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Actualités - CHRONOLOGIE

Prison de Roumieh : cellulaire, somnifères et détenus en cavale...

La double et mystérieuse «disparition» de deux détenus de la prison de Roumieh il y a quelques jours et l’évasion de Bhannès de Hussein Tleiss ont permis de faire la lumière sur ce qui se passe dans les prisons libanaises où les abus deviennent quotidiens et prennent des formes telles que plus personne ne sait s’il faut en rire ou en pleurer... Des rapports officiels — enfin — parvenus aux responsables relatent une série d’incidents, souvent anecdotiques, survenus au cours des dernières semaines dans la prison de Roumieh, dans le Metn. Selon l’un de ces rapports qui nous ont tous été rapportés par notre chroniqueur judiciaire Bahjat Jaber, un caporal des Forces de sécurité intérieure, Souhail Yaacoub, a été arrêté puis remis en liberté sous caution après avoir illégalement introduit un appareil de téléphone cellulaire dans l’enceinte de la prison et l’avoir «prêté» à un prisonnier, Kassem Mohamed Hajj, qui s’en est servi quatre heures consécutives pour appeler sa fiancée et ses amis avant de se faire prendre par un gardien. Selon un autre rapport, un gendarme, Souhail Lahham, a été déféré devant la justice militaire pour avoir fourni des somnifères à un détenu. D’autres rapports ont par ailleurs fait état de l’introduction dans la prison de drogues diverses et de scies portatives. Ces incidents sont survenus alors que plusieurs prisonniers - cinq au moins - sont parvenus à se faire «libérer» sur base de documents falsifiés qu’ils auraient eux-mêmes fabriqués avec du matériel fourni par des gardiens soudoyés... Des précedent depuis 1944 Toutes ces exactions ne constituent en fait pas une nouveauté puisque des scandales ont été enregistrés dans les prisons libanaises dès l’année 1944. Cette année-là et pendant deux années consécutives, rappelle-t-on, des «abadayes» détenus dans les prisons d’«Al Kalaa» et d’«Al Raml» avaient été «autorisés» à passer les fêtes de Noël, du Nouvel An, du Fitr et d’Al Adha hors des murs de la prison. L’un d’entre eux avait même été vu veillant un soir au «Kit Kat» où se trouvait aussi un haut responsable. Au début des années soixante, il était apparu qu’une détenue à la prison des femmes poursuivie pour espionnage au profit des services de renseignements israéliens entretenait des relations sexuelles avec ses gardiens. En 1964, Salim Abdel-Khalek, alors condamné à mort pour l’assassinat du père Boulos Massaad, était parvenu à prendre la fuite de la prison de Baabda après avoir scié les barreaux de sa fenêtre à l’aide d’une scie que lui avait probablement procuré un gardien. En 1976, et à la faveur des événements qui venaient d’éclater au Liban, 4.735 prisonniers avaient réussi à «s’évader» des prisons. Ce même épisode s’était répété en 1982 au moment de l’entrée à Beyrouth de l’armée israélienne qui avait permis à 487 prisonniers de prendre le large. Il reste que la situation n’est plus ou ne devrait pas être aujourd’hui ce qu’elle était dans les années 40, dans les années soixante ou au cours de la guerre libanaise. L’Etat prétend en effet avoir repris le contrôle du pays. Il serait donc grand temps de redresser la situation des prisons...
La double et mystérieuse «disparition» de deux détenus de la prison de Roumieh il y a quelques jours et l’évasion de Bhannès de Hussein Tleiss ont permis de faire la lumière sur ce qui se passe dans les prisons libanaises où les abus deviennent quotidiens et prennent des formes telles que plus personne ne sait s’il faut en rire ou en pleurer... Des rapports officiels —...