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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Importante participation estudiantine au séminaire organisé par la fondation Joseph et Laure Moghaizel L'université, espace de culture démocratique ?

Contrer la régression du sens de la chose publique, démanteler des démarcations mentales et rétablir l’université au Liban en tant qu’espace de dialogue, de respect mutuel et de changement dans les comportements sociaux, tels sont les principaux objectifs du séminaire auquel ont participé, le samedi 21 février, plus de soixante étudiants de différentes universités et des responsables des affaires estudiantines. Organisé par la Fondation Joseph et Laure Moghaizel, en coopération avec l’Union européenne et dans le cadre du programme de la fondation: «Observatoire de la démocratie au Liban», le séminaire pose pour la première fois au Liban une problématique estudiantine, dégagée des exploitations politiciennes qui fragmentent l’action des étudiants et ne contribuent pas à la promotion, par le canal des universités, du capital humain du Liban et l’émergence d’une relève nationale. Dialogue: espace et apprentissage Le séminaire, dont la coordination est assurée par le professeur Antoine Messarra, est centré autour du thème: «La démocratie universitaire: l’université est-elle un espace de dialogue, de respect mutuel et de changement dans les comportements sociaux?» Le professeur Messarra pose la problématique des relations humaines à l’université, problématique axée autour des notions de dialogue, de diversité, d’acceptation de la différence, de respect mutuel, de norme, de mérite, d’ouverture, d’esprit critique, d’éthique dans les rapports sociaux... «L’université, dit-il, reproduit-elle la société ou est-elle vécue par les étudiants comme un espace privilégié pour acquérir une culture démocratique?» Il appartient aux jeunes Libanais «qui viennent d’un système de démarcation mentale» (Julie Daccache) de «rétablir l’université en tant que milieu d’interaction avec la société, mais au-dessus de toutes les institutions sociales par les valeurs qu’elle transmet et défend (Nabil Khalifé). La vie universitaire a aussi pour fonction de promouvoir «l’éveil à la démocratie» (Samir Costantine), de contribuer à une «renaissance culturelle» (Mohammed Hammoud), de promouvoir une «intelligence relationnelle» (Nada Moghaizel Nasr). Il appartient surtout aux jeunes de «rétablir un espace de dialogue et d’échange» (Abdo Kahi). On relève que «la vie universitaire reflète l’extérieur et permet d’entrevoir l’avenir, parce qu’elle est chargée d’indicateurs sur ce que sera l’élite de demain» (Paul Morcos). Les débats portent sur trois problèmes: la description du vécu relationnel, les expériences pionnières et les perspectives d’action. Les étudiants déplorent notamment des manifestations de fanatisme et d’intolérance, des recours à la mobilisation confessionnelle, le piston pour l’entrée dans certaines institutions, l’absence prolongée d’enseignants qui continuent pourtant à toucher leurs salaires, la pratique de cours-dictées et l’obligation de reproduire ce qui est appris, ce qui constitue une «forme de culture de la docilité», la non-application des dispositions légales concernant la participation des étudiants à certains conseils, «bien qu’on ne puisse pas alléguer des raisons régionales ou internationales». Une intolérance se manifeste dans des expressions du genre: «Ceux-là il est interdit qu’ils soient avec nous!» ou bien: «C’est notre université». Quant au piston, il est considéré comme une «atteinte à la libre réalisation de la personne» (May Elian). On déplore aussi que l’ouvrage de l’enseignant soit «la référence unique» (Cosette Karam), l’inorganisation de l’espace physique (Carlos Daoud), les conflits entre enseignants et qui se répercutent sur les rapports avec les étudiants, des pratiques discrétionnaires de l’administration universitaire. On souligne que la guerre est «un système d’imposition qui risque de se poursuivre par d’autres moyens» (Nabil Khalifé). Expériences positives et pionnières Les aspects positifs ne manquent pas. Il s’agit notamment de rencontres périodiques avec des étudiants, d’une information organisée sur les règlements universitaires, et de l’existence d’instances pour le règlement des conflits. Certaines procédures exigent du courage, dont la requête présentée par une étudiante au Conseil de discipline et qui a débouché sur un règlement équitable. On fournit aussi l’exemple de l’union des étudiants sur des questions estudiantines, alors qu’ils appartiennent à des formations politiques opposées. Le secrétaire général de la Fondation Joseph et Laure Moghaizel, Fady Moghaizel, relève que «la guerre a rompu une continuité démocratique». Pour éviter aujourd’hui le recul de la culture démocratique, «les étudiants doivent éviter de se considérer comme la continuité fatale de ce que des partis lancent comme slogans sur le marché. Eviteront-ils d’être les otages des autres? Si les affaires estudiantines, au sens universitaire, ne les unifient pas, quoi d’autre les unifierait? (Carole Dagher). On propose un apprentissage du dialogue, une charte des droits et devoirs de l’étudiant et un changement graduel, ciblé et par étapes (Nada Moghaizel Nasr). On propose aussi «la collecte d’informations, l’organisation de l’information et la mise en place de substituts au lieu de la critique stérile et, à toutes les phases, la participation avec un langage scientifique à la décision de nature scientifique» (Khairiyyeh Kdouh). Un recensement des activités modèles est en cours par Roula Mikhaïl, membre de l’équipe du projet. En outre, des activités de terrain sont prévues, sous la direction du professeur Antoine Messarra, et en continuité avec le séminaire, en vue de la promotion de la culture démocratique dans les écoles et les universités.
Contrer la régression du sens de la chose publique, démanteler des démarcations mentales et rétablir l’université au Liban en tant qu’espace de dialogue, de respect mutuel et de changement dans les comportements sociaux, tels sont les principaux objectifs du séminaire auquel ont participé, le samedi 21 février, plus de soixante étudiants de différentes universités et...