Il a conféré hier avec Berry et Hariri Menem : les libanais ont contribué à l'édification de l'Argentine (photo)

Journée particulièrement chargée, hier, pour le président argentin Carlos Menem, en visite à Beyrouth depuis lundi dernier. Parallèlement à une tournée à caractère touristique qui l’a mené au Musée de Beyrouth puis à Jbeil — provoquant des embouteillages monstres du fait de l’arrêt de la circulation au passage du convoi présidentiel — le chef de l’Etat argentin s’est rendu au Parlement où il a prononcé un discours de circonstance devant les députés et plusieurs membres du corps diplomatique (VOIR PAGE 4). En début de soirée, le président Menem a tenu une réunion de travail avec une délégation d’hommes d’affaires libanais, avant d’être l’hôte à dîner du premier ministre Rafic Hariri, à Koraytem. Le président argentin clôturera sa visite à Beyrouth aujourd’hui, mercredi. Avant les agapes offertes par le chef du gouvernement en sa résidence en présence de nombreuses personnalités politiques, le président Menem a conféré pendant près d’une heure avec M. Hariri (qui était rentré de Damas dans l’après-midi). Cette entrevue a été axée sur la conjoncture au Proche-Orient ainsi que sur les relations entre l’Argentine et le Liban. Ce dernier point a constitué l’essentiel des discours prononcés par le président Menem et M. Hariri lors du dîner de Koraytem. Le chef de l’Etat argentin a rappelé que plus d’un million et demi de Libanais ou d’émigrés d’origine libanaise se sont «intégrés totalement dans la société en Argentine et occupent aujourd’hui des postes clés dans le pays». «Nous devons reconnaître, a ajouté le président argentin, que votre pays, berceau des civilisations, a contribué, par l’intermédiaire de ses fils, à définir les fondements économiques et culturels de l’Argentine». Après avoir affirmé qu’il avait foi dans l’avenir du Liban, le président Menem a réitéré l’appui de son pays à l’unité du Liban et à l’application de la résolution 425 du Conseil de Sécurité. De son côté, M. Hariri a mis l’accent sur les liens entre les deux pays, soulignant que «l’appui de l’Argentine à la position du Liban concernant l’occupation israélienne au Liban-Sud et dans la Békaa-Ouest est le fruit des relations étroites entre les peuples libanais et argentin». Le chef du gouvernement a, d’autre part, souligné que le Liban est favorable à une «paix juste, globale et définitive». «Mais il refuse la reddition qu’Israël cherche à lui imposer», a-t-il précisé. Après avoir réaffirmé l’attachement du Liban à la concomitance des deux volets libanais et syrien du processus de paix, M. Hariri a fait assumer à Israël la responsabilité de l’impasse actuelle au Proche-Orient. Rencontre avec les hommes d’affaires Auparavant, le président Menem avait participé, à l’hôtel Mariott, à une réunion à caractère commercial groupant d’un côté une délégation libanaise conduite par le président de l’Union des Chambres de commerce et d’industrie libanaises, M. Adnan Kassar, et de l’autre les membres de la délégation d’hommes d’affaires accompagnant le président argentin. Dans son mot de circonstance, M. Kassar a notamment expliqué aux hôtes officiels du Liban que «les fondements essentiels de l’économie libanaise se sont maintenus malgré toutes les secousses auxquelles ils ont été soumis tout au long de la guerre» et que «les Libanais poursuivent actuellement une stratégie offensive visant à remettre l’économie du pays à niveau». Dans sa réponse, le président Menem a notamment insisté sur le fait que «la stabilité économique que connaît son pays favorise une plus grande collaboration avec le Liban». Un débat relativement décontracté entre les membres des deux délégations a suivi ces deux interventions officielles. Les hommes d’affaires argentins ont posé nombre de questions précises à leurs homologues libanais sur les différentes opportunités qui se présentent actuellement au Liban et dans lesquelles ils peuvent investir. Signalons par ailleurs que le président argentin n’a pas tenu la conférence de presse prévue hier au Mariott à 16h30 et aucune explication n’a été donnée à ce contretemps.