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Actualités - CHRONOLOGIE

Chirac annonce une solution technique proche mais les préparatifs militaires s'intensifient Annan attend le feu vert de Washington pour une mission de la dernière chance à Bagdad (photos)

Les efforts diplomatiques et les préparatifs militaires se sont intensifiés hier dans la crise irakienne , et le président Jacques Chirac a estimé qu’une «solution acceptable est techniquement proche». Ces efforts ont continué à s’articuler autour d’une éventuelle «mission de la dernière chance» du secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, à Bagdad, porteur d’un projet de solution de la crise née du refus de l’Irak d’ouvrir huit sites sensibles, sans condition, devant les inspecteurs en désarmement de l’ONU. M. Annan attendait dans la nuit une réponse des Etats-Unis à des propositions de règlement. Il a indiqué qu’il se rendrait à Bagdad si les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité — Grande-Bretagne, Chine, France, Russie, Etats-Unis — se mettaient d’accord sur une formule de «solution réalisable». Le Conseil a effectivement entamé aux premières heures de l’aube (heure de Beyrouth) une réunion informelle de consultations afin de se prononcer sur la question. Mais d’après M. Annan, hier en fin de soirée, la perspective du voyage à bagdad «se rapproche». Selon des diplomates occidentaux à New York, la Grande-Bretagne s’est ralliée à une proposition de la France sur l’instauration d’un régime spécial pour les inspections des «sites présidentiels». Cette proposition, soutenue par la Russie et la Chine, suggère que les édifices se trouvant sur les sites sensibles soient inspectés par des équipes nommées par M. Annan et se composant de représentants des 21 Etats membres de l’UNSCOM, la Commission spéciale de l’ONU chargée de désarmer l’Irak. Si Washington acceptait cette proposition de sorte que des inspecteurs de l’UNSCOM seraient toujours au cœur des équipes d’inspections des palais présidentiels, les conditions pour une mission de M. Annan seraient réunies, selon les diplomates. M. Annan avait dépêché dimanche à Bagdad des experts chargés d’effectuer un relevé des huit «sites présidentiels» controversés. «Techniquement on est proche» d’une «solution acceptable (de la crise irakienne) e respectueuse de toutes les résolutions des Nations Unies», a déclaré hier le chef de l’Etat français Jacques Chirac. Il «faut maintenant faire un effort décisif», a affirmé M. Chirac, cité par le porte-parole de la présidence de la République, Catherine Colonna. A la veille de recevoir, aujourd’hui, le ministre irakien des Affaires étrangères, Mohammad Saïd al-Sahhaf, M. Chirac a exprimé l’espoir que Kofi Annan se rende en Irak «le plus rapidement possible et que sa visite permette de trouver une solution». M. Sahhaf a annoncé qu’il rencontrerait demain à Paris le secrétaire général de l’ONU, dans une déclaration au quotidien jordanien «Al-Raï». L’escale de M. Annan à Paris n’était cependant toujours pas confirmée hier à Paris. A Beyrouth, où il se trouvait hier dans le cadre de l’offensive diplomatique irakienne, M. Sahhaf a indiqué que son pays ferait «tout ce qui est en son pouvoir» pour que réussisse une éventuelle mission de M. Annan à Bagdad (VOIR PAR AILLEURS). Une éventuelle visite de M. Annan à Bagdad a été qualifiée par le président égyptien Hosni Moubarak de «dernier espoir» pour éviter une frappe américaine, dans un entretien publié lundi par le quotidien britannique «Financial Times». Le secrétaire au Foreign Office, M. Robin Cook, a indiqué que la Grande-Bretagne était «tout à fait favorable» à une mission de M. Annan à Bagdad, «à condition qu’elle soit prise au sérieux» par les autorités irakiennes. Le secrétaire américain à la Défense, William Cohen, avait toutefois prévenu, dès dimanche soir, que «si le secrétaire général de l’ONU se rend effectivement à Bagdad (...) il ira dans le seul but de dire à Saddam Hussein de se conformer complètement aux résolutions des Nations Unies». Le chef de la diplomatie russe Evgueni Primakov a estimé hier qu’un voyage de M. Annan à Bagdad serait «positif» à condition qu’il ne soit pas porteur d’un «ultimatum». Le pape Jean-Paul II a effectué samedi une démarche auprès de l’ONU, encourageant le secrétaire général à se rendre à Bagdad, a indiqué le Vatican hier. Les efforts diplomatiques pour résoudre la crise irakienne ont été également marqués par la visite à Bagdad du ministre qatariote des Affaires étrangères Hamad Ben Jassem al-Thani, la première d’un chef de la diplomatie d’une monarchie du Golfe depuis l’invasion irakienne du Koweit, en août 1990. Mais l’activité ne s’est pas relâchée, pour autant, sur le plan militaire. L’Australie est devenue le troisième pays, après les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, à envoyer des troupes dans le Golfe, annonçant l’envoi mardi d’un détachement du régiment d’élite australien, le Spécial Air Service (SAS) et deux Boeing 707 ravitailleurs. Le Danemark a annoncé, de son côté, l’envoi d’un appareil de transport militaire de type Hercules pour soutenir une éventuelle frappe, pour laquelle Washington et Londres ont déployé dans la région le plus important dispositif militaires depuis la guerre du Golfe en 1991. (AFP, Reuters)
Les efforts diplomatiques et les préparatifs militaires se sont intensifiés hier dans la crise irakienne , et le président Jacques Chirac a estimé qu’une «solution acceptable est techniquement proche». Ces efforts ont continué à s’articuler autour d’une éventuelle «mission de la dernière chance» du secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, à Bagdad,...