Robert de Niro furieux : je ne reviendrai plus en France

L’acteur américain Robert De Niro, «largement au-delà de ce qu’on appelle furieux», jure qu’il ne reviendra plus en France, après l’interrogatoire dont il a fait l’objet dans le cadre d’une enquête sur un réseau international de prostitution. L’acteur a été entendu dans cette affaire comme témoin, à Paris, le 10 février pendant neuf heures par le juge Frédéric N’Guyen. «Je ne reviendrai plus en France. Je déconseillerai à mes amis de venir en France. Le Festival (du cinéma) de Cannes, j’en ai rien à foutre», lance-t-il au quotidien «Le Monde» qu’il a reçu dans son appartement du palace parisien le Bristol. «Et votre (médaille de la) Légion d’honneur, je vais vous la renvoyer à l’ambassade, vite fait. Je ne vois pas de raison de garder ce genre de machin de la part d’un pays qui bafoue sa propre devise «liberté», égalité, fraternité», poursuit-il, encore à Paris pour les besoins du tournage d’un film. «Je n’ai jamais payé une femme de ma vie. Et si je l’avais fait, ce ne serait pas un crime, mais il se trouve que je n’ai jamais eu à le faire», affirme le héros de «Taxi Driver», 54 ans. L’avocat de l’acteur a déposé plainte contre le juge pour violation du secret de l’instruction et abus de pouvoir. Il lui avait en outre fait part de la volonté de son client de coopérer à la condition que ses contraintes d’emploi du temps soient prises en compte. «On n’avait aucune charge contre moi. On voulait me montrer des photos de jeunes femmes et savoir si je les connaissais. Oui, j’en connais une et j’en ai rencontré deux». «Les avez-vous payées?» «Moi! Non, non et non!», déclare l’acteur. «Et maintenant... je suis obligé d’expliquer à ma famille que je ne suis qu’une victime accidentelle de tout ça, mais il y a toujours ce faux bon sens qui ne veut pas de fumée sans feu», ajoute-t-il. Une telle chose aurait-elle pu lui arriver aux Etats-Unis? «Oui, tout à fait. mais ce n’est pas la question. je suis un invité dans votre pays... La France est connue pour être une terre de liberté. C’est en France que les cinéastes victimes du maccarthysme sont venus se réfugier, et des musiciens sont venus ici pour être aimés et reconnus. Pas pour être harcelés». Depuis début 1997, le juge N’Guyen enquête sur ce dossier dans lequel les noms de personnalités du show-biz circulent. Les animateurs présumés du réseau, un ancien mannequin scandinave et un photographe français, sont soupçonnés d’avoir employé une quarantaine de jeunes femmes travaillant aussi bien pour des hommes d’affaires que pour des princes arabes. (AFP)