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Actualités - ANALYSE

Crise socio-économique : des obstacles difficiles à franchir...

Remarque désabusée d’un chef d’entreprise: «M. Rafic Hariri se lance dans un cycle de concertations élargies pour traiter le dossier socio-économique alors que tout le monde sait que le système ne permet aucune vraie solution, rien que des replâtrages. Nul n’ignore en effet que l’une des causes principales du problème réside dans l’incurie, dans l’incompétence, dans la corruption de toute la machinerie publique, caste politique et Administration confondues. Aucun plan, aucun programme, aucun projet ne peuvent être menés à bien tant que l’Etat ne se sera pas réformé de fond en comble.A quoi cela sert, par exemple, de dire qu’on va creuser un bassin quand l’argent liquide pour le financer se sera évaporé avant le premier coup de pioche, englouti dans de glauques magouilles…» Cette personnalité expérimentée estime que «le chef du gouvernement part dans ses concertations sur des bases faussées. Au lieu de s’inquiéter du déficit budgétaire en tant que tel ou de la difficulté de financer les projets sociaux, il devrait se pencher pour commencer sur l’instrument défectueux qu’ est l’Administration. Répétons-le, si on ne met pas fin au gaspillage, à la gabegie et à l’hémorragie de moyens qu’ils provoquent, rien ne peut être réalisé et l’on risque même d’aggraver les choses en décidant tel ou tel programme puisqu’on donnerait à la corruption une occasion de plus de se déployer. En pratique donc ce qu’il faut d’abord faire c’est activer les organismes de contrôle administratif comme le Conseil de la Fonction publique, la Cour des comptes, le Conseil de discipline générale et l’Inspection centrale. On doit également solliciter le Parquet financier et la Haute-Cour dont sont justiciables présidents ou ministres pour initier des enquêtes sérieuses sur les scandales qui éclatent régulièrement et qui connaissent rarement des suites judiciaires alors même qu’ils sont à moitié avoués par les responsables. Il faut un grand coup de balai, accompagné d’une refonte des structures au niveau des services publics, pour les moderniser et les rendre efficients». Un parlementaire opposant compatit partiellement pour sa part avec le premier ministre «qui, affirme-t-il, ne peut être tenu pour seul responsable d’une crise essentiellement imputable au système mis en place sous le nom de troïka. S’il y a partage du gâteau entre les trois présidents il doit y avoir aussi partage de la responsabilité au moment des comptes. D’autant que les sempiternelles disputes entre dirigeants ont beaucoup contribué à alimenter la crise en affectant le taux de crédibilité de l’Etat libanais et en portant un coup sérieux à l’élément de confiance indispensable dans toutes les branches de l’économie comme des finances». Ce que ce député ne veut pas trop avouer, mais qu’un haririen rappelle volontiers, c’est qu’en 1993 le chef du gouvernement a tenté d’entrée de jeu de réformer l’Administration mais s’est tout de suite heurté à un torpillage orchestré par l’Assemblée nationale… Ainsi la plupart des fonctionnaires renvoyés par la porte ont pu rentrer par la fenêtre et se faire réintégrer, grâce aux dispositions prises par les députés pour leur permettre d’introduire divers recours, notamment devant le Conseil d’Etat. Sans compter qu’auparavant les parlementaires avaient énormément réduit la liste des sanctions prévues au titre de l’épuration. Mais cela c’est un peu de la vieille histoire. Car c’est ensuite que les choses ont sérieusement empiré, l’Etat recrutant à tour de bras — de bras inutiles bien entendu —, au nom du clientélisme traditionnel et pour servir l’influence au sein de l’Administration des différents pôles politiques du pays, dirigeants en tête. Il y a eu aussi un nombre incalculable de magouilles et de scandales retentissants, entraînant de vives remontrances de la part de la Banque mondiale ou du Fonds monétaire international. Bref l’âge d’or de la corruption et de l’opacité, les chiffres vrais n’étant jamais rendus publics «et si l’on n’y met fin, il est inutile de courir après le redressement économique», concluent les opposants. Ph.A-A.
Remarque désabusée d’un chef d’entreprise: «M. Rafic Hariri se lance dans un cycle de concertations élargies pour traiter le dossier socio-économique alors que tout le monde sait que le système ne permet aucune vraie solution, rien que des replâtrages. Nul n’ignore en effet que l’une des causes principales du problème réside dans l’incurie, dans l’incompétence,...