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Actualités - CHRONOLOGIE

Monicagate : Stéphanopoulos n'a rien vu et Al Gore croit son ami Clinton

Fort de la remontée qu’il a réalisée dans les sondages, après deux semaines catastrophiques provoquées par l’affaire Monica Lewinsky, et comme pour conforter son avantage, Bill Clinton a fait donner à nouveau la vieille garde, au cours des dernières heures. Après un témoignage des plus favorables de son ancien conseiller George Stephanopoulos, c’est Al Gore qui est monté au rempart hier, pour la seconde fois en une semaine, pour dire qu’il «croit» le président lorsqu’il dément avoir eu une liaison avec l’ancienne stagiaire à la Maison-Blanche. «Le président a démenti ces accusations, et je le crois», a affirmé M. Gore lors d’une interview à la chaîne NBC enregistrée lundi. «Il n’est pas seulement le président de notre pays. Il est aussi mon ami», a-t-il ajouté. Interrogé sur le fait de savoir si un président doit être jugé sur sa conduite dans la vie privée, M. Gore a refusé de se prononcer, estimant qu’il revenait «au peuple américain de décider». «Cette question, je pense, ne se pose plus après les démentis du président contre les accusations qui ont été portées. Et je le crois», a-t-il insisté. Tout en affirmant qu’il respectait l’analyse de l’épouse de Bill Clinton, le vice-président n’a pas repris à son compte l’idée d’une «vaste conspiration de la droite» exprimée la semaine dernière par la «première dame». «Je pense que les attaques menées ouvertement depuis six ans maintenant contre le président et le gouvernement sont suffisantes pour qu’on puisse dire qu’elles sont sans précédent», a-t-il simplement déclaré. Quant à George Stephanopoulos, il a témoigné devant un «grand jury» sur le fonctionnement des divers services de la Maison-Blanche. A l’issue de sa déposition, l’ancien conseiller de Bill Clinton a déclaré aux journalistes n’avoir pas été au courant d’une éventuelle liaison entre le président et Monica Lewinsky, qu’il a par ailleurs eu l’occasion de croiser à la Maison-Blanche. «Coïncidence» Il a ajouté, en réponse à une question, n’avoir remarqué aucune attitude particulièrement amicale du président à l’égard de la stagiaire. Caroline Self, une autre stagiaire qui travaillait au bureau de Betty Currie, secrétaire du président, a été elle aussi entendue par le «grand jury». Elle a dit à des journalistes n’avoir remarqué aucune liaison entre le président et Monica Lewinsky ou toute autre stagiaire. Selon des sources proches de l’enquête, Caroline Self a, en tant que collaboratrice de Betty Currie, signé la plupart des reçus pour des colis expédiés par coursier à la Maison-Blanche par Monica Lewinsky après son transfert au Pentagone. Elle n’en a pas parlé aux journalistes après sa déposition mais son père, Hank, a dit qu’elle avait signé des reçus pour «pas mal de colis». Le gérant de la société de messageries Speed Service, qui s’est chargée du transport de ces colis, a pour sa part reconnu être parent par alliance avec l’agent littéraire Lucianne Goldberg, un des personnages clés du scandale. Jeff Hershman a déclaré que Lucianne Goldberg, une républicaine déclarée, était une tante de son épouse. Pendant la campagne présidentielle opposant le démocrate George McGovern à Richard Nixon, en 1972, elle s’était déjà illustrée en se faisant passer pour une journaliste à bord de l’avion utilisé pour sa campagne par le candidat démocrate. Elle avait ainsi recueilli des renseignements sur le candidat, ses collaborateurs et les journalistes couvrant sa campagne afin de les transmettre au camp Nixon. Son rôle a été dévoilé au cours de l’enquête sur le scandale du Watergate, qui a contraint Nixon à la démission, en 1974. Lucianne Goldberg s’est targuée d’avoir donné à Linda Tripp l’idée d’enregistrer les confidences de Monica Lewinsky et d’avoir ensuite remis elle-même les enregistrements au procureur indépendant Kenneth Starr, chargé de l’enquête Whitewater. Jeff Hershman a dit que Lucianne Goldberg lui avait téléphoné fin décembre ou début janvier et avait affirmé que «Bill avait une petite amie et que nous avions transmis des colis de l’une à l’autre». Elle a ajouté qu’il serait appelé à témoigner sur ces livraisons et, de fait, Jeff Hershman a peu après été contacté par les avocats de Paula Jones et par le procureur Starr. On ignore comment Lucianne Goldberg, qui a assuré n’avoir eu aucun contact avec le procureur Starr ou avec la procédure engagée par Paula Jones, a pu ainsi prévenir son neveu de sa prochaine convocation. Jeff Hershman a qualifié de «coïncidence démente» le fait qu’il ait eu à témoigner des livraisons de colis alors qu’il est apparenté à Lucianne Goldberg.
Fort de la remontée qu’il a réalisée dans les sondages, après deux semaines catastrophiques provoquées par l’affaire Monica Lewinsky, et comme pour conforter son avantage, Bill Clinton a fait donner à nouveau la vieille garde, au cours des dernières heures. Après un témoignage des plus favorables de son ancien conseiller George Stephanopoulos, c’est Al Gore qui est...