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Actualités - CHRONOLOGIE

Le président de la commission européenne s'est entretenu avec Hraoui , Berry et Boueiz Le partenariat libano-européen et la crise irakienne au centre des rencontres de Santer (photo)

Le projet de partenariat libano-européen, la crise irakienne, la situation au Liban-Sud et le processus de paix régionale étaient au centre des entretiens qu’a eus le président de la Commission européenne, M. Jacques Santer, avec le chef du Parlement, M. Nabih Berry, et le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz. M. Santer, qui était l’hôte à déjeuner du président Elias Hraoui, a aussi effectué une visite touristique au palais de l’émir Béchir à Beiteddine où il a été accueilli par le ministre des Déplacés et chef du Parti socialiste progressiste, M. Walid Joumblatt. Le déjeuner de Baabda s’est déroulé en présence du ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, du chef de la diplomatie suédoise en visite au Liban, Mme Lena Hjelm-Wallen, et de plusieurs autres personnalités. Concernant le projet de partenariat libano-européen, M. Santer n’a pas nié l’existence de certaines difficultés, affirmant cependant que lorsqu’il y a une volonté politique d’améliorer les relations entre les deux parties, les obstacles peuvent être surmontés. Au sujet de la crise irakienne, M. Santer s’est déclaré favorable à une solution pacifique et a mis en garde contre les retombées d’un recours à la force. Au deuxième et dernier jour de sa visite officielle au Liban, ultime étape d’une tournée régionale qui l’a mené en Egypte, en Israël, dans les territoires palestiniens, en Jordanie et en Syrie, M. Santer s’est rendu d’abord auprès du chef du Législatif, M. Nabih Berry, à Aïn el-Tiné, après avoir inauguré au Summerland la conférence euro-méditerranéenne sur l’électricité (VOIR PAR AILLEURS). L’entretien d’une demi-heure s’est déroulé en présence notamment du chef de la délégation de la Commission européenne à Beyrouth, M. Dimitri Kourkoulas, et a porté sur la situation dans le pays et plus particulièrement au Liban-Sud, la crise irakienne, ainsi qui sur les relations entre le Liban et l’Union européenne. Plus tard, le responsable européen a qualifié ses échanges avec le chef du Législatif de «francs, fructueux et constructifs». Le chef du Parlement, a-t-il dit, «m’a confirmé son attachement à un développement des relations du Liban avec l’Union européenne, à travers la conclusion d’un accord d’association bilatérale que nous sommes en train de finaliser». M. Berry, a ajouté le président de la Commission européenne, a aussi mis l’accent sur l’importance des «actions entreprises en vue de conforter les relations traditionnelles entre l’Europe et le Liban dans le cadre de la régionalisation». M. Santer s’est ensuite prononcé pour une mise en application de la résolution 425 des Nations Unies avant de souligner le soutien de l’Europe au Liban. «Nous étions toujours du côté du Liban, également dans les heures les plus difficiles. Aujourd’hui aussi, notre contribution à la reconstruction (du pays) est la plus importante. Nous cherchons à coopérer, sur cette voie de la reconstruction, dans la réalisation d’un véritable partenariat entre le Liban et l’Union européenne, à travers un accord d’association», a-t-il déclaré. De sources proches de M. Berry, on apprend que le chef du Législatif a expliqué à son hôte que la proposition israélienne d’un retrait opéré sur base de la 425 est «un piège dans lequel le Liban ne tombera pas». M. Berry a réaffirmé le refus du Pouvoir de s’engager avec Tel-Aviv dans des pourparlers portant sur des arrangements de sécurité. «Le Liban sera le dernier pays arabe à signer un accord de paix avec Israël, après un retrait total et inconditionnel du Liban-Sud», a-t-il réaffirmé. En ce qui concerne le partenariat libano-européen, M. Berry a mis l’accent sur «le désir» libanais d’un rapprochement libano-européen, notamment sur le plan économique. «Nous souhaitons que les Européens jouent un rôle effectif et exceptionnel au Moyen-Orient et plus particulièrement au niveau du conflit arabo-israélien parce que les Etats-Unis ne peuvent, malheureusement, que se ranger du côté d’Israël», a ajouté le chef du Législatif, qui, selon les mêmes sources, a souhaité que ce rapprochement libano-européen se concrétise à l’avenir à travers le Marché arabe commun. «En attendant, nous soutenons les efforts déployés en vue d’un rapprochement avec l’Europe», a ajouté M. Berry. Le chef du Législatif a salué l’attention que l’Europe accorde «aux souffrances du peuple libanais, et que nous voyons se traduire sur le plan politique», avant d’exprimer l’espoir d’un soutien économique au Liban-Sud, «non pas à travers des aides, mais à travers un échange commercial». Il a notamment souhaité que l’Union européenne ouvre ses marchés aux agrumes libanais et, selon les mêmes sources, M. Santer a promis de donner suite à cette affaire. En ce qui concerne la crise irakienne, le chef du Législatif a réitéré son point de vue, soulignant à l’adresse de son interlocuteur que le but de l’attaque envisagée par les Américains n’est pas de renverser le régime de Saddam Hussein mais d’effriter l’Irak et de créer dans ce pays une série de mini-Etats. «Ceux-ci, a-t-il ajouté, ne se limiteront pas à l’Irak. Ils constitueront des étincelles qui iront embraser les sources du pétrole». Au palais Bustros M. Santer s’est ensuite rendu au palais Bustros où il a eu un bref tête-à-tête avec M. Boueiz avant le début d’une réunion élargie aux membres des deux délégations. Ont participé aux entretiens, côté libanais, le secrétaire général des AE, M. Zafer el-Hassan, le directeur des affaires politiques, M. Samir Khoury, le responsable du département des organisations internationales, M. Walid Nasr, le chef du cabinet du ministre, M. Melhem Mesto, et le conseiller Walid Abboud. La délégation européenne était composée du chef de la délégation de la Commission européenne à Beyrouth M. Dimitri Kourkoulas, du porte-parole de la Commission européenne, M. Klaus Van Der Pas, du conseiller de M. Santer, Mme Christine Roger, et de M. Thomas Dupla Del Moral, responsable au département des relations extérieures. A l’issue de la réunion, MM. Santer et Boueiz ont organisé une conférence de presse conjointe. Le ministre a indiqué que les entretiens ont porté sur les relations entre le Liban et l’Union européenne avec pour arrière-fond la conférence de Barcelone. «A cette époque, le ministère des AE a commencé des discussions avec les ministères concernés au sujet des accords de partenariat, a-t-il dit. D’importants progrès ont été réalisés mais nous avons dû faire face à des obstacles techniques: c’est-à-dire le problème des tarifs douaniers et la libéralisation douanière; les aides liées à l’infrastructure et ainsi de suite. Je voudrais dire que ces difficultés ne sont pas essentielles. En d’autres termes, on ne peut pas parler de contradictions entre la vision économique libanaise et le point de vue européen. Il s’agit de problèmes ponctuels liés aux besoins du Liban après la guerre». M. Boueiz a par ailleurs réaffirmé la position du Liban au sujet de la crise irakienne: «Nous estimons que l’attitude de l’Europe sur cette question est caractérisée par la sagesse, contrairement à l’autre attitude aventuriste (en allusion à la position des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne). Le règlement de cette crise doit être politique et diplomatique. Nous mettons en garde contre une opération militaire, car dans ce cas, tout le monde sait comment les choses commencent mais personne ne peut dire comment elles vont se terminer». Pour sa part, M. Santer a affirmé que «la crise avec l’Irak doit être résolue par des moyens diplomatiques». «Toute autre alternative, que certains voudraient appliquer, contribuerait à une plus grande déstabilisation dans la région et pourrait avoir des conséquences difficiles encore à mesurer», a-t-il ajouté. Evoquant sa mission au Liban, M. Santer a indiqué qu’elle «visait à resserrer les liens» de l’Union européenne avec le pays du Cèdre dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen proclamé en 1995 à Barcelone. «Nos experts doivent s’asseoir ensemble pour donner une impulsion à un accord d’association entre le Liban et l’UE. Quand une volonté politique existe, les difficultés peuvent être surmontées», a-t-il précisé. Selon M. Santer, une conférence interministérielle des 15 pays de l’UE et de 12 pays méditerranéens se tiendra en juin prochain à Palerme. Le président de la Commission européenne s’est ensuite rendu à Baabda où il s’est entretenu avec le président Elias Hraoui avant d’organiser une conférence de presse écourtée en raison de sa visite touristique au palais de l’émir Béchir à Beiteddine.
Le projet de partenariat libano-européen, la crise irakienne, la situation au Liban-Sud et le processus de paix régionale étaient au centre des entretiens qu’a eus le président de la Commission européenne, M. Jacques Santer, avec le chef du Parlement, M. Nabih Berry, et le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz. M. Santer, qui était l’hôte à déjeuner du...