Réduction de 25% des taxes par an à partir de 1999 sur les produits industriels Suppression graduelle des barrières douanières entre le Liban et la Syrie (photo)

Le Liban et la Syrie ont décidé de réduire de 25% par an les tarifs douaniers sur les produits industriels à partir du premier janvier 1999, pour parvenir à terme à l’abolition totale des barrières douanières entre les deux pays en prélude à l’établissement d’un marché commun arabe. L’accord qui doit être approuvé par le Conseil supérieur libano-syrien avant d’entrer en vigueur a été conclu à l’issue d’une réunion, samedi à Damas, de la commission ministérielle économique conjointe présidée par les chefs des gouvernements des deux pays, MM. Mahmoud Zoghbi et Rafic Hariri. Dans une déclaration à la presse, ce dernier à qualifié d’«historique» cet accord douanier, précisant que le dossier des échanges agricoles entre le Liban et la Syrie sera examiné ultérieurement. La réunion de samedi est le couronnement d’une série d’entretiens entre des experts des deux pays ces dernières semaines. Les discussions se sont déroulées avec la participation, côté libanais, des ministres de l’Industrie, M. Nadim Salem, des Affaires financières, M. Fouad Siniora, de l’Economie et du Commerce, M. Yassine Jaber et de M. Nasri Khoury, secrétaire général du Conseil supérieur libano-syrien. La délégation syrienne était pour sa part composée du vice-premier ministre pour les Services, M. Rachid Akhtarini, du vice-premier ministre pour les Affaires économiques, M. Sélim Yassine, des ministres de l’Economie et du Commerce extérieur, M. Mohammed Imadi, des Affaires financières, M. Khaled Mahayni, de l’Agriculture et de la réforme agraire, M. Assaad Moustapha, de l’Industrie, M. Ahmed Nizameddine et de l’Information, M. Mohammed Salmane. Selon le procès verbal de la réunion, MM. Hariri et Zohbi ont examiné les obstacles qui entravent les échanges des produits agricoles et industriels entre les deux pays et passé en revue les accords conclus entre les deux Etats conformément au «Traité de fraternité, de coopération et de coordination» qui lient la Syrie et la Liban. M. Hariri a déclaré que la suppression des barrières douanières ouvrira à l’industrie nationale un marché de 16 millions de consommateurs. En 1996, le Liban a importé pour 308 millions de dollars de produits syriens, principalement des produits pétroliers et exporté vers ce pays pour 70 millions de dollars. «Les entretiens étaient positifs et objectifs, a déclaré M. Hariri (...). Cet accord est historique et il est le premier du genre entre le Liban et la Syrie. Il permettra aux Syriens d’écouler leurs marchandises au Liban et de les exporter vers des pays tiers à partir de nos ports. L’accord a par ailleurs ouvert aux industriels libanais un marché de 16 millions de personnes où ils pourront écouler leurs produits sans entraves. De nombreux produits qui ne peuvent pénétrer sur le territoire syrien pourront ainsi être importés du Liban. D’autre part, avec une réduction de 25% par an des tarifs douaniers, au bout de quatre ans, les barrières douanières entre les deux pays seront abolies». Le dossier agricole Le chef du gouvernement a indiqué que «les relations agricoles bilatérales seront développées lors de réunions ultérieures. Nous prendrons en considération la nécessité de protéger les agriculteurs libanais. Nous en avons discuté avec les frères syriens qui se sont montrés compréhensifs. Ils ont dit que leur principal souci était que les agriculteurs libanais puissent écouler leurs produits à l’intérieur du Liban afin que ce secteur soit soutenu», a-t-il dit. Rappelons que les agriculteurs libanais se plaignent de la concurrence des produits agricoles syriens souvent introduits au Liban en contrebande. Dans ce cadre, le procès verbal publié par l’agence syrienne Sana indique qu’une réunion doit avoir lieu dans un délai d’un mois entre les ministres de l’Agriculture des deux pays pour examiner les propositions élaborées par la commission technique agricole conjointe. A l’issue de la réunion, M. Zohbi a offert un déjeuner à l’honneur de M. Hariri et des membres de la délégation libanaise, en présence du vice-président syrien, M. Abdel-Halim Khaddam. Interrogé par les journalistes, M. Khaddam a déclaré que l’accord sur les tarifs douaniers «s’inscrit dans le cadre des mesures successives visant à renforcer les relations entre les deux pays frères. Nous espérons que cela constitue un pas supplémentaire vers l’établissement d’un marché arabe commun».