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Actualités - DISCOURS

Dans des allocutions prononcées sous la voûte du parlement Menem : nous souhaitons collaborer à une paix durable au P.O. Berry : pas d'accord avec Israël au détriment de la Syrie (photos)

Au deuxième jour de sa visite «historique» au Liban, le président de la République d’Argentine, M. Carlos Menem, a réitéré l’appui de son pays à «la souveraineté et à l’intégrité territoriale du Liban». M. Menem, qui a prononcé hier un discours au Parlement en présence du président Nabih Berry, des députés et de plusieurs ministres, a déclaré que son gouvernement était prêt à «collaborer à l’instauration d’une paix durable dans la région». Il a aussi souhaité développer les relations économiques de l’Argentine avec le Liban et plus généralement avec les pays arabes. Il a annoncé l’organisation dans le courant de l’année d’une rencontre entre des exportateurs argentins et des partenaires du monde arabe. M. Berry a pour sa part axé son allocution sur les agressions israéliennes au Liban-Sud, soulignant que «le Liban ne s’embarquera dans aucun arrangement unilatéral au détriment de la Syrie». Répondant aux propositions israéliennes concernant l’acceptation conditionnelle de la résolution 425, le chef du Législatif a indiqué que «ce qui régit la relation entre le Liban et Israël est la convention d’armistice de 1949». M. Menem est arrivé à 11h au Parlement où il a été accueilli par le président Berry et les membres du bureau de la Chambre. Après la cérémonie officielle, les deux délégations ont gagné l’hémicycle, où M. Berry a prononcé (en français) un long discours qu’il a entamé en rappelant les origines levantines de M. Menem. «A l’occasion de cette visite, a-t-il dit, nous manifestons notre joie par deux fois: d’abord parce que notre illustre hôte est originaire de la localité syrienne de Yabroud; il a été élevé dans un foyer où ont prévalu les traditions arabes, et où se sont harmonieusement conjuguées les civilisations arabe et argentine. «La deuxième raison pour laquelle nous nous réjouissons est que, tout en étant à la tête de la première magistrature d’Argentine, il œuvre en vue de consolider les relations entre son pays d’origine, la Syrie, et sa patrie l’Argentine, de même qu’il ne cesse d’être concerné par la réalisation de la paix au Proche-Orient. «Cette visite, a ajouté le chef de Législatif, ravive la sympathie témoignée par les Libanais, les Syriens et tous les fils de l’Orient arabe à l’égard de leur diaspora répartie dans le monde entier, dont les membres ne se sont établis dans aucun pays comme conquérants mais comme force de travail, de science et de créativité. Ils ont prouvé leur capacité à s’intégrer dans les pays d’accueil, non seulement à travers leur conduite démocratique dans la vie politique, mais comme partenaires actifs dans la vie économique. «Du fait qu’il y a en Argentine des députés et sénateurs d’origine libanaise, nous mettons l’accent sur la nécessité de leur participation au troisième congrès des parlementaires d’origine libanaise, qui doit se tenir au Liban le 18 avril 1998, date commémorant le deuxième anniversaire du massacre perpétré à Cana». M. Berry a encore dit: «Tout en accueillant favorablement vos aspirations visant à permettre à votre pays de jouer un rôle aux plans international et proche-oriental et à contribuer au règlement des conflits, nous souhaitons voir ce rôle se baser sur les vérités relatives aux luttes et situations conflictuelles. C’est pourquoi, je voudrais attirer votre attention sur le fait que le Liban ne cesse depuis une cinquantaine d’années d’être exposé aux agressions israéliennes quotidiennes au cours desquelles sont utilisées les armes les plus sophistiquées y compris les armes destructives et internationalement prohibées. Ces agressions ont tout particulièrement pris pour cible les civils et les divers aspects de la vie». Violation de la convention d’armistice «Ces agressions, a poursuivi M. Berry, constituent dans leur fondement une violation permanente de la convention d’armistice de 1949 et ont causé des destructions, des dégâts et des massacres qu’aucun peuple ne peut supporter et dont la barbarie dépasse toute imagination. «Les agressions israéliennes ne se sont pas limitées à la transformation du Liban en champ de tir réel, mais Israël a été jusqu’à occuper une partie du territoire libanais. En dépit de l’adoption de la résolution 425 le 19 mars 1978, Israël a continué à utiliser la force militaire contre notre pays pacifique et a envahi de nouveau les deux tiers du territoire libanais en 1982». «La dimension de l’occupation israélienne, a déclaré M. Berry, s’est rétrécie, comme le monde peut le constater du fait de la résistance qui est devenue l’arme de la paix libanaise; mais les agressions israéliennes sont devenues plus violentes et plus destructives, comme en témoignent les événements de la dernière semaine de juillet 1993 et aussi l’opération baptisée «Raisins de la colère» lancée contre le Liban en avril 1996, laquelle a abouti à ce qu’on appelle l’entente d’avril (...). Je tiens à porter à votre attention que l’armée israélienne prend pour cible les écoles, les hôpitaux, les édifices religieux et les quartiers civils. Les victimes des bombardements aériens et à l’artillerie sont toujours des enfants, des femmes et des vieillards. En 1994 vingt-sept élèves ont été blessés lorsqu’ils ont été surpris par un bombardement israélien tandis qu’ils quittaient leur école à Nabatiyeh: cette année même, un massacre criminel a été perpétrée à Deir el-Zahrani quand l’armée de l’air israélienne a bombardé un bâtiment résidentiel. Le même massacre a été perpétré en 1995 par des bombes à fragmentation à Kabrikha, Kfarremmane, Jarjouh et Chacra. Les victimes étaient dans leur majorité des enfants et des femmes. «Au nombre des «exploits» de 1996, a ajouté le président de la Chambre, figurent les massacres de Mansouri, Sohmor, Nabatiyeh et Cana. A Cana, le 18 avril 1996, peu après 14 heures, l’artillerie israélienne a ouvert le feu sur un complexe abritant le Q.G. fidjien relevant des forces des Nations Unies opérant au Liban-Sud. Dans le même temps où plus de 800 Libanais étaient venus trouver refuge au complexe précité. On a recensé une centaine de morts et un plus grand nombre de blessés. «Les agressions perpétrées contre les Libanais dans leurs biens et personnes ne se sont pas arrêtées un instant jusqu’à ce jour. Depuis l’arrangement d’avril, les agressions israéliennes ont fait 157 martyrs et 260 blessés en plus de la destruction et des dégâts infligés à 240 unités résidentielles. Une voie sans paix Et M. Berry de poursuivre: «Ce qui affecte le Liban, terre et hommes par suite de l’occupation israélienne, affecte aussi les citoyens syriens au Golan et les Arabes des territoires palestiniens occupés. «La politique de colonisation, le blocus économique, les bannissements, les arrestations et le dynamitage des maisons constituent en permanence la politique israélienne militaire et sécuritaire dans tous les territoires arabes occupés. «En plus du fanatisme qui a été à l’origine de l’arrivée au pouvoir de M. Netanyahu, nous n’exagérons pas si nous disons que le processus de paix continue à «être élevé sur la croix», et qu’Israël pratique au Moyen-Orient une politique contraire à la paix, chargée de troubles, d’embarras et de victimes. «Pour cela, je demande au président Carlos Menem de faire en sorte que le rôle qu’espère jouer l’Argentine ainsi que tout pays épris de paix soit centré sur la nécessité de mettre fin aux abus caractérisant la société israélienne. Et le deuxième des concepts à mettre en application dans cette région consiste à respecter les résolutions du Conseil de Sécurité 338, 242 et 425. «Au Liban, dans ce cadre et en réponse aux déclarations israéliennes concernant la résolution 425 nous disons: Ce qui régit la relation entre le Liban et Israël c’est la convention d’armistice de 1949; par conséquent, le Liban ne s’embarquera dans aucun arrangement unilatéral au détriment de la Syrie. Ce qui unit le Liban et la Syrie, c’est l’unité du destin avant l’unité du volet des négociations». Selon M. Berry, «parler d’un retrait partiel israélien du territoire libanais ne saurait être expliqué comme étant une preuve de bonne intention mais une confirmation de l’incapacité israélienne de briser la résistance et une tentative de la résorber et de saper ses bases, d’ébranler l’unanimité et l’unité nationales qui se sont faites autour de cette résistance, véritable arme de la paix libanaise«. Le président de la Chambre a ensuite évoqué le dossier économique: «En dépit des crises socio-économiques sévissant dans les pays en voie de développement, y compris le Liban, nous avons fait d’importants progrès sur la voie du déclenchement d’une dynamique de développement fondée sur la relance de l’économie nationale et la stimulation de l’investissement, a-t-il dit. Votre visite au Liban est une preuve certaine de la confiance croissante dans la «résurrection» du Liban, dans le soutien du régime parlementaire démocratique, dans la participation accrue à l’opération de la réédification de notre régime, dans la réalisation de la paix dans notre pays et dans l’assurance de la confiance dans l’avenir du Liban». L’allocution de Menem M. Menem a ensuite prononcé l’allocution suivante: «C’est une grande satisfaction pour moi de pouvoir m’adresser à cette illustre Assemblée nationale, d’avoir pu concrétiser cette visite, même retardée, la première qu’effectue un président argentin au Liban. Aujourd’hui, les descendants des Libanais en Argentine sont plus d’un million et demi et constituent une des colonies d’origine libanaise les plus importantes au monde. Les contributions qu’ils ont apportées au développement de mon pays dans tous les domaines, sont d’une importance remarquable. Nos deux pays ont des points de vue convergents sur divers sujets d’intérêt international, en particulier la permanente préoccupation pour la situation au Moyen-Orient. «L’Argentine, a ajouté M. Menem, est convaincue de la nécessité de trouver une solution consensuelle au conflit, raison pour laquelle nous réitérons notre appui au programme de paix de la conférence de Madrid de 1991 et aux accords d’Oslo et de Washington. Nous continuerons à appuyer les efforts de la communauté internationale pour arriver à une solution négociée et je veux réitérer que mon gouvernement est à la disposition des parties concernées pour collaborer à instaurer une paix durable dans la région. «Nous voulons réaffirmer la position traditionnelle de l’Argentine d’appui à la souveraineté et à l’intégrité territoriales du Liban, traduite par notre soutien à la mise en œuvre des résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies. L’Argentine, comme créatrice et promotrice de l’initiative «Casques blancs», continuera à encourager l’utilisation au Liban de ce mécanisme efficace d’aide humanitaire. Il serait possible de coordonner avec le gouvernement libanais un projet qui permettrait de développer une relation de coopération entre les peuples argentin et libanais, les membres des «Casques blancs» de différentes origines et entre les «Casques blancs» et les «Casques bleus». «Nous voulons augmenter les échanges commerciaux bilatéraux, a poursuivi M. Menem. Dans ce sens, notre ministère des Affaires étrangères a programmé une rencontre d’exportateurs argentins pour les pays arabes qui aura lieu pendant l’année en cours et à laquelle nous souhaitons que le Liban ait une participation active. Il y a des entreprises argentines ayant une vaste expérience en projets d’infrastructure et elles peuvent avoir des apports valables aux efforts que réalise le Liban pour réparer les dégâts causés par le conflit armé. D’autre part, les négociations sur le projet d’accord de promotion et de protection réciproque d’investissements est dans un état avancé. Avec sa concrétisation nous aurons un instrument adéquat pour faciliter le flux des capitaux. La série de mesures adoptées par mon gouvernement a transformé l’économie de mon pays. Aujourd’hui l’Argentine est un partenaire d’importance dans ce monde globalisé et interdépendant. Dans ce cadre, il faut tenir compte du Mercosur, un groupe régional d’intégration avec le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay, auxquels se sont associés le Chili et la Bolivie. «Nous sommes convaincus que le Liban, par sa culture, sa tradition commerciale, son emplacement géographique privilégié et surtout à la mentalité progressiste de dynamique de ses habitants, est destiné à jouer un rôle important dans le progrès de la région. L’Argentine est disposée à collaborer pour arriver à cette fin».
Au deuxième jour de sa visite «historique» au Liban, le président de la République d’Argentine, M. Carlos Menem, a réitéré l’appui de son pays à «la souveraineté et à l’intégrité territoriale du Liban». M. Menem, qui a prononcé hier un discours au Parlement en présence du président Nabih Berry, des députés et de plusieurs ministres, a déclaré que son...