroge un cadre pétrolier proche des gouvernements des pays du Golfe. «L’OPEP a été créée à l’initiative du Venezuela et je crains que ce pays ne soit la cause de l’effondrement du cartel», ajoute-t-il. Le ministre séoudien du Pétrole, Ali Ben Ibrahim Al-Nouaïmi, avait invité la semaine dernière «au respect des quotas», dans un appel du pied au Venezuela. Mais Caracas a opposé une fin de non-recevoir samedi et affirmé qu’il ne pouvait «en aucun cas» respecter son quota (2,58 millions bj), qu’il dépasse de quelque 900.000 bj, selon les milieux pétroliers. La surproduction du Venezuela vient s’ajouter à celle du Nigeria, de Qatar et d’autres pays de l’OPEP. Ces violations de quotas accumulées ont conduit à une production de 28 mbj pour le cartel contre un plafond officiel de 27,5 mbj. La surproduction, combinée à la crise financière en Asie et un hiver clément dans l’hémisphère Nord, a contribué à faire chuter les prix aux alentours de 14 dollars le baril, l’un de leurs taux les plus bas depuis 1988, lorsqu’ils avaient atteint près de 10 USD le baril. Perte d’influence Une chute de quelque 6 USD dans le prix du baril au cours des quatre derniers mois a coûté au cartel plus de 20 mds USD, selon des analystes. «Si les pays de l’OPEP ne réduisent pas leur production, les prix vont sûrement chuter encore au cours des prochaines semaines, car la demande saisonnière va commencer à baisser et les compagnies étrangères vendront une partie de leurs stocks», estime un expert pétrolier. «Je crois que certains pays se demandent légitimement à quoi cela leur sert de rester membres de l’OPEP sans en tirer aucun bénéfice», ajoute-t-il. «Cela pourrait pousser d’autres membres à suivre l’exemple du Gabon et de l’Equateur et se retirer du cartel, laissant un groupe réduit comprenant essentiellement les pays arabes du Golfe», affirme-t-il. L’OPEP, créée en 1960, a dominé le marché pétrolier avant de commencer à perdre de son influence au milieu des années 80. L’émergence de nouveaux producteurs et l’augmentation de la production d’autres pays ont ramené la part de marché du groupe à moins de 40%. Les experts estiment que le remplacement du cartel par un regroupement des géants pétroliers comme l’Arabie Séoudite, l’Iran, l’Irak, le Koweit et les Emirats arabes unis pourrait garder les prix sous contrôle, mais affecterait les économies de ces pays, car ils seraient forcés d’assumer toutes les réductions de production. Ces cinq pays contrôlent près de 60% des réserves pétrolières mondiales et fournissent près du cinquième de la production mondiale.
Avec la chute brutale des prix du pétrole se profile le spectre d’un effondrement de l’OPEP qui pourrait céder la place à un cartel réduit aux pays pétroliers du Golfe, selon des experts de cette région. L’OPEP, formée de 11 pays, assiste en spectateur impuissant depuis deux mois à la chute des cours du brut. Le cœur du problème est une fois de plus la maladie...